Pourquoi je déteste la Fête de la musique

Publié le par François Faribeault,

Un petit plaidoyer afin de signifier que je suis devenu une personne qui appelle les flics à 22 heures pour nuisances sonores.

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Le 21 juin, c’est la Fête de la musique. Qu’on le veuille ou non, qu’on vive dans un petit village sans passage piéton ou dans une grosse métropole dotée de feux tricolores, tous les genres musicaux retentissent dans les bars, les rues et sur les places. Pour certains, c’est l’occasion de décompresser, de célébrer la fin du bac, de rigoler avé les copaings, le tout en écoutant du bon son. Hélas, pour d’autres comme moi, la Fête de la musique est un événement à éviter à tout prix.

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C’est bruyant

La Fête de la musique, c’est un groupe de rock tous les 50 mètres, un groupe de metal tous les 100 mètres, un groupe de jazz tous les 20 mètres et un groupe de rap tous les 10 mètres. Faites le calcul et vous remarquerez que les genres musicaux se mélangent entre chaque trottoir pour former une bouille auditive. Rajoutons à ça la foule de gens discutant et chantant entre eux et toute discussion posée entre potes devient un calvaire.

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C’est blindé de personnes

En plus du bruit, les rues sont blindées de gens. Il est physiquement impossible de se déplacer normalement le 21 juin. Et avec cette chaleur humide ajoutée à mon aversion pour les corps qui se collent, c’est pour moi un enfer que de participer à cette “fête”.

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Les groupes sont éclatés

Franchement, un groupe sur deux, ce n’est pas ça. Ça sort des reprises bancales de chansons beaucoup trop populaires ou ça joue des sons pétés. Alors oui, je suis dur avec les artistes, mais beaucoup prennent la Fête de la musique pour le tremplin de leur vie et sautent dans la foule. Si on se rend à la Fête de la musique pour découvrir de nouvelles pépites, c’est la certitude de passer sa soirée à s’éloigner du bruit.

C’est impossible de commander à boire

Les bars sont envahis et, bien souvent, les groupes jouent juste à côté. À qui ça viendrait à l’idée de déranger les artistes pour demander une pinte ? Personne. Dans un village, cependant, commander à boire est un délice et cet argument n’a pas lieu d’être.

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Les gens sont ivres dès 21 heures

Pour beaucoup, la Fête de la musique, c’est juste une excuse pour s’enfiler bière sur bière. Dès 21 heures, 70 % de la population est ivre, surtout dans mon village d’enfance. Et perso, je n’ai pas trop envie de parler avec Fabrice et ses 3 grammes de Kro dans le pif.

Ça pue

La sueur, ça sent mauvais ; l’urine sur les murs et les trottoirs, ça sent mauvais ; les gens qui te parlent de trop près, ça sent mauvais.

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Quelques témoignages poignants

Michel, brûlé au troisième degré par de mauvaises chansons : “Déjà, pourquoi il faut que le groupe de chant grégorien se mette JUSTE à côté des mecs qui reprennent les plus grands tubes de Ska-P ? Et surtout, pourquoi je me retrouve juste entre les deux ?”

Lou, grande traumatisée de la Fête de la musique : “J’ai longtemps culpabilisé de ne pas profiter de cette fête. Un rite de passage obligé pour jeune adulte, éprouvé par la foule, la viande bourrée, l’incivilité, arpenter les rues sales jusqu’à ne plus savoir dans quel quartier on se trouve. Tous les 10 mètres, une nouvelle ambiance à appréhender, une nouvelle population, un nouveau style de musique… C’est épuisant !”

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Abdallah, un mec bien : “Le ratio attente/expérience est négatif. Les concerts, c’est mieux.”

Pierre D., grand manitou du montage : “Le concept de se balader de spot en spot sans jamais se poser, c’est naze.”

Pierre B., qui en a gros sur la patate : “Mon rapport à la Fête de la musique a énormément évolué depuis que je suis dans cette ville de CULTURE qu’est (askip) Paris. Alors que j’adorais voir les petits groupes de rock d’ados de mon village natal ou découvrir de réels talents pop-musette dans les rues de Toulouse, depuis que j’arpente la Ville Lumière, ce n’est plus la même. La première fois, j’étais convaincu que la Fête de la musique dans la capitale me promettait une soirée endiablée au rythme de milliers de styles de musiques cosmopolites. Comme j’avais tort. Déjà parce qu’il est très difficile de faire des choix quand il y en a trop et que personne dans votre groupe ne sera d’accord sur le programme, mais surtout, il y a les DJ. Une armée de DJ. Trop de DJ. Et je n’ai pas de problème avec les disc-jockeys en soi mais pour la Fête de la musique, j’apprécierais écouter des instruments de musique, même avec quelques fausses notes, car c’est aussi ça, le charme de ce RDV. Toute l’année, dans les bars, en boîte, on pourra écouter votre ‘cousin qui débute un peu et qui a des influences acid trance sympa’, alors s’il vous plaît, pour le 21 juin, laissez-nous nos bandas espagnols, nos groupes de rock moisis d’adolescents prépubères, nos chorales de vieux qui chantent en kurde, laissez-nous écouter le côté ‘amateur’ de la musique et pas un DJ set sur un gros mur de son.”

Pierre S. (ça fait beaucoup de Pierre, là, non ?) : “Je déteste la Fête de la musique mais qu’à Paris. Pourquoi ? Parce que tu ne peux absolument pas appliquer l’adage ‘Le mieux est l’ennemi du bien’. C’est-à-dire que tu erres sans fin dans Paris pour trouver le meilleur concert, au final tu ne le trouves jamais, tu tombes juste sur des gens bourrés et des morceaux de verre.”

Robin P., journaliste croquant gourmand : “Trop de monde.”

Je conclus cette tribune en partageant l’événement de Konbini : une chouette soirée de 18 heures à 2 heures à La Caserne, dans le 10e arrondissement de Paris, au 12, rue Philippe de Girard. Plus d’informations sur cet article.