Pourquoi je compte (enfin) arrêter de regarder Élite aka la série aux intrigues avec une queue… mais sans tête

Publié le par Mélissa Chevreuil,

@Netflix

Eh non, l’absence de mes chouchous aka Ester Expósito et Manu Ríos n’est pas la raison. Enfin, si… mais pas que.

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OK, je l’admets. Le titre est un peu racoleur et digne d’une promesse de votre ex le plus toxique. Je ne sais pas si je suis capable de couper le cordon avec la série espagnole forte de déjà sept saisons car le retour d’un de mes deux protagonistes favoris (mais j’y reviendrai par la suite) suffirait aisément à me faire replonger. Pourtant, le constat est sans appel : après le visionnage douloureux, malaisant voire insupportable de la dernière salve d’épisodes, sortis le 20 octobre 2023, je me dois d’aller en rehab et prendre mes distances.

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Explication.

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Des sujets lourds avec un traitement bien trop léger

Comme d’autres séries pour ados qui ont mal tourné (coucou, Riverdale, figure de proue du genre que j’ai très rapidement lâchée), Élite a commencé avec un mystérieux meurtre à élucider au gré des épisodes et a tenu ses trois premières saisons sur ce seul et même crime, le gonflant d’autres intrigues secondaires. Différents homicides se sont ajoutés au premier, parce que pourquoi pas, à partir de la saison 4. Là, c’est parti sérieusement en sucette.

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Alors non, Élite n’est pas Twin Peaks. On ne regarde pas le show ibérique pour ses intrigues nébuleuses, ses plans oniriques ou ses twists dantesques. Lancer la fiction, c’est accepter sciemment de visionner un programme à la qualité douteuse, le côté soapesque étant presque inscrit dans le contrat.

Sauf que les premières saisons avaient l’art d’aborder des sujets lourds avec le premier degré qu’elles méritaient, non sans maladresse. On pensera à toutes les questions religieuses autour de Nadia et sa famille, qui auraient vraiment mérité des scénaristes concernés par le sujet (faire passer les parents musulmans pour les grands méchants de service, c’est bof bof, hein).

Mais la série a brillé à d’autres étages : les nombreux coming out (comme ceux d’Ander, Polo ou Rebeka), le polyamour, la peur des premières fois, l’homophobie dans le sport – bâclée dans la saison 6 mais qui a eu le mérite d’être évoquée, u encore le cancer juvénile – également perfectible, le sujet manquait clairement de documentation, mais passons.

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Ses (vraiment) (très) (trop) nombreuses scènes de fesses

Désormais, tous les sujets lourds bénéficient d’un traitement bien trop léger. Deux personnages de la saison 7 souffrent de dépression. On ne nous montre que l’aspect négatif, la complaisance, voire l’aide médicale comme une punition dans ses balbutiements. L’inceste y est étrangement présenté le temps d’une scène difficile excusée par la drogue, alors que la thématique avait déjà été abordée et expédiée comme il se devait quelques saisons plus tôt. Une des élèves est victime des abus de son compagnon toxique. Elle passera de martyre passive à perverse manipulatrice en un claquement de doigts brutal, comme si c’était la seule défense envisageable.

Perdoname ?

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Encore une fois, on enfonce une porte ouverte, car on le sait : la série n’a jamais eu la profondeur ou la justesse d’une Atypical ou 13 Reasons Why (à la première saison brillante et aux autres très dispensables), mais elle est capable de tellement mieux et pas juste de tout capitaliser, comme à l’accoutumée, sur ses (vraiment) (très) (trop) nombreuses scènes de fesses. Élite n’est pas réputée pour sa pudibonderie et les élèves de Las Encinas sont plus connus par le corps professoral pour leurs orgies que pour leur assiduité aux cours (qu’ils ne suivent jamais, by the way).

Mais là, il n’y a même plus l’effort du contexte, du coup de foudre, voire juste de la drague en préambule. Excusez mon langage, mais toutes les dix minutes, ce sont deux personnages qui se croisent, s’échangent un “hola” et paf, s’emboîtent à sec littéralement une scène plus tard dans des chiottes crasseuses et, évidemment, toujours sans protection.

Même si vous êtes la cible et que vos crushs sont encore dans le programme, promis : à force, vous trouverez ça tout redondant et pas émoustillant pour un sou.

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Un nouveau casting au charisme inexistant

Ce dernier point est très subjectif, certes. Mais le casting original, qui a commencé à s’effriter dès la seconde saison, manque clairement. Difficile de ne pas penser à Ester Expósito aka Carla (aka la femme de ma vie), accessoirement l’une de celles qui ont le mieux rebondi après le teen drama et qui oscille entre compte Insta aux millions d’abonnés et plateaux de tournage espagnols ou mexicains. On regrettera aussi Danna Paola (Lu), Arón Piper (Ander) ou encore Manu Rios (Patrick, aka l’homme de ma vie, car mon cœur est grand). La liste est nombreuse. Toutes ces têtes savaient-elles vraiment jouer ? Honnêtement, pas forcément, beaucoup débutaient… et ça se voit ! Mais toutes et tous avaient un petit “je ne sais quoi” de frais, de cool, de pur, qui rendait leur double fictionnel crédible, charismatique et/ou attachant.

Quid du cast actuel ? Répondre serait tirer sur une ambulance déjà en flammes. Carmen Arrufat, qui incarne Sara, n’a absolument aucune expression faciale. Álvaro de Juana (Didac) a beau être né en 2002, avec ses doudounes sans manches de chasseur de droite, il a l’air d’un trentenaire très chelou payé à traîner avec des lycéens. Chaque réplique d’Alex Pastrana (Raul) donne l’impression qu’il retient un fou rire, et sa troublante ressemblance physique avec Mickaël Vendetta n’aide pas. Les autres, à l’instar d’Ander Puig (Nico) sont tout simplement inexistants. Seules Mirela Balic (Chloe) et la chanteuse brésilienne Anitta (prof d’autodéfense très secondaire mais qu’on stan tout de même) tirent leur épingle du jeu.

Ça ne sera toutefois pas assez pour moi, je le crains. À moins d’un retour en grâce surprise d’une tête ou deux bien connues… pour la saison 8, je passe mon tour.

Lo siento.