Les États-Unis face à leur destin. Ce mardi 5 novembre, les électeurs américains sont appelés à voter pour élire leur futur président, dans un scrutin qui s’annonce déjà très serré et dont la campagne a été émaillée de nombreux incidents et polémiques. Pour l’heure, donc, difficile de savoir qui de Kamala Harris, candidate démocrate, en lice pour devenir la première femme à intégrer le Bureau ovale, ou de Donald Trump, de retour dans la course à la présidence après avoir quitté ses fonctions en 2021, titrera profit de ce scrutin.
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Ce qui est sûr, c’est qu’il faut se préparer à être patient. Si la fin du scrutin doit théoriquement intervenir rapidement, l’annonce des résultats officiels, et surtout définitifs, n’arriveront qu’au terme de longs dépouillements. En attendant, les chaînes de télévision devront “meubler”, occuper le temps et l’espace médiatique avec des bribes d’informations et une part de spéculation.
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Pour mieux prendre la mesure de cette réalité médiatique, nous vous encourageons à revoir l’un des épisodes de série les plus réussis et réalistes sur le monde politico-médiatique américain : l’épisode “L’Amérique décide”, huitième épisode de la quatrième et ultime saison de Succession. Ce dernier retranscrit la vie et l’effervescence d’une rédaction en pleine soirée électorale, mise en relief avec la tension qui touche, dans le même bâtiment, une direction à l’agenda médiatique bancal et divergent.
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Rappel des faits : Tom Wambsgans, le patron d’ATN News, la chaîne d’information en continu du groupe Waystar, se retrouve au milieu d’une fratrie Roy divisée : Roman souhaite faire gagner le candidat républicain Jeryd Mencken, alors que Shiv soutient le candidat démocrate Daniel Jiménez. Kendall, lui, se retrouve un peu perdu au milieu, jusqu’à l’annonce d’un incendie à Milwaukee (Wisconsin) qui fait disparaître des milliers de bulletins de vote… a priori favorables aux démocrates.
Si la grande majorité des médias fictifs de la série soutiennent la thèse d’un incendie provoqué par l’extrême droite, les cadres dirigeants d’ATN finissent par l’attribuer arbitrairement aux antifas, par la voix de leur commentateur réac’ Mark Ravenhead. S’ensuit une avalanche de chiffres livrés par des instituts de sondage plus ou moins fiables, plus ou moins orientés politiquement, que ATN choisira pour appuyer son annonce, prendre les devants et déclarer le candidat républicain vainqueur dans le Wisconsin – considéré comme un État-clé, mais indécis, ou Swing State.
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Cet épisode résume à lui seul la manière dont l’annonce d’un vainqueur à l’élection présidentielle américaine peut tenir du coup de poker, ou du coup de bluff dans le cas de Succession. Il résume aussi la manière dont les informations concernant l’issue du scrutin doivent être saisies et manipulées avec des pincettes, tant elles peuvent changer et évoluer au cours des heures, qu’il s’agisse d’une série fictive très réussie ou de ce que nous aurons l’occasion de suivre et d’observer, d’ici quelques heures, dans le duel Harris-Trump.