Pourquoi cette vente aux enchères d’un objet d’art éthiopien a été annulée à la dernière minute ?

Publié le par Konbini avec AFP,

© Anna Stills/Getty Images

"Après mûre réflexion, nous avons pris la décision de retirer ce lot de la vente aux enchères."

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Une maison de vente aux enchères britannique a retiré d’une vente un bouclier éthiopien, qui avait été pillé lors d’une expédition au XIXe siècle, après les protestations des autorités de ce pays. “Après mûre réflexion, nous avons pris la décision de retirer ce lot de la vente aux enchères […] et avons renvoyé la question à notre vendeur pour qu’il l’examine”, a indiqué à l’AFP la maison de vente Anderson & Garland, sans confirmer si ce retrait était directement lié à la requête des autorités éthiopiennes.

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Cette annonce intervient sur fond de demandes de plus en plus pressantes de restitutions d’œuvres d’art ou d’antiquités obtenues par les musées et collectionneurs occidentaux à l’époque coloniale. Le bouclier en question, “en forme de dôme circulaire” et qui date du XIXe siècle, porte l’inscription “Magdala 13 avril 1868”, selon sa description sur le site Internet de la maison de vente. La date correspond à la bataille de Magdala, capitale de l’empereur Téwodros II d’Éthiopie, dont 13 000 soldats britanniques, menés par Lord Napier, avaient assiégé la forteresse.

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Cette expédition, qui s’est soldée par une victoire britannique et le suicide de l’empereur, donna lieu au pillage “de nombreux artefacts locaux” qui furent rapportés au Royaume-Uni, précise encore Anderson & Garland. Le gouvernement éthiopien réclame de longue date la restitution de ces objets et avait protesté contre la mise en vente de ce bouclier. Dans un communiqué, le gouvernement éthiopien se félicite de la “sage” décision de la maison de vente et de l’actuel propriétaire du bouclier de le retirer des enchères et “de débuter des négociations pour sa restitution”.

Cela “représente un pas supplémentaire dans la mission [du gouvernement] pour protéger et rapatrier les biens culturels éthiopiens pillés”, indique-t-il encore. En septembre dernier, plusieurs objets issus de cette expédition avaient déjà été restitués à l’Éthiopie, dont une mèche de cheveux du fils de l’empereur Téwodros II, le prince Alemayehu, mort à 18 ans au Royaume-Uni et enterré au château de Windsor.

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