Les rêves de jeunesse les plus fous ne deviennent pour beaucoup que de beaux souvenirs nostalgiques ou amusants à raconter. Burna Boy, cet homme de 32 ans qui vient de sortir son nouvel album, n’a soit jamais grandi, soit une volonté sans limite de faire honneur à l’enfant qui sommeille en lui, car il poursuit toujours à l’heure actuelle son premier rêve de gosse, d’où il tire son nom.
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Un destin digne d’un Marvel
Le sud du Nigeria, plus précisément la ville de Port Harcourt, a vu la naissance le 2 juillet 1991 du petit Damini Ebunoluwa Ogulu. Avant de s’appeler Burna Boy et de parcourir le monde pour son art, il est bercé par les musiques du monde entier (reggae, dancehall, hip-hop…), qu’il écoute par le biais de son père, de son oncle, mais aussi de son grand-père maternel, Benson Idonije. Ce dernier a été le premier manager de Fela Kuti, immense artiste nigérian notamment derrière la création de l’afrobeat. Sur 97 millions d’habitants au Nigeria à cette époque, on peut dire que dès sa naissance, Damini est approché par le destin.
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L’amour de la musique, la famille qui baigne déjà dans cet univers… Tout ça, c’est génial, mais n’oublions pas que Burna Boy n’est encore qu’un enfant ! Et comme beaucoup d’enfants, il adore les comics et les super-héros. Pour une interview Chicken Shop Date, la journaliste, comédienne et youtubeuse Amelia Dimoldenberg a demandé à Burna quel aurait été son super-pouvoir.
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“Le premier de tous, c’était voler. Puis j’ai mis une cape, j’ai sauté du haut d’un placard et je me suis cassé une dent.”
Une expérience qui lui aura sûrement appris que non, il ne pourrait sûrement jamais faire comme ses super-héros préférés, et qu’il allait devoir trouver autre chose pour tenter de les égaler.
La musique au (super-)pouvoir
C’est à l’âge de 10 ans que Burna Boy commence à créer de la musique, avec une version crackée de Fruity Loops. Une précocité qui va avec son environnement et sa passion déjà débordante à cet âge où tout est décuplé. Au moment où cet attrait pour la musique continue de grandir, il doit trouver son nom de scène. Nous avons mis la main sur une ancienne interview au son plus que douteux où Burna Boy explique les raisons de pourquoi Burna Boy.
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Son nom de scène symbolise le nom d’un super-héros et vient directement de son amour pour les “cartoons”. Il cite notamment Superman (là, vous devriez vous rappeler sa chute du haut de l’étagère). “À défaut d’avoir de véritables pouvoirs, je peux faire de la musique et j’essaie d’être un super-héros par cela.” Une version qu’il confirmera plusieurs années plus tard à Mouloud Achour au cours d’une interview Clique X.
Revêtir le costume et succéder
Même si, à la mort de Fela Kuti, Burna Boy n’a que 6 ans, son lien avec lui transparaît encore aujourd’hui, alimentant la légende. Fela Kuti a inventé l’afrobeat, Burna Boy l’afro-fusion (un mélange d’afrobeat, de hip-hop, de R&B et de reggae) ; le nom de Fela Kuti contient 8 lettres, celui de Burna Boy aussi ; Fela Kuti était un artiste extrêmement engagé politiquement, allant même jusqu’à se faire appeler “the Black President”, Burna Boy l’est également. Son activisme sociétal et politique au Nigeria, et plus globalement en Afrique, est la suite logique de son envie enfantine de devenir un super-héros. Burna Boy ne peut donc pas voler mais, à travers sa musique et ses discours, ses idées et convictions le peuvent. Et ça, il l’a magistralement compris, comme son prédécesseur avant lui.
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Et si c’était la légende nigériane Fela Kuti le vrai super-héros que Burna Boy aimerait rejoindre ?