Lauren Januhowski n’hésite pas à repousser les limites qui lui pèsent. Dans la forme, d’une part, puisqu’elle s’est épanouie dans le tissage d’œuvres textiles, suite aux frustrations qu’elle ressentait dans sa pratique picturale et dans le but de “mettre en valeur les histoires” qu’elle racontait, nous confie l’artiste. Dans le fond, ensuite, puisqu’elle crée des échappées narratives sous forme de refuges, où ses personnages voyagent à travers des portails métaphoriques et littéraux. Ses œuvres nous entraînent dans l’“enquête” menée par l’artiste “quant aux subtilités d’être une femme aujourd’hui”, nous résume-t-elle.
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Ses œuvres aux couleurs franches et contrastées sont imprégnées de motifs fantastiques, d’une atmosphère fantasmagorique qui lui permettent de créer “des univers parallèles ou des situations imaginées” comme des “moyens d’échapper” à une “société patriarcale” étouffante. “Les éléments fantastiques font allusion à des passages mentaux et physiques qui permettent de voyager entre ces réalités potentielles. J’ai agrémenté cette imagerie de couches de tissus opaques et transparents, des ombres et des personnages fantomatiques, des compositions sous forme de collages, et des ‘portails’ ou des trous dans des tissus translucides à travers lesquels les personnages ‘voyagent’.”
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Les fils que tisse Lauren Januhowski sont autant de liens qu’elle crée avec son public, des “façons de se connecter les un·e·s aux autres dans un langage secret, partagé”. Les œuvres fonctionnent comme des univers mystérieux dans lesquels s’évader. Chacune d’entre elles porte l’empreinte de l’artiste, des éléments autobiographiques s’y glissant ici et là. Lauren Januhowski les imprègne de ce qui l’anime et l’inquiète, de ses rêves, de ses doutes et de ses angoisses.
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L’artiste partage avec le public une pratique cathartique, autant dans sa création que dans sa réception. Elle aimerait voir son public “s’imaginer dans ces espaces cousus, se lier émotionnellement aux personnages”. Plus que l’exposition de ses œuvres, c’est une expérience physique que proposait Lauren Januhowski à la Bim Bam Gallery en ce début d’année. Entre les quatre murs de la galerie, elle est parvenue à créer “une intimité et une compréhension émotionnelle entre les femmes qui nous entourent”, un espace sécurisé, une utopie collective ritualisée permettant d’échapper à une réalité oppressante. En d’autres mots, le but de l’art sans doute.
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Vous pouvez retrouver le travail de Lauren Januhowski sur son compte Instagram et sur son site.