En février dernier, minée par plusieurs polémiques, la direction de l’Académie des Césars avait démissionné en bloc à seulement deux semaines de la cérémonie. En réponse aux accusations d’opacité et d’entre-soi, les Césars avaient publié en juillet un communiqué de presse annonçant une refonte de leur institution en faveur de la parité.
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L’Académie prévoyait alors “la parité intégrale” dans ses instances de décision et imposait une présidence dirigée par “un tandem homme/femme”. Elle avait également annoncé qu’elle s’attellerait rapidement à renforcer “la parité, la diversité et la représentativité” de l’Académie des Césars afin qu’elles soient effectives pour l’édition 2021.
Dans le même temps, les Oscars ont eux aussi travaillé à une refonte de leur réglementation. Accusée d’être trop blanche et masculine, l’Académie a notamment décidé d’imposer des règles strictes de diversité, autant à l’écran qu’au sein des équipes de tournage et de distribution. Quelque temps auparavant, elle avait également pris la décision d’évincer Roman Polanski de ses rangs, une exclusion “motivée par des preuves” et qui “ne relevait pas d’un caprice ou de l’arbitraire”, avait précisé la juge.
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Tout un chacun attendait alors que l’Hexagone soit influencé par cette décision symbolique et radicale, mais l’Académie semble avoir la mémoire courte. L’Association pour la promotion du cinéma (APC), qui organise les Césars, vient d’élire ses nouveaux membres et, dans la branche réalisation, on retrouve un certain… Roman Polanski. Membre historique de l’APC, comme indiqué en fin de communiqué, il a donc été reconduit automatiquement.
Le foutage de gueule est complet : l’association qui organise les César a élu ses nouveaux membres. La promesse de parité est tenue mais dans la branche réalisation, on retrouve un certain... Roman Polanski. https://t.co/hpa0hzAazg
— Lesbien Raisonnable (@LesbienRaison) September 14, 2020
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Côté parité, la promesse n’est également pas tenue avec 81 femmes et 101 hommes. Si, dans la catégorie interprétation, on retrouve effectivement 8 femmes pour 8 hommes, côté réalisation, le bât blesse avec 8 réalisatrices pour 13 hommes. Cinq d’entre eux sont indiqués comme membres historiques de l’Association, ce qui a permis à l’Académie de contourner ses bonnes résolutions.