Plus de vingt témoignages accusent Jonathan Majors d’abus physiques et psychologiques

Publié le par Manon Marcillat,

Dans une longue enquête de Rolling Stone, d’anciennes partenaires romantiques, camarades de promotion et équipes de films accusent l’acteur de violences physiques et verbales.

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En mars dernier, alors qu’il était sous le feu des projecteurs grâce aux sorties d’Ant-Man et la Guêpe : Quantumania et de Creed III, Jonathan Majors était arrêté à New York pour violences conjugales sur sa compagne, une femme de 30 ans dont l’identité n’a pas été révélée. Accusé d’agression, strangulation et harcèlement, l’acteur sera jugé devant un tribunal en août. Peu de temps après les faits, l’agence qui le représentait a décidé de rompre son contrat avec lui.

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Le magazine Rolling Stone a publié ce jour le résultat d’une longue enquête de plus de trois mois pour laquelle les journalistes se sont entretenues avec plus de quarante personnes ayant côtoyé l’acteur au cours de ses études, sur les plateaux de cinéma ou bien intimement.

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La plupart d’entre elles le décrivent comme un homme “compliqué, imprévisible et parfois violent, qui peut passer de charmant à glacial en un instant”. Leurs témoignages attestent d’un schéma d’abus physiques et psychologiques à répétition depuis plus d’une décennie, de ses années à la David Geffen School of Drama de Yale jusqu’aux plateaux de cinéma.

“Torture psychologique”

Une douzaine des sources contactées par le magazine ont ainsi affirmé que Majors aurait été violent avec deux de ses anciennes partenaires, physiquement et émotionnellement, et qu’il est de notoriété publique “qu’il terrorise les femmes avec qui il sort”. Neuf de ces sources attestent également qu’il aurait étranglé une de ses anciennes petites amies tandis qu’une autre femme a qualifié sa relation avec l’acteur de “torture psychologique”.

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La défense de Majors a tenté de contrer ces accusations en publiant les témoignages de six des anciennes petites amies de l’acteur, que Rolling Stone a contactées pour confirmer leurs déclarations. Trois d’entre elles n’ont pas donné leur accord pour la publication de leur témoignage, une a déclaré qu’il avait été pré-écrit et n’était pas véridique et une n’a pas souhaité faire de commentaire.

Seule Haley Carter, qui a été en couple avec Jonathan Majors de ses 13 à ses 18 ans, a publiquement qualifié l’acteur qu’elle connaît depuis “plus de vingt ans” d’homme “doux, gentil et délicat”, “exactement le contraire de ce que disent toutes ces accusations”.

“Comportement problématique”

En 2013, Jonathan Majors a intégré la très prestigieuse David Geffen School of Drama de Yale à New York. La plupart des alumni contactés par Rolling Stone attestent d’un “talent, d’un dévouement et d’un dynamisme évident” mais l’accusent également d’avoir voulu créer une “atmosphère hautement compétitive”. Six de ses anciens camarades de promotion ont attesté de plusieurs altercations et confrontations physiques pendant des répétitions.

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“Son comportement était très problématique pour la classe […]. De nombreuses personnes se sentaient physiquement en danger et en infériorité psychologique face à lui […]. C’était quelqu’un qui usait de sa physicalité pour intimider”, ont déclaré plusieurs des anciens étudiants de Yale qui en avaient même alerté l’administration à plusieurs reprises à l’époque. Le porte-parole du programme n’a pas souhaité commenter ces accusations.

Actors Studio

Dix ans plus tard, plusieurs témoins attestent des mêmes schémas d’abus physiques et psychologiques sur les tournages des films avec Jonathan Majors. Sur le plateau de Magazine Dreams, le film d’Elijah Bynum prévu en salle en 2023 où il incarne un bodybuilder amateur, il aurait par exemple “poussé un membre de l’équipe et crié sur un autre en se reprochant très proche de lui”.

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Trois personnes présentes sur le tournage ont affirmé à Rolling Stone que les producteurs avaient demandé à l’équipe de garder ses distances avec lui mais qu’il avait quand même mis plusieurs personnes mal à l’aise en étant agressif verbalement, en criant et en insultant.

Face à ces accusations, la défense de Majors a invoqué sa méthode “d’Actors Studio”, ce dernier ayant lui-même souvent admis en interview son dévouement total et extrême aux personnages qu’il incarne, pendant et même après le tournage. Mais plusieurs sources l’ayant côtoyé professionnellement ont affirmé que sa méthode allait bien au-delà et créait une atmosphère irrespirable où “certaines personnes étaient même dans l’incapacité de travailler de peur que Majors s’en prenne à elles”.

En réponse à cette enquête, l’avocat de l’acteur, Dustin A. Pusch, a déclaré :

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“Jonathan Majors nie avec véhémence les fausses accusations de Rolling Stone selon lesquelles il aurait abusé physiquement, verbalement et émotionnellement quiconque, et encore moins ses anciennes partenaires romantiques. Ces allégations ne sont basées que sur des ouï-dire car aucune de ses anciennes relations n’a souhaité s’engager envers Rolling Stone pour cet article, ce qui prouve que tout ça est purement et simplement faux.

Jonathan Majors nie également toutes les accusations d’abus, violence et intimidation pendant ses années à Yale.”

Jonathan Majors a comparu devant le tribunal le 20 juin dernier pour décider de la date de son procès, fixé au 3 août prochain. Il a également déposé une plainte pour violence domestique contre sa victime présumée, affirmant que c’est elle qui l’a blessé la nuit de son arrestation.