Petits culs et nonnes effrayantes : non, vous n’êtes pas drogués, vous êtes juste face à des œuvres de Jérôme Bosch

Publié le par Lise Lanot,

© Jérôme Bosch

Mais d’où le célèbre peintre sortait-il cette imagination débordante – et parfois troublante ?

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Seule une vingtaine d’œuvres est attribuée officiellement à Jérôme Bosch. Pourtant, son travail est mondialement connu. Son Jardin des délices est régulièrement l’une des peintures les plus recherchées sur Google et la myriade d’éléments qui composent son triptyque ne cesse d’émerveiller passionné·e·s et néophytes. Un demi-millénaire après sa mort, conférences et réflexions continuent de voir le jour à son sujet.

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On a pu l’imaginer “victime d’hallucinations, membre initié d’une secte secrète” ou “initiateur d’un nouveau langage ésotérique”, tel que le questionnait l’Université de Lorraine en 2017, mais il semble que les réponses à nos questions contemporaines se cachent simplement dans l’étude de la société dont le peintre était le fruit. Né vers 1540 aux Pays-Bas, Jheronimus Van Aken de son vrai nom était clerc et membre de l’Illustre Confrérie de Notre-DameFervent croyant et proche de la noblesse et des aristocraties locales qui lui commandait des œuvres, il puisait notamment son inspiration dans l’iconographie médiévale – tout comme ses contemporain·e·s.

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Jérôme Bosch travaillait notamment les diableries, soit les représentations du Malin et de ses vices qui séduisent le commun des mortel·le·s. Le peintre était un moraliste chrétien et les éléments qui nous apparaissent aujourd’hui comme subversifs et loufoques étaient plutôt l’œuvre d’un artiste mettant en garde ses contemporain·e·s quant aux dérives humaines qu’un penchant pour le bizarre ou le vice. À travers ses représentations de créatures hybrides, de nonnes effrayantes, de défécations et vomis publics ou d’une partition de musique tatouée sur le postérieur d’un de ses personnages, Jérôme Bosch transposait le pire de ses considérations terrestres et semblait voir l’humanité comme vouée à l’échec et au péché.

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Ses œuvres continuent d’intriguer le monde, au moins autant pour la minutie de leurs détails fourmillants que le paradoxe installé entre la sévérité de l’artiste et le surréalisme de ses œuvres. Le travail de Jérôme Bosch effraie sans doute moins son public actuel que ses contemporain·e·s, preuve en est : des comptes Instagram s’amusent à partager les morceaux les plus incongrus de ses tableaux. Avec plus de 350 publications à son actif, le compte Bosch_the_Painter est dans doute loin d’être arrivé au bout de sa démarche.

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