Lors des dernières Victoires de la musique, Orelsan a remporté trois prix. Seulement voilà : une pétition signée par plus de 16 000 personnes demande l’annulation pure et simple de ses récompenses.
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Il avait beau se foutre des Victoires de la musique et viser les Hot d’Or en 2008, dix ans plus tard, Orelsan a brillé lors de la 33e édition. Il a reçu trois récompenses – dont celle tant convoitée du “meilleur album de musiques urbaines” – qui n’ont pourtant pas été du goût de certains.
Deux jours après sa consécration, une pétition souhaitant faire annuler l’intégralité des Victoires du rappeur de Caen est apparue sur la Toile. Pas moins de 16 000 personnes ont déjà signé ce texte adressé à la ministre de la Culture, Françoise Nyssen.
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Un triste retour en arrière
À l’origine de cette levée de boucliers : Céline Steinlaender. Sans surprise, les raisons de sa colère trouvent leur source dans les textes controversés d’Orelsan des morceaux “Sale Pute” et “Saint-Valentin”. L’artiste a beau avoir gagné son procès, s’être excusé à maintes reprises et avoir prouvé sa bonne foi, il est rattrapé par son passé :
“Outre le fait que des artistes étaient 100 fois plus méritants sur le plan purement artistique, ce qui est beaucoup plus grave et n’est pas acceptable, ce sont certains propos lus et entendus dans ses ‘chansons’. […]
Nous appelons tous les mouvements défendant les droits des femmes, et toutes les associations des droits de l’homme, à s’insurger contre le résultat de cette soirée, et demandons l’annulation pure et simple des prix reçus par cet individu qui devrait être tout simplement censuré.
Comment, dans une période comme celle que nous vivons, est-il seulement possible d’accepter ça ?”
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Une polémique hors du temps
Pour reprendre très justement les propos de Céline Steinlaender : comment, dans une période comme celle que nous vivons, est-il seulement possible d’accepter ça ? Comment accepter qu’en 2018 des personnes s’insurgent encore de cette façon, en s’appuyant sur de tels arguments ?
Il suffit pourtant de regarder un petit peu plus loin que le bout de son nez pour s’apercevoir de l’absurdité de la démarche. Sur son album honoré aux Victoires, La Fête est finie, Orelsan n’a cessé d’affirmer haut et fort son évolution, à la fois artistique et humaine.
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Ses démêlées judiciaires loin derrière lui, il s’est assagi tout en restant fidèle à lui-même et à ses principes. Il a même brillé là où l’on ne l’attendait pas forcément, à savoir dans l’écriture d’une sublime chanson d’amour, “Paradis”. Ces 10 000 détracteurs ont-ils seulement jeté une oreille sur sa discographie ?
De toute façon, on aura beau tenter de les convaincre pendant des heures que nous n’y parviendrons pas. De plus, il y a peu de chances que cette requête aboutisse. Quoi qu’il en soit, on ne peut pas fuir son passé. Voilà une triste leçon qu’Aurélien Cotentin continue à apprendre à ses dépens.
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