Pour ce mois d’Halloween, la rédaction de Konbini vous prépare une série horrifique. Des creepypastas aux films d’horreur méconnus, en passant par des malédictions venues d’ailleurs, un article quotidien vous fera frissonner jusqu’au Jour des morts.
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Halloween, ce n’est pas que l’occasion de regarder des nanars. Depuis le début du mois, Konbini vous propose un peu de tout (du court-métrage, de la suite grand-guignolesque), mais aussi des chefs-d’œuvre, des vrais, que ce soit via le cinéma de patrimoine, un grand nom du septième art coréen, ou par un film d’art et d’essai cannibale français. Mais celui-ci est, et demeure, le plus grand, le plus beau, le plus important de tous.
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La définition du film monstre. Une œuvre d’art, un immense long-métrage qui est une leçon d’écriture et de mise en scène, mais surtout de jeu. Réalisation franco-allemande signée par le polonais Andrzej Zulawski, expérience traumatisante (littéralement) pour Isabelle Adjani, qui a malgré tout gagné, grâce à ce rôle, un prix d’interprétation à Cannes en 1981 et un César de la Meilleure actrice – fait rare pour un film de genre, rappelons-le –, Possession est le film indispensable de cette sélection, qui remplira largement le job d’une soirée d’Halloween pas comme les autres.
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Un film unique dans l’Histoire, tout simplement
Le point de départ est basique : un homme rentre d’une mission pour le boulot et trouve sa femme distante, il est alors persuadé qu’elle le trompe. Il passe tout le film à essayer de comprendre ce comportement étrange. Sauf que l’attitude des deux implique des prestations de folie, dans l’extravagance et la subtilité de l’excès de certaines mimiques, de séquences de cris et autres.
On ne le redira sans doute jamais assez, mais ce qu’offre Adjani est unique en son genre — la scène du métro est un traumatisme à part entière. Sam Neil, quant à lui, 10 ans avant d’être reconnu à son juste niveau dans La Leçon de piano ou Jurassic Park, brille déjà tellement. C’est sans parler d’un retournement de situation fantastico-goresque inattendu, difficile à regarder, qui donne un tout autre ton au film.
C’est un film sur la rupture, Zulawski l’ayant écrit en plein divorce, mais tellement plus. L’histoire se tient dans un Berlin scindé en deux, près d’un mur omniprésent le long de ces deux heures. Le spectateur se retrouve enfermé, réduit à une claustrophobie forcée. Une réflexion sur la séparation donc, mais ce serait ô combien réducteur de ne retenir que cet aspect.
Il y a tant de choses à y voir, de sa critique du communisme à la notion même de la possession en passant par la place de la religion bafouée, le fait d’engendrer son propre monstre, la mort d’un couple et de l’amour qui va avec, la notion de double et de schizophrénie…
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Tout, de la mise en scène à la photographie (qui aime tant filmer de très près le duo Adjani/Neill, pour mieux donner corps à leurs mimiques de folie crispantes) en passant par la musique, son montage et son casting à couper le souffle, fait de ce film un objet à part, souvent imité mais jamais égalé.
Ce n’est pas le film le plus effrayant de notre sélection d’Halloween, mais de loin le plus brillant, le plus glauque et le plus marquant.
Si vous avez aimé, vous aimerez : Pas grand-chose égale cet OFNI… Désolé.
Possession est actuellement disponible sur Canal + et en Blu-ray dans une superbe édition du Chat qui fume.
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