Annoncée d’abord pour ce printemps, la mesure a mis plus de temps que prévu pour arriver chez nous. Netflix a officialisé la fin du partage de compte pour les personnes qui n’habitent pas dans le même foyer. Depuis un an, la plateforme a testé ces nouvelles restrictions sur différents territoires comme le Canada, ou encore l’Amérique du Sud. Elles vont désormais s’étendre aux États-Unis et à la France, et c’est dans un mail envoyé aux abonné·e·s concerné·e·s ce mardi 23 mai que la mesure a été annoncée :
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“Un compte Netflix est destiné à être utilisé par les membres d’un même foyer. Toute personne vivant au sein de ce foyer peut regarder Netflix n’importe où, que ce soit à la maison, en déplacement ou en vacances, et profiter de nouvelles fonctionnalités comme le transfert de profil et la gestion des accès et appareils.”
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Pour celles et ceux qui souhaiteront poursuivre le partage de compte avec leurs potes, leurs parents ou leurs ex, il faudra s’acquitter d’un supplément de 5,99 euros par mois, soit le même tarif qu’une souscription au service avec pubs. Le pari de Netflix est risqué, mais les squatteurs de comptes représentent un véritable manque à gagner pour la firme de Ted Sarandos. Le partage de compte concerne plus de 100 millions de foyers dans le monde sur 232 millions d’abonné·e·s.
Pour Greg Peters, le codirecteur général de Netflix, le risque en vaut la chandelle : “Au début, il y a des annulations. Et puis les personnes qui se servaient d’identifiants empruntés créent leur propre compte et ajoutent des profils, et nous regagnons du terrain en termes d’abonnements et de revenus” dans les pays où la nouvelle politique tarifaire a été mise en place depuis 2022.
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Pour justifier cette mesure, le géant du streaming argue que les recettes financières serviront à “investir dans de grands films et séries télévisées”, d’après un communiqué de l’entreprise publié en février dernier. Une déclaration qui risque faire grincer des dents en pleine grève des scénaristes à Hollywood où ces derniers réclament justement, entre autres revendications, plus de moyens alloués à l’écriture des séries.
L’émergence des plateformes SVOD ces dix dernières années a foncièrement changé leurs conditions de travail : revenus en berne, revenus résiduels (une sorte de droits d’auteur) quasi inexistants, salles d’écriture réduites à leur strict minimum (on parle de “mini writer’s rooms”), présence sur les tournages très limitée, menace de se faire remplacer par l’intelligence artificielle…