L’acteur et le réalisateur de Chocolat, en salles le 3 février prochain, se sont exprimés après les multiples appels au boycott provoqués par un manque de diversité aux Oscars 2016.
Publicité
Spike Lee, Will Smith, Snoop Dogg… et désormais Omar Sy et Roschdy Zem. L’acteur et le réalisateur du film Chocolat, qui sortira en France le 3 février, se sont exprimés sur la polémique #OscarsSoWhite. Ils jugent l’appel au boycott “légitime” pour dénoncer le manque de diversité dans la sélection 2016. Pour la deuxième année consécutive, aucun acteur ou actrice noir(e) n’est en effet nommé.
Publicité
“Ce boycott des Américains je le trouve légitime, explique Roschdy Zem à l’AFP, au même titre que le boycott des dessinateurs à Angoulême parce qu’il n’y avait pas de femmes en compétition.
À chaque fois qu’une communauté, qu’une minorité sera exclue pour une raison qu’on a du mal à expliquer, pour le même travail et le même talent, et parfois même plus de talent, il faudra boycotter, ils ont raison. C’est ce genre de combat qu’il faut mener, parce que ça interpelle.”
“Un élan de bon sens”, pour Omar Sy
Omar Sy, d’habitude assez discret sur les questions politiques, ne dit pas l’inverse. Il juge, de façon plus concise mais tout aussi ferme, que ce boycott constitue “un élan dans le bon sens, dans l’envie de rééquilibrer les choses”. Il compare cet appel au “film sur le parcours du clown Chocolat”, ancien esclave devenu clown auprès d’un acolyte blanc, révolutionnant le monde du cirque au début du XXe siècle.
Publicité
Tout en soutenant cet appel au boycott, Roschdy Zem estime néanmoins que la France n’est pas concernée au même niveau que les États-Unis. “Je crois qu’en France, on est un peu plus attentifs à ça”, dit-il à l’AFP. Il rappelle ainsi que “le film d’Abderrahmane Sissako Timbuktu et les films d’Abdellatif Kechiche ont été récompensés” par les César, y compris dans les catégories reines.
Statistiquement, la France n’est pas non plus un modèle en matière de représentativité. Une enquête menée par France TV Info démontrait, en 2013, que seuls 4 % des rôles principaux au cinéma étaient tenus par des hommes noirs en France (9 % aux États-Unis) et 1,5 % par des femmes noires (10 % aux États-Unis).