On vous raconte l’histoire de “King Tim III”, le premier morceau de rap de l’Histoire en 1979

Publié le par Aurélien Chapuis,

Tout le monde se souvient de The Sugarhill Gang et leur "Rapper’s Delight" légendaire, mais il y en a eu un autre juste avant. On vous dit tout.

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C’est les 50 ans du hip-hop et on a décidé de vous raconter son évolution et ses moments charnières avec une année, une anecdote.

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Et cette fois-ci, il s’agit de l’année 1979, avec l’histoire du premier morceau de rap de l’Histoire.

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À la fin des années 1970, le hip-hop est devenu un mouvement culturel énorme, surtout à New York. Mais jusque-là, aucun disque n’a réussi à recréer l’ambiance si particulière des block parties de DJ Kool Herc, Grandmaster Flash ou Afrika Bambaataa.

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Pourtant, en 1979, The Sugarhill Gang, un groupe monté de toutes pièces par Sylvia Robinson, va exploser, tout ça avec un tube, “Rapper’s Delight”, qui reprend le “Good Times” de Chic sorti quelques mois plus tôt. Et vous connaissez absolument tous ce morceau, c’est le premier vrai succès du rap. Cependant, ce n’est pas le premier morceau de rap sur disque, malgré ce que beaucoup pensent.

Tout le monde veut son morceau de rap

Quelques mois plus tôt, le groupe de disco-funk Fatback Band termine son douzième album, et Bill Curtis, le batteur et leader du groupe, trouve que c’est peut-être l’album de trop. Il manque un truc, il n’y a pas de tube. Il en parle en studio avec son producteur et bras droit Jerry Thomas :

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“Mec, il faut qu’on trouve un truc nouveau, là. Tu vois notre instrumental ‘Catch the Beat’, et si on faisait un rap dessus ?”

Jerry répond : “Un rap ? Mais personne ne sait rapper dans le groupe, comment veux-tu qu’on fasse ça ?”

Dans le studio, il y a un roadie du groupe, un machiniste itinérant, qui entend la conversation. Il intervient : “Moi je connais un gars du quartier qui est super chaud en rap.”

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Bill dit : “OK, vas-y, ramène-le demain soir.”

Le lendemain, le roadie se pointe avec un jeune gars nommé Timothy Washington. Il entre dans la cabine et il enregistre son rap en seulement deux fois. Ses paroles sont un mélange entre le style de DJ Hollywood, la star de la nuit à Harlem qui a l’habitude de rapper sur ses mix, et les blagues un peu salaces que font les DJ à la radio à cette époque.

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King Tim III, un fantôme du rap

Bill Curtis est conquis. Il rebaptise le morceau “King Tim III” en hommage au jeune rappeur. Un coup d’éclat qui sera le seul, car on ne reverra quasiment jamais Timothy Washington dans l’histoire du rap, seulement pour un deuxième morceau quelques mois plus tard, toujours avec Fatback Band.

Mais le label de Fatback Band n’est pas hyper fan des blagues salaces de King Tim, donc le morceau ne sortira qu’en face B du prochain single du groupe. Bill est déçu. Son chagrin ne sera que de courte durée car, au final, il sera le morceau le plus joué en radio de l’album, le premier morceau avec du rap sur disque qui va donner envie à tout le monde de se lancer, celui qui va influencer les futurs Run–DMC, Rakim ou Slick Rick.

Mais ça, c’est une autre année, une autre anecdote, une autre histoire, un prochain épisode.