On vous explique comment Barbie Land a pris forme, entre conseils techniques et références arty

Publié le par Lise Lanot,

© Warner Bros. ; © Paramount Pictures

Des décors plus proches de la collection d’art contemporain que de la salle de jeu poussiéreuse.

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Le film Barbie n’en finit pas de déchaîner critiques, passion et débats concernant sa portée – plus ou moins – féministe et la possibilité d’une cohabitation entre critique sociétale et blockbuster ultra-marketé, lourd de plusieurs millions de dollars. Si le fond divise, la forme fait plutôt consensus, cela grâce à un travail acharné de la réalisatrice Greta Gerwig et de l’équipe du film, notamment les cheffes décoratrices Sarah Greenwood et Katie Spencer. Des références artistiques à la lumière en passant par la colorimétrie du film, voici trois points qui font de Barbie Land un endroit où on aimerait passer ses vacances.

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Une lumière théâtralisée

Interviewée par nos soins, Greta Gerwig confiait ses inspirations, des “comédies musicales classiques des années 1930 au début des années 1960” au Truman Show. Ce sont notamment les films de Vincente Minnelli qui ont influencé la réalisatrice, attirée par leur “aspect surréel très particulier qui correspondait exactement à ce qu’[elle] recherchait” ; ainsi que “les films de Powell et Pressburger, Les Chaussons rouges et Une question de vie ou de mort pour leur “théâtralité exagérée”.

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Afin de faire vivre cette exagération jusque dans la lumière, elle a suivi les conseils de Peter Weir, réalisateur du Truman Show. Ce dernier lui a expliqué avoir tourné en extérieur, en Floride, avec un éclairage qui a créé l’artificialité du faux monde de Truman Burbank. “C’est impossible de trouver des studios assez grands pour tourner tout ça”, détaille Greta Gerwig.

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Il m’a déconseillé [de faire la même chose]“, rapporte la cinéaste qui a tourné les scènes de Barbie Land en studio et celles du vrai monde, à Venice Beach en extérieur. Ce changement permet de représenter visuellement les deux mondes et l’écart vécu par les deux personnages : “Le fait de tourner à Venice Beach après avoir été dans le monde de rêve de Barbie, ça nous a fait tout drôle, parce qu’on avait l’impression de vivre ce que Barbie et Ken vivaient”, résume Greta Gerwig.

Des références arty, en veux-tu en voilà

Le monde de Barbie est truffé d’inspirations et clins d’œil, notamment empruntés à l’art contemporain. Les décors convoquent autant la maison de Hansel et Gretel que les travaux de Takashi Murakami ou de James Turrell. Les imposantes installations lumineuses de ce dernier, connues pour leurs rose, bleu et violet pastel ainsi que leur propension à modifier les espaces dans lesquelles on les place, auraient toute leur place dans les maisons des Barbie. 

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“Je m’intéresse au sens de la présence de l’espace ; un espace où on sent une présence, presque une entité – ce sentiment physique et ce pouvoir que l’espace peut donner”, détaille l’artiste sur son site. Cet amour pour la lumière confère un aspect surréaliste aux œuvres, créées par l’artiste pour que “le public interroge les limites et les merveilles de la perception humaine”. La définition colle parfaitement à Barbie Land, cet endroit féérique loin des affres du “vrai monde”, de son patriarcat et ses inégalités.

Du rose ou rien

Le monde idéal d’une “Stereotypical Barbie” ne pouvait qu’être coloré de rose. Mais rien n’est simple au cinéma, et c’est une palette de 12 roses différents qui composent le paysage de Barbie Land, dénombre Artnet. La folie rose du film a fini par créer une pénurie de peinture de la marque Rosco, tant des litres de peinture ont été nécessaires à l’équipe.

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L’esthétique très tarte-à-la-crème-dégoulinante de ce monde merveilleux a largement été inspirée par les œuvres du peintre Wayne Thiebaud : [Le peintre] n’utilise ni noir, ni blanc dans ses ombres. Ses ombres sont toujours faites de beaux violets et bleus, et c’est quelque chose que qu’on a recréé dans Barbie Land : on n’a utilisé ni noir, ni blanc, ni chrome”, explique la cheffe décoratrice Sarah Greenwood. Les aplats infinis de roses aux ombres pastel ont permis à l’équipe de Greta Grewig de faire de Barbie Land un monde plus qu’idéalisé : inaccessible.