La rappeuse Nicki Minaj a fait un retour en force cet été avec son tube “Super Freaky Girl” qui est entré directement numéro un du Billboard Hot 100 et qui a énormément tourné sur TikTok. Son succès est notamment dû à son thème musical, très familier car repris régulièrement de nombreuses fois depuis 40 ans.
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Explorons ensemble cette utilisation d’une des lignes de basse les plus connues de l’histoire de la musique qui passe par la France, le Brésil et plusieurs énormes tubes générationnels. C’est parti !
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Commençons tout près. Ce n’est pas la première fois de cette décennie que cette ligne de basse est reprise. Will.I.am et ses Black Eyed Peas en avaient fait une version électro reggaeton en 2020 avec Vida Loca, invitant Nicki (encore), Jam et Tyga.
Le morceau a énormément tourné durant l’été 2020 avec 132 millions de vues cumulées sur YouTube. Même l’introduction est reprise du titre iconique… Dont on va parler plus bas.
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Il faut ensuite remonter quelques années pour retrouver une trace marquante de cette basse et ce rythme si entraînants. C’est sur l’album du retour de Jay-Z en 2006 qu’on retrouve ce thème musical, quasiment en première position avec le morceau éponyme “Kingdom Come”. Pour l’occasion, le producteur Just Blaze découpe complètement le sample, le rendant beaucoup plus saccadé et moins reconnaissable.
En France, il faut regarder du côté de Disiz La Peste et son “Ultra Bogosse” plus ou moins à la même période que Jay-Z mais avec une rythmique plus enlevée et un texte plus léger. Au Brésil, on remonte de quelques années, en 1998, avec un énorme tube local, “Xereta” par Claudinho & Buchecha. Moins rap, cette version est plus une actualisation du morceau d’origine… Dont on va parler plus bas (si, si, promis).
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Car la vraie première source de tout ce sampling est en fait l’énorme succès de MC Hammer avec son “U Can’t Touch This” et ses chorégraphies endiablées en pantalon d’Aladin qui datent de 1990. C’est surtout le gimmick de cette petite pause dans le refrain, juste avant de dire “You can’t touch this” qui est devenu une constante dans la plupart des morceaux dont on parle depuis le début de cet article, une vraie marque de fabrique, tout comme son “hammertime” qui deviendra carrément le nom de son show de téléréalité en 2009.
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Anecdote intéressante sur cet énorme tube que tout le monde connaît : il n’est jamais sorti en single. Ce qui a donc finalement abouti à des énormes ventes de l’album sur lequel figurait le morceau, juste pour avoir le morceau. Ainsi, l’album Please Hammer Don’t Hurt ‘Em s’est vendu à plus de 18 millions de copies dans le monde, faisant de MC Hammer un des rappeurs les plus couronnés de succès à cette époque. Ce record a mis énormément de temps à être dépassé. MC Hammer est une image immuable du rap populaire du début des années 1990, cette période qui va tout changer.
Mais le plus fou, c’est que ce morceau est lui aussi basé sur un sample qui aura d’ailleurs valu à MC Hammer un énorme procès pour droits d’auteur. Ainsi la véritable origine de cette basse folle qui vogue depuis quarante ans est… Rick James.
L’énorme tube de Rick James, c’est “Super Freak” en 1981, il y a 41 ans. Il a été écrit et composé avec Alonzo Miller pendant les sessions de l’album Street Songs entre décembre 1980 et janvier 1981. Parmi les anecdotes de cet énorme classique, on peut dire que Rick ne croyait pas du tout au succès de ce titre en le composant. Mais il s’est dit que ça pouvait “faire danser les Blancs”. Il a plutôt fait mouche sur le sujet.
Pour ce faire, il avait d’ailleurs revu ses paroles crues avec le DJ californien Alonzo Miller pour être sûr que ça puisse passer à la radio et que ça plaise au plus grand nombre. C’est ainsi qu’un DJ s’est retrouvé aux crédits d’auteur d’un des plus gros tubes des années 1980.
Autre fait intéressant : Les chœurs qu’on entend le long du morceau notamment avec les fameux “Oh” qui montent puis descendent sur le pont, repris par MC Hammer mais aussi IAM dans leur tube “Je danse le MIA”, sont réalisés par le groupe The Temptations qui vient alors de se reformer.
Présents aussi à ce moment-là dans le studio californien de la Motown, ils posent leurs voix de manière spontanée sur un kif de Rick James qui mettra même une vieille image d’un concert des Temptations dans son clip en hommage. Cette incroyable entrée qui deviendra mythique : “Temptations, sing!” sera aussi reprise sur le duo entre Rick James et The Temptations sur l’album de leur réunion avec le morceau “Standing on the Top”.
On parle d’un superbe line-up de réunion avec Dave Ruffin, Dennis Edwards, Eddie Kendricks, Melvin Franklin… Un choc des titans avec Rick James pour la touche punk funk. Toute une histoire de la Motown des années 1980 se retrouve dans cette alliance folle, reprise par MC Hammer pour la consécration totale moins de dix ans plus tard.
En bonus, on vous propose l’incroyable remix de BNVSK8 qui mélange Koba LaD et MC Hammer pour le meilleur et pour le pire. Cette basse n’a pas fini de nous rendre zinzins.