Après deux grosses déceptions à l’Eurovision avec des artistes débutants ou émergents, la France mise sur une nouvelle stratégie avec Slimane pour l’édition 2024, un chanteur à la carrière établie dans l’Hexagone. L’artiste français de 34 ans a annoncé l’information sur ses réseaux sociaux. “Pour mes parents, Pour ma fille, Pour la France, Pour toi…”, a-t-il écrit dans un message accompagné du hashtag #Eurovision2024.
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Slimane peut se prévaloir de titres en vue : plus de 30 millions d’écoutes pour “Des milliers de je t’aime” sur Spotify, plateforme numéro 1 du marché du streaming musical.
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Du temps de son duo avec la chanteuse Vitaa, qui évolue elle aussi désormais en solo, il a même été en tête du classement des ventes d’albums en France en 2020 avec leur opus VersuS. Leur titre “Ça va ça vient” leur avait permis de remporter une Victoire de la musique cette année-là dans la catégorie chanson originale.
Slimane a commencé à se faire un nom en France en remportant le télécrochet The Voice en 2016. Il interprétera mercredi soir au journal télé de 20 heures de France 2 “Mon amour”, titre qui représentera la France à l’Eurovision à Malmö, en Suède, du 7 au 11 mai 2024.
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La France s’en remet donc à un artiste “qui est déjà dans le cœur des Français et au cœur d’une belle carrière”, comme l’a révélé à une poignée de journalistes Alexandra Redde-Amiel, cheffe de la délégation française, également directrice des divertissements et jeux de France Télévisions. En 2009, la France avait choisi Patricia Kaas, connue, mais dont le pic de carrière remontait aux années 1980-1990 (elle finira 8e).
Dans l’histoire récente, depuis le beau parcours de Barbara Pravi, qui avait terminé 2e en 2021, l’Hexagone déchante. Alvan & Ahez, artistes émergents issus comme elle du vote d’un jury et du public, en usage ces dernières années en France, ont terminé 24e et avant-derniers en 2022. La Zarra, Québécoise, choix entériné (comme pour Slimane) par Alexandra Redde-Amiel sans vote du public ni du jury, avait terminé 16e du concours en 2023, avec à la clé une polémique : la chanteuse s’était défendue d’avoir fait un doigt d’honneur face aux caméras au moment du décompte final des points, avançant un “geste de déception que l’on utilise entre amis”, selon des propos accordés au site du journal français 20 Minutes.
“Une route internationale”
Le plan de bataille de la France cette année est clairement inspiré de celui de la Suède, victorieuse l’an passé grâce à la chanteuse Loreen, déjà couronnée en 2012.
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“Loreen était déjà très connue en Suède, et dans ce cas-là, le pays porte davantage son candidat pour tracer une route internationale”, a décrypté Alexandra Redde-Amiel.
La France a aussi décidé cette fois de dévoiler son candidat très tôt. Le choix de La Zarra, en début de carrière dans la musique, n’avait été rendu public que mi-janvier, et sa chanson “Évidemment” diffusée uniquement mi-février.
Stéphane Chiffre, responsable des Eurofans France mis dans la confidence en même temps que les journalistes, se félicite du choix : “Slimane est très connu, très aimé, c’est une première d’avoir un artiste au cœur d’une carrière, annoncé très tôt, on a hâte de voir la suite.” La France n’a plus gagné l’Eurovision depuis Marie Myriam en 1977.
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La Suède, sept fois victorieuse à l’Eurovision, sera donc hôte du concours en 2024, l’année des cinquante ans de son premier triomphe avec “Waterloo” du groupe légendaire ABBA.
L’édition 2023 du concours avait été regardée par 162 millions de téléspectateurs dans le monde, selon les chiffres BBC.