On était à la première date parisienne de Chappell Roan, votre prochaine pop star préférée

Publié le par Flavio Sillitti,

© Konbini

Elle est adorée par le Rolling Stone et Olivia Rodrigo et vous êtes les prochain·e·s sur sa liste.

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Son tout premier album est l’un des disques préférés de l’année du Rolling Stone, Pitchfork a validé son projet et la superstar Olivia Rodrigo l’embarque en tournée pour assurer ses premières parties nord-américaines l’année prochaine. Assez d’éléments pour attirer notre attention et nous diriger vers le petit Théâtre des Étoiles du 10e arrondissement de Paris pour voir Chappell Roan de près avant que le monde ne la considère comme la pop star qu’elle est déjà. Récit d’un coup de cœur.

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Chappell Roan, pop star du Midwest

Kayleigh Rose Amstutz (de son vrai nom) est née dans un coin paumé du Missouri, en plein Midwest américain, loin du rêve de pop star auquel elle décide aujourd’hui de s’essayer. Signée sur le label Atlantic Records à 17 ans après une vidéo YouTube devenue virale dans laquelle elle chante une de ses compositions originales, la chanteuse déménage dans le paradis (ou l’enfer ?) de Los Angeles. C’est là que les choses se compliquent.

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Manque de streams et d’attention médiatique, la chanteuse se fait lâcher par son label, quitter par son boyfriend de l’époque et est forcée de cumuler plusieurs jobs d’assistante de production, de barista et de nounou pour subvenir à ses besoins. Un roller coaster de vie qui donnera (évidemment) naissance à un premier album fascinant, intitulé The Rise and Fall of a Midwest Princess. Après quatre ans de production, Chappell Roan sort donc son premier disque en septembre dernier en tant qu’indépendante, et c’est un succès immédiat, tant pour sa country pop accrocheuse, son sens du storytelling immersif, sa voix forte ou son univers débridé, queer et coloré.

Bête de scène

On approche le Théâtre des Étoiles sans trop savoir à quoi s’attendre. Mauvais élèves, on n’a pas vraiment pris le temps d’écouter l’album de celle que beaucoup couronnent déjà en tant que nouvelle princesse de la pop américaine. On ne sait pas si sa musique balance du côté glossy de Dua Lipa ou de celui un peu grunge d’Olivia Rodrigo. Ce que l’on sait, par contre, c’est que la chanteuse est queer as fuck et que chacune de ses premières parties est assurée par des drag queens locales. Et c’est bien assez pour nous convaincre.

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Il est toujours intéressant d’assister aux premières dates d’un·e artiste, et on est souvent confronté·e·s à deux cas de figure : soit c’est la panique totale et on se demande ce qu’iel fait sur scène, soit l’artiste se dévoile naturellement, comme à la maison. Clairement, Chappell Roan fait partie de la seconde catégorie. Dans sa tenue mi-chevaleresque, mi-dénudée, la chanteuse occupe l’espace sans mal et donne corps à chacun des morceaux avec force et beaucoup de charisme. La foule est en liesse et semble déjà initiée à la magie pop de Chappell Roan et ses musiciennes. Rapidement, nous aussi.

On retiendra l’excellent “Casual”, le pétillant “After Midnight” et les coquins “Naked In Manhattan” et “HOT TO GO!” durant lequel Chappell invite la foule à reproduire une choré façon Village People qui a le mérite de coller un sourire sur chaque visage. Et si l’essentiel de sa pop fait chatoyer des rythmes et des mélodies entraînantes, Chappell Roan prouve que la mélancolie et les ballades sentimentales sont également dans ses cordes, en témoigne le touchant “Coffee” repris en chœur par les fans.

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On notera également une cover de “Bad Romance” de Lady Gaga, qui prouve que Chappell Roan sait exactement à qui elle s’adresse : les queers et les gens de bon goût. Sortez les paumes, Monsters.

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Le morceau le plus symbolique du set reste peut-être “Pink Pony Club”, qui documente avec une force pop-rock imparable l’éveil pop et glamour de cette jeune campagnarde du Midwest. Un titre qui reste l’un des premiers morceaux avec lesquels la chanteuse s’est introduite à son public, qui lui rend d’ailleurs en mille en remplissant les salles de sa toute première tournée européenne – probablement pas sa dernière. À écouter en boucle avant que le reste du monde ne se l’arrache.