On a classé (objectivement) tous les James Bond, du pire au meilleur

Publié le par Arthur Cios,

Pas sûr que ça plaise à tout le monde.

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On ne peut pas faire plus culte que la saga James Bond. Près de soixante ans d’existence, vingt-cinq films et six acteurs différents plus tard, 007 est un objet de pop culture sans équivalent. Que ce soit son nom, sa musique ou son générique, tout le monde connaît la franchise.

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Mais connaissez-vous vraiment bien les films ? Malgré tout l’amour que l’on peut porter au personnage, on parle quand même d’une quantité de films ayant mal vieilli, imbibés de sexisme et de racisme, et qui sont parfois une tannée à regarder. Surtout quand on décide, pour le bien de cet article, de les regarder dans l’ordre et de manière assez rapprochée pour ne pas perdre le fil.

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Après de longues heures de visionnage, pas mal d’heures de travail et de débats en interne, voilà notre classement, du pire au meilleur, de tous les films James Bond. On n’a pas compté le téléfilm de 1953, ni le Casino Royale parodique de 1967, ni le dernier Connery, qui n’était pas officiel, de 1983 (qui est horrible, non merci).

C’est parti.

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#25. Meurs un autre jour (2002)

Le nanar de la saga. Même si on avoue l’apprécier en secret, il faut reconnaître que la dernière incursion de Pierce Brosnan dans la franchise donne de loin le plus mauvais des 007. Cela malgré quelques séquences d’action plutôt chouettes, un casting alléchant et une volonté de rendre hommage à tous les James Bond (il s’agit du vingtième film, et du quarantième anniversaire du premier volet). Beaucoup lui reprochent de n’être qu’une resucée de tous les précédents (ce qu’on apprécie, pour être tout à fait honnête). Il faut reconnaître que Skyfall le ferait bien mieux, mais quand même.

Le problème, c’est tout le reste. Un vilain cartoonesque et cliché au possible, un tournant SF dans les gadgets et dans le scénario qui ne colle pas du tout à l’ADN de la saga, des personnages féminins mal écrits, les pires effets spéciaux imaginables (on saura n’apprécier que Bond qui surfe sur fond vert la vague énorme formée par un iceberg fondu sous les effets d’un rayon laser géant venant de l’espace).

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Rien ne va, tout est mauvais. On aurait pu lui pardonner certaines maladresses, faisant de ce long un film de série B, avant de voir cette scène de fin qui prouve que les scénaristes, en voulant aller toujours plus loin, ont oublié la recette : Moneypenny qui rêve d’embrasser Bond en lunettes VR, alors que toute leur relation est basée sur quelque chose qui n’arrive jamais, est une scène de mauvais goût. Ça, c’est non.

Le fun fact : dans la scène absolument clichée de la première nuit entre Bond et Jinx, cette dernière sort un couteau pour couper… une figue. Ajouter un faux danger, pour ajouter de la sensualité. Sauf qu’en réalité, l’actrice Halle Berry s’est étouffée avec le fruit et Brosnan a dû lui faire une manœuvre de Heimlich. Beaucoup moins sensuel.

Une scène à sauver : il n’y en a pas vraiment une qui sort du lot, mais on doit reconnaître que le duel d’escrime entre Graves et Bond demeure le combat le mieux chorégraphié du film.

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#24. Permis de tuer (1989)

Celui qui a failli tuer la franchise. Celui qui s’éloigne le plus, à l’époque en tout cas, de la recette initiale. Fini les histoires de géopolitique et de diplomatie. Celui qui se veut bien trop sérieux, alors que sort en face Indiana Jones troisième du nom, et le Batman de Tim Burton. James va au mariage d’un couple d’amis (que l’on n’a jamais vus auparavant), qui se font tuer – enfin, juste la mariée, le mari survit –, et James se venge.

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Un film d’action des années 1980 des plus classiques et qui s’avère tout à fait oubliable, avec un casting au ralenti, une intrigue inintéressante au possible. Rien ne va. Même le charismatique vilain et son homme de main, un très jeune Benicio del Toro, n’arrivent pas à sauver le naufrage.

Le fun fact : l’acteur qui incarne le dealer Sanchez, Robert Davi, aurait été emmené lors de vacances en Amérique du Sud par des gangsters auprès d’un baron de la drogue. Ce dernier lui aurait dit qu’il avait adoré sa manière de jouer le grand dealer de ce James Bond. Une anecdote qu’on adore, trouvée dans le Trivia d’IMDb mais que l’on n’arrive pas à confirmer. On a tellement envie d’y croire qu’on la laisse là.

Une scène à sauver : la seule scène un peu trop absurde pour sembler réelle, et qui fait du bien. Comprendre celle où Bond fait du ski nautique grâce à un harpon lancé sur le bateau du vilain. On adore.

#23. Les diamants sont éternels (1971)

Globalement, un des pires films de la franchise. Tout le monde a la flemme de jouer, surtout un Sean Connery vieillissant qui ne voulait pas reprendre le rôle et qui n’a accepté que pour un très gros chèque – et ça se voit.

L’intrigue n’a aucun sens (on parle d’un détournement de diamant par Spectre pour créer un laser satellite capable de détruire des bombes atomiques, peu ou prou), les effets spéciaux sont parmi les pires de la saga, la réalisation est très étrange et le montage atroce. Il faut presque le voir pour le croire.

Le fun fact : il s’agit du premier (et seul ?) film où 007 ne couche qu’avec une seule femme. Héhé.

Une scène à sauver : la course-poursuite dans le désert avec la Jeep spatiale aux toutes petites roues, et les motos tricycles aux pneus énormes. Une sorte de Mario Kart avant l’heure, qui fait bien rire – alors qu’elle est censée être un paroxysme de tension.

#22. Tuer n’est pas jouer (1987)

Même si on en avait clairement marre de ce vieux Roger Moore, on le regrette presque quand on voit la première apparition de Timothy Dalton. L’acteur britannique a un sourire étrange, une froideur qui ne marche pas, un manque d’humour flagrant, et un jeu aux abonnés absents. Il n’est néanmoins pas le pire, tant tout le monde joue mal dans ce James Bond, qui fait partie des moins bons de tous.

On apprécie quelques séquences d’action, même quand elles sont trop longues, comme sur le tarmac d’une base militaire en Afghanistan. On apprécie beaucoup moins le sexisme tout au long de l’histoire (des scènes de nudité grossières qui ne ressemblent pas à la franchise), même quand les scénaristes essayent de donner un peu de profondeur à la relation de James et Kara.

Des scènes risibles, une histoire grotesque sur fond de géopolitique tantôt intéressante tantôt clichée, des blagues nazes (le ghetto-blaster, pour n’en citer qu’une)… Rien ne va. Heureusement que Dalton ne restera pas longtemps dans le rôle, bon Dieu.

Le fun fact : plutôt que d’avoir Timothy “Beurk” Dalton dans le rôle-titre, on a failli avoir le grand Sam Neil, mais aussi Christopher Reeve, Mel Gibson, Pierce Brosnan (ça viendra), Lambert Wilson (qui était vraiment à deux doigts de l’avoir) ou même Sean Connery. Même lui, malgré sa dernière aventure bondienne, aurait été un meilleur choix.

Une scène à sauver : Bond et Necros se battent sur un filet sortant d’un avion en plein vol et à pleine vitesse. Outre la folie de la cascade, une des rares scènes où il y a un semblant de tension.

#21. Vivre et laisser mourir (1973)

On sait qu’il faut essayer au maximum de juger les James Bond par rapport à l’époque à laquelle ils ont été conçus. La franchise est par nature sexiste, ce qui peut ne pas déranger par moments et franchement dégoûter à d’autres. Ce film-ci souffre, en plus d’être foncièrement mauvais, de moments racistes un peu effrayants. L’idée de mélanger l’espionnage britannique à la blaxploitation était bonne, mais l’application est désastreuse, tant dans la mise en scène que dans l’écriture et le jeu du casting.

C’est dommage, parce que le mélange des genres n’a pas toujours été une mauvaise chose chez 007, loin de là. Ici, en plus d’être raté, c’est extrêmement daté. Même le morceau, composé par Paul McCartney (!), et la prestation de ce cher Yaphet Kotto (décédé en mars 2021) n’arrivent pas à sauver le machin. Première aventure de Roger Moore dans le monde périlleux d’Ian Fleming totalement ratée. Triste.

Le fun fact : Roger Moore a dû être opéré avant le tournage pour des calculs rénaux, puis s’est cassé les dents de devant et blessé aux genoux lors du tournage. Le tout avant de devoir tourner avec des serpents, lui qui est phobique des reptiles… Sans parler du fait que Kotto et Moore ne se sont pas bien entendus sur le plateau. Pas sûr que l’acteur de 45 ans ait apprécié sa première expérience en tant que 007.

Une scène à sauver : James Bond, des crocodiles et une séquence culte. Il y en a d’autres, pour être honnête, mais celle-là est la plus marquante par sa durée et le fait qu’elle ait été tournée avec de vraies bêtes.

#20. Rien que pour vos yeux (1981)

Le problème principal de ce volet est qu’il sort après Moonraker qui, bien qu’il fût un gros carton au box-office, a été un peu critiqué pour être trop concentré sur les gadgets et la technologie. L’équipe décide de se recentrer sur une histoire à l’ancienne, ne copiant pas très subtilement les grandes lignes d’Au service secret de Sa Majesté.

Sauf que sort un film ambigu. Il contient les meilleures scènes d’action de la première moitié de la franchise, mais aussi le scénario (presque) le plus inintéressant et bâclé de la saga. On se fiche de cette quête à moitié compréhensible, dont même Moore et la frenchy Carole Bouquet semblent ne pas se soucier. On s’ennuie ferme, et c’est pour ça qu’il ne peut pas être placé plus haut dans ce classement.

Le fun fact : la voix en VO de Carole Bouquet n’est pas la sienne, l’actrice française ayant été doublée par quelqu’un d’autre. En revanche, elle s’est auto-doublée pour la version française.

Une scène à sauver : toutes les scènes d’action du film sont superbes, même si certaines sont trop calquées sur le film avec Lazenby. Disons que la plus originale et rigolote demeure la course-poursuite en 2 CV dans les paysages d’oliviers sur les collines en Espagne.

#19. Dangereusement vôtre (1985)

Pas beaucoup mieux que celui avec Bouquet. On pensait cela impossible, mais l’intrigue ici est encore plus nulle que celle de Rien que pour yeux. Un génie du mal richissime fabrique des puces pour rendre des chevaux plus performants, avant que l’on comprenne que son plan est d’inonder la Silicon Valley en faisant péter la faille de San Andreas. Vous avez bien lu. En plus d’être absurde, l’intrigue ne présente absolument aucun intérêt.

Roger Moore court partout, fait de son mieux (enfin sa doublure, parce que lui avait 57 ans au moment du tournage, donc n’a pas fait grand-chose), mais ne peut rien faire. On ne sauve cet opus (car oui, il est objectivement l’un des plus mauvais) que pour son casting, qui bien qu’imparfait dans son jeu, est bien trop cool. Une Grace Jones pas au meilleur d’elle-même et un Christopher Walken en deçà de ce qu’on connaît du bonhomme n’enlèvent rien au bonheur de les voir affronter Bond. On s’accroche à ce qu’on peut, que voulez-vous.

Peut-être avons-nous mis celui-ci trop haut dans le classement. Trop tard…

Le fun fact : Dolph Lundgren y tient son tout premier rôle en tant que garde du corps de Gogol. Il l’aurait eu grâce à sa compagne de l’époque, qui n’était autre que Grace Jones. À peine quelques mois plus tard sortait Rocky IV, qui allait l’ériger en star internationale. De second couteau très discret pour 007 à acteur le plus en vogue, les choses peuvent parfois aller bien vite.

Une scène à sauver : objectivement, la scène sur le Golden Gate est culte. Mais on a une petite préférence pour la course-poursuite entre Bond et May Day dans la Tour Eiffel, puis dans Paris. Un sommet de clichés et de caricature, mais qui fait quand même du bien.

#18. Le monde ne suffit pas (1999)

Le premier pas de côté de Pierce Brosnan fait mal. Comme si les scénaristes s’étaient dit que les fans avaient apprécié les deux premiers volets dans lesquels il apparaît, et qu’ils avaient, comme pour nous faire plaisir, simplement poussé la même recette un peu plus loin. Résultat : tout est trop.

Bond en fait trop avec les femmes, notamment Sophie Marceau, et on a un retournement de situation prévisible à mille lieues. Sans parler d’un scénario pas très intéressant qui part vite en quelque chose d’incompréhensible. Certes, tout n’est pas à jeter. On saura apprécier l’épaisseur apportée au personnage de M, mais cet opus marque le début de la fin du règne de Brosnan.

Le fun fact : Peter Jackson a failli réaliser le film. La productrice Barbara Broccoli avait adoré son film sorti en 1994, Créatures célestes, basé sur une histoire vraie de deux amies qui vont devenir meurtrières et tuer la mère de l’une d’elles, avec Kate Winslet. Malheureusement, le film suivant de Jackson, le nanar avec Michael J. Fox, Fantômes contre fantômes, a fait changer Broccoli d’avis. Dommage, car on payerait cher pour voir ce qu’aurait fait le Néo-Zélandais de ce script assez mauvais.

Une scène à sauver : ce n’est pas la meilleure scène, mais le départ de Q, à savoir Desmond Llewelyn, nous brise le cœur. C’est le personnage resté le plus longtemps dans la franchise (17 films, sachant que ses adieux interviennent dans le 19e de la saga), et l’acteur est décédé à peine quelques mois après la fin du tournage, au moment de sa sortie en salles. Pas de méprise, on adore Ben Whishaw, mais Llewelyn sera notre Q à tout jamais.

#17. Opération Tonnerre (1965)

Beaucoup de choses ont vieilli quand on regarde les premiers Bond. Certaines scènes de cet opus sont trop old school, ce qui n’empêche pas de passer un très bon moment (contrairement à d’autres films de la franchise). Peut-être s’agit-il par ailleurs du plus macho des Connery. Ouch.

On a néanmoins parmi les plus impressionnantes scènes sous-marines, et des séquences d’anthologie — surtout pour l’époque. Dommage que l’intrigue soit aussi faible et parmi les moins marquantes. On se souvient plus facilement des mains au cul gratuites ou de baisers absolument forcés que du reste.

Le fun fact : c’est le premier film où Bond tire à travers le “gunbarrel” avant la première séquence, une future tradition culte.

Une scène à sauver : objectivement, toutes les séquences de combat dans l’eau, qui sont (pour l’époque, mais même encore à l’heure actuelle) assez impressionnantes.

#16. Spectre (2015)

Celui-ci avait tout pour être génial. Le retour de Sam Mendes, après avoir pondu le très grand Skyfall. La volonté de réellement lier tous les films de Daniel Craig, et de donner de l’ampleur au passé de Bond. Surtout, le fait de ressusciter la fameuse organisation franc-maçonnique maléfique Spectre, qui fut si importante dans l’ère Connery. Sauf que c’est globalement raté.

C’est cliché et très caricatural. Tout est grossier. La scène avec l’Italien dans la Fiat 500 n’est qu’un exemple parmi d’autres. La relation entre Madeleine (Léa Seydoux) et Bond ne marche absolument pas. Tout va trop vite – Madeleine qui lui dit “I love you” au bout de trois jours, non merci. Avoir un vilain qui est le beau-frère de Bond est d’une lourdeur folle. Même l’allégorie de l’organisation maléfique qui veut la surveillance globale et la fin de l’ancienne méthode du MI6 (coucou la NSA) est lourdingue, alors qu’elle aurait pu être forte. On ne parlera même pas du morceau de Sam Smith, l’un des pires jamais composés pour la saga.

Spectre est un exemple parfait que l’on ne peut pas reproduire un exploit en cherchant à en faire encore plus. Car entre plus et trop, la frontière est bien trop ténue.

Le fun fact : avant que l’on sache que Sam Mendes serait de retour, il y a eu toute une liste de réalisateurs potentiels. Imaginez donc que ce mauvais Bond aurait pu être signé Christopher Nolan, Nicolas Winding Refn, Danny Boyle, Ang Lee, Shane Black, David Yates ou même Tom Hooper. Néanmoins, pas sûr que grand monde aurait pu sauver ce script et ses dialogues terribles.

Une scène à sauver : il y a une chose que l’on ne peut absolument pas enlever à Spectre, c’est sa scène d’introduction. Plus que la scène en elle-même, qui tire en longueur, le plan-séquence exceptionnel de début nous fait suivre Bond jusque sur les toits. Cinq minutes de réalisation dingue, parmi les meilleures (et de loin) de la franchise – ce qui rend le film encore plus décevant. Un vrai gâchis.

#15. L’Homme au pistolet d’or (1974)

Pas le pire, mais loin d’être le meilleur. On apprécie le plan du méchant, pionnier de l’industrie solaire qui veut revendre son énergie au plus offrant. On apprécie ce vilain, incarné parfaitement par Christopher Lee, et son incroyable homme de main.

On apprécie moins le manque d’ampleur du film, son manque de gadgets, ses dialogues souvent mauvais et gênants, le traitement des personnages féminins, et le manque de charisme de Roger Moore. Mais bon, rien que pour Christopher Lee, on est obligé de le mettre ici. Parce que peu de méchants auront autant d’aura que lui.

Le fun fact : ils ont passé un an à calculer sur un ordinateur de l’époque comment faire la cascade de Bond qui traverse le canal en voiture. Une des cascades les plus impressionnantes, il faut le reconnaître.

Une scène à sauver : le faux duel, preuve encore que le film ne tient que grâce au charisme de Christopher Lee, et ce combat qui avait tout pour être ridicule mais qui est sublime l’espace de quelques secondes.

#14. Quantum of Solace (2008)

Nous avons sans doute placé celui-ci trop haut. Il est peu apprécié par la plupart des fans, qui lui reprochent de transformer Bond en bête endeuillée qui tue à tout-va. C’est sans doute vrai. L’intrigue, peu intéressante et assez maladroite, essaie de faire suite aux aventures de Casino Royale, avec Amalric en vilain et Kurylenko en espionne (des personnages assez peu marquants), des scènes d’action trop grandiloquentes, et une bouillie de VFX qui a déjà mal vieilli.

Le film souffre d’être la suite de Casino Royale, qui n’est pas loin d’être le meilleur James Bond. Forcément, Greene est moins marquant que Le Chiffre. Montes est moins charismatique que Vesper – d’ailleurs, on ne croit pas du tout à cette histoire d’amour. Néanmoins, il ne faut pas tout jeter. La relation grandissante et conflictuelle avec M nous plaît, de même que celle avec Felix Leiter. Certaines séquences sont vraiment superbes. Et difficile de ne pas apprécier le bel hommage à Goldfinger avec la mort, assez choquante d’ailleurs, de Fields recouverte de pétrole.

Surtout, malgré tout ce qu’on peut lui reprocher, la gestion du deuil est au final assez juste. Le personnage Bond, tel que les divers scénaristes et cinéastes l’ont construit au fil des années, ne peut avoir un autre destin que celui d’essayer de digérer la mort de celle qu’il aime comme ceci : en faisant comme si de rien n’était, entrant dans une vengeance sanglante, avant de reconnaître le mal qui le ronge et qui va continuer à le ronger.

Un Bond assez moyen, mauvais dans la forme, mais plutôt bon dans ce qu’il cherche à raconter.

Le fun fact : figurez-vous qu’en 21 films, c’est la première qu’on ne voit pas Bond coucher avec une femme. Bon, vu que tout le propos du long-métrage est de parler de son deuil, l’inverse aurait vraiment été de mauvais goût, mais quand même. La fin d’une époque.

Une scène à sauver : Bond a promis à Greene de le laisse partir, et il le fait. Il ne va donc pas tuer le grand méchant de cette intrigue ? C’est mal connaître le bougre, qui décide dans une scène assez maline de l’abandonner dans le désert, avec une canette de pétrole pour se sustenter. Une belle mise en abyme, qui montre que même si Bond demeure une machine à tuer, la version Daniel Craig est vraiment loin des clichés des versions précédentes.

#13. Octopussy (1983)

Malgré une antagoniste forte et charismatique, et le fait d’avoir une femme dans ce rôle, le film demeure assez peu mémorable. L’intrigue prétextant une histoire de bijoux volés pour en réalité faire exploser une partie de Berlin histoire de relancer la guerre froide est au mieux inintéressante, au pire ratée.

Malgré quelques cascades folles, de plus en plus incroyables d’ailleurs, et quelques séquences marquantes pour le meilleur et pour le pire (Bond en clown qui désarme une bombe, ou qui fait Tarzan), il s’agit d’un des films les moins marquants de la saga. Pas foncièrement mauvais, même bon par moments, mais juste totalement oubliable.

Le fun fact : au départ, les lanceurs de couteaux au cirque devaient être les frères Bogdanoff. On ne sait pas pourquoi ça ne s’est pas fait, mais c’est bien dommage.

Une scène à sauver : Bond s’accroche à un avion qui décolle, trente ans avant que Tom Cruise ne fasse sa cascade culte. Certes, c’est un cascadeur. Mais c’est impressionnant malgré tout.

#12. On ne vit que deux fois (1967)

James Bond au Japon, c’est une première. Mais cela ne sauve pas le film, qui est assez long et pas loin d’avoir des séquences racistes compliquées à soutenir aujourd’hui – cette espèce de yellowface n’est vraiment pas possible. Il y a néanmoins quelques petites choses à garder, notamment la bataille dans les airs.

C’est aussi le début de l’apparition de certains clichés que l’on adore, de la planque des méchants dans le volcan au vilain scarifié avec un chat blanc, pour ne citer qu’eux. Sans celui-là, nous n’aurions jamais eu Austin Powers, en fait. +1 pour le vaisseau qui peut “dévorer” d’autres vaisseaux, assez dément.

Le fun fact : le film est l’un des deux seuls longs-métrages écrits de la main de Roald Dahl. Oui, l’auteur de Charlie et la Chocolaterie a écrit un Bond !

Une scène à sauver : la séquence avec les ninjas. Et le générique, avec le titre chanté par Nancy Sinatra. Mais on va quand même choisir les ninjas, parce que bordel, des ninjas chez Bond, on n’en a pas eu très souvent.

#11. Mourir peut attendre (2021)

Un Bond compliqué. Pas entièrement raté, mais pas non plus une franche réussite. Le problème, c’est qu’il fait suite à Spectre, qui est totalement raté, alors que le spectre (vous l’avez ?) de Skyfall, le meilleur de la franchise, nous hante toujours. Forcément, le film est en deçà. Il pèche notamment par l’écriture de son vilain, assez incompréhensible (son cheminement n’est absolument pas expliqué), et par des dialogues bien clichés.

Reste que c’est un très beau Bond, qu’il réussit à rendre presque crédible la romance entre Madeleine Swann et Bond – ce qui était très, très, mal parti –, qu’on aime d’office le personnage de Lashana Lynch, qu’il nous déchire le cœur à un ou deux moments. C’était un exercice bien casse-gueule de conclure un arc entier qui n’a pas été conçu comme tel et qui est une vraie fin. Une première pour la franchise. Pour ça, on ne peut pas le mettre plus bas. Il réussit ce qu’on lui demande. Avec le strict minimum, certes, mais il y arrive.

Peut-être, après tout, que son plus grand défaut est de ne pas avoir assez usé de sa plus grande force – à savoir Ana de Armas, absolument incroyable ? Sans doute.

Le fun fact : c’est le premier film de l’histoire à avoir reçu, plusieurs mois avant sa sortie, un morceau récompensé par un Grammy Award de la Meilleur chanson composée pour un long-métrage. Billie Eillish a effectivement été récompensée en mars 2021, bien avant la sortie du film en salles.

Une scène à sauver : on ne peut pas vous la décrire pour l’instant, mais quand vous verrez l’invasion d’un laboratoire, vous repenserez à nous, ébahis devant la photo de ce plan.

#10. Moonraker (1979)

Un très bon James Bond, avec les qualités primaires de la saga et ses défauts inhérents. Bond y est particulièrement sexiste et lourdingue, tandis que le scénario est assez costaud, le vilain intéressant (encore sur fond d’écologie) et l’action assez folle.

Alors, oui, les pistolets lasers font tache (il fallait bien essayer de concurrencer Star Wars, hein), tout n’est pas beau, les accessoires tendent vers le ridicule – comment ne pas adorer la gondole qui roule sur la place Saint-Marc ? Mais on garde un certain arrière-goût que l’on devrait avoir devant chaque Bond : c’est cool, et extrêmement divertissant. Et il n’est pas impossible que ce soit en grande partie grâce à Requin, notre personnage préféré.

Le fun fact : à cause du coût croissant des tournages en Angleterre, et parce que le scénario l’indiquait, la quasi-intégralité du film a été tournée en France (sauf les séquences supposément au Brésil, en gros), du château de Drax – celui de Vaux-le-Vicomte – à toutes les scènes filmées en studio pour représenter l’espace notamment, filmées à Épinay-sur-Seine ou Boulogne-Billancourt. Ce qui explique le monopole francophone du casting sans doute, et qui explique aussi sans doute pourquoi on aime autant Moonraker malgré ses défauts évidents.

Une scène à sauver : la scène d’introduction, où James Bond se bat contre un ennemi (incarné par Jean-Pierre Castaldi !) dans les airs, pendant une chute libre où il n’y a qu’un parachute pour deux. Une scène assez incroyable, qui a dû être compliquée à tourner. Le caméraman avait une caméra sur son casque, et ne pouvait filmer que 16 ou 17 secondes par saut : la séquence de deux minutes a nécessité 88 sauts et cinq semaines de tournage.

#9. Demain ne meurt jamais (1997)

Une position qui peut étonner, car toutes les listes et classements que l’on a pu voir en ligne mettaient bien bas cette deuxième aventure brosnanienne. Pourtant, bien que moins puissante qu’un GoldenEye, qui jouissait d’un goût de nouveauté extrêmement plaisant, Demain ne meurt jamais a des qualités intrinsèques conséquentes.

Certes, ce Carvel, grand magnat de la presse, est caricatural dans sa façon de se prendre pour un Dieu, et il y a encore bien des choses à dire sur le traitement des personnages féminins. Mais les scènes d’action sont toutes, sans exception, superbes. Brosnan a trouvé la recette de ce personnage pas si simple à incarner, on trouve une James Bond Girl costaude qui se bat, pour la première fois de la franchise, presque mieux que Bond (la grande Michelle Yeoh, trois ans avant Tigre et Dragon), et il y a des gadgets à foison. Un Bond qui mérite plus de reconnaissance.

Le fun fact : pour certaines scènes de combat contre Yeoh, l’équipe du film a dû faire appel aux cascadeurs de Jackie Chan. En cause ? Le fait que Yeoh ait un style de combat très rapproché, où les coups sont presque donnés, comme elle l’a appris à Hong Kong. Chose à laquelle les Américains n’étaient pas du tout habitués. Yeoh > tous les autres.

Une scène à sauver : difficile de choisir entre ces nombreuses cascades folles, mais la meilleure scène demeure sans nul doute la course-poursuite où Bond conduit sa BMW à distance grâce à sa télécommande sur son portable. Culte.

#8. James Bond 007 contre Dr No (1962)

Le premier. Celui qui a tout lancé. Pas parfait, moins bien fichu que les deux qui suivront, mais franchement, comparé au reste du catalogue, celui-ci a très bien vieilli. Un très bon cru, pertinent, intelligent, qui ne prend (presque) pas les femmes pour des cruches, qui est de l’espionnage à l’ancienne. La Jamaïque, un vilain (un vrai), un petit message politique pas piqué des hannetons.

On n’a pas encore tous les gadgets et autres, mais la recette est déjà là, et va marquer au fer rouge le film d’espionnage. Un poil lent sur la fin – ce qui est ironique, vu que c’est le plus court de la saga –, mais un réel plaisir à voir.

Le fun fact : histoire de se mettre dans le bain, on impose à Connery de faire quelques scènes avec la mygale. Sauf que le bonhomme, tout comme l’auteur de ces mots, est arachnophobe. Seule solution : installer une espèce de vitre entre lui et la mygale, censée lui grimper sur le torse. La doublure, le célèbre cascadeur Bob Simmons, s’est aussi fait une grosse frayeur, l’araignée ayant vraiment grimpé sur son corps – il estime que c’était l’une de ses cascades les plus effrayantes.

Une scène à sauver : l’arrivée, en sortant de l’eau, de Honey avec son bikini blanc. Caricatural et machiste, sans doute. Mais malheureusement la scène la plus culte de toutes – que Casino Royale reprendra en inversant les rôles, puisque c’est Bond qui sera sexualisé de la sorte en sortant de l’eau.

#7. Bons Baisers de Russie (1963)

La deuxième aventure de Bond est bien trop importante. Avec une ambiance hitchockienne un peu austère, il installe 007 comme un vrai espion, qui parcourt le monde pour résoudre des soucis diplomatiques réels, où le contexte de la guerre froid est important. Daté, peut-être, mais il va marquer au fer rouge toute une industrie.

Il contient beaucoup trop de séquences cultes, au début (et à la fin) à Venise, celle avec la lame empoisonnée dans la chaussure, mais surtout celle du train, pour ne pas être placé ici. Il installe Spectre comme organisation maléfique, qui sera au centre de tout l’arc Connery (et, plus tard, Craig). Il profite d’un personnage féminin, Tatiana Romanova, qui a un chouïa plus de profondeur que les autres, et qui va tuer le grand vilain, rien que ça (elles ne sont que deux à l’avoir fait en 25 films).

Le fun fact : John F. Kennedy avait déclaré dans une liste révélée par le magazine Life que le bouquin de Ian Fleming, sur lequel la deuxième aventure bondienne est basée, était dans ses dix romans préférés. Il aura le privilège de voir le long-métrage en projection privée à la Maison-Blanche le 20 novembre 1963, deux jours avant sa mort. C’est assez joli de se dire que le dernier film qu’ait vu le président était l’adaptation de son Bond préféré, non ?

Une scène à sauver : la baston dans le train, d’une efficacité folle.

#6. L’Espion qui m’aimait (1977)

Le meilleur de Roger Moore. Le seul où l’on voit autre chose sur son visage que l’air suffisant que doit avoir 007, sur une scène précise qui explique à elle seule la qualité du long-métrage. Bond, attrapé en Égypte par le visage dans les grandes mains du génial Requin (meilleur personnage de l’ère Moore, voire de tous les 007), a peur. James Bond a peur pour sa vie plus que pour la mission. James Bond est humain.

Évidemment que le film en lui-même, son histoire de vol de sous-marin nucléaire par un biologiste qui veut créer une société sous l’eau (écolo, encore une fois), et son association avec l’équivalent des services secrets russes en pleine guerre froide, font du film un très bon cru. Évidemment que c’est un très très bon James Bond, très beau, très impressionnant, avec un des meilleurs morceaux d’intro. Évidemment.

Mais cette séquence a suffi à nous dire qu’on touchait du doigt un des problèmes de la plupart des Bond. L’espace de quelques secondes, le réalisateur Lewis Gilbert avait compris que l’important était peut-être de rendre humain cet espion surhumain – quelque chose que l’on retrouve à un moment très bref dans un dialogue où l’on parle de sa femme morte. Bien joué, ça fonctionne. Dommage qu’il ait fallu attendre l’ère Daniel Craig pour retrouver ce sentiment.

Le fun fact : le dentier de Requin a été un calvaire à porter pour l’acteur Richard Kiel, qui ne pouvait le garder que pendant 30 secondes avant de devoir l’enlever car il ne supportait pas la douleur. Vous pouvez imaginer la galère que ça a été sur le tournage. Autre fun fact : Kubrick a aidé à bosser sur la lumière des scènes dans la salle du bateau qui a les missiles. Voilà, c’est cadeau.

Une scène à sauver : il y en a plusieurs, tant on tient un beau Bond, mais difficile de ne pas garder en mémoire, en dehors de cette séquence en Égypte dont on parlait plus haut, le moment où, dans cette course-poursuite folle en Sardaigne, la Lotus Esprit de 007 et Triple X se transforme en véhicule sous-marin, avant de redevenir une simple voiture sous le regard éberlué des touristes sur la plage.

#5. GoldenEye (1995)

La première aventure bondienne de Pierce Brosnan est une franche réussite – et la meilleure de l’ère Brosnan par ailleurs. Il n’y a rien à redire sur ce point. L’échec des épisodes Timothy Dalton a permis de comprendre un point : il faut que Bond vive dans son temps. Donc que les films ressemblent aux films de leur époque, y compris sur le fond.

C’est bien la première fois qu’on voit Bond être remis à sa place, et pas qu’un peu (la réplique du “dinosaure macho et sexiste” est l’une des plus cultes). Caster Judi Dench en M n’a pas été une mince affaire à l’époque, alors que cela semble évident maintenant. À côté de ça, on ne peut que saluer à quel point l’attitude de Bond ressemble enfin à celle d’un vrai espion, et aussi le fait qu’il ait plus de profondeur, notamment en mettant son ancien ami en Némésis. La liste des qualités de GoldenEye est longue – et on n’a même pas mentionné l’adaptation sur Nintendo 64.

Alors oui, certains dialogues sont clichés, Famke Janssen en fait des caisses, certains fonds verts ont pris un petit coup de vieux — la gueule de la Terre vue de l’espace est risible. Mais on s’en fout. À ce stade, on vient de se coltiner deux mauvais Timothy Dalton. Retrouver un vrai et beau James Bond fait un bien fou. Pas pour rien qu’il est devenu aussi important dans l’histoire de la pop culture.

Le fun fact : l’une des meilleures scènes du film, où Bond a un tank en plein Saint-Pétersbourg, a pris quatre semaines à tourner. Quatre semaines pour moins de dix minutes de film, mais cela les valait, sans aucun doute.

Une scène à sauver : est-ce qu’on fait mieux que Bond qui saute à moto d’une falaise pour plonger sans parachute dans un avion qui fonce vers le sol sans pilote ? Je ne pense pas les amis, je ne pense pas.

#4. Au service secret de Sa Majesté (1969)

Le vilain petit canard. Celui que tout le monde détestait, avant de réussir à lui trouver tout un tas de qualités. Le premier film sans Sean Connery est une véritable une pépite. Certes, son remplaçant, George Lazenby, n’est pas un excellent acteur à proprement parler – pas pour rien que ce sera son unique film en Bond.

Mais l’incroyable Diana Rigg est l’une des meilleures James Bond girls. Son histoire avec Bond est la première à être plus qu’un love interest, c’est-à-dire une vraie histoire d’amour attachante, avec mariage et tout le tralala. La fin est parmi les plus tragiques. Et toute la séquence dans la station de ski est dingue. On ne parlera même pas du thème sublime par Louis Armstrong… C’est simple, tout est presque parfait.

Unpopular opinion : c’est un de nos préférés.

Le fun fact : c’est le Bond préféré de Nolan, et de tout un tas de critiques. Et maintenant, on les comprend, en toute honnêteté.

Une scène à sauver : il y en a un paquet, mais la poursuite en ski puis en bobsleigh est tout de même assez incroyable.

#3. Casino Royale (2006)

On a beau le savoir, regarder les James Bond dans l’ordre fait réaliser à quel point l’entrée de Daniel Craig dans la course est révolutionnaire, et pas seulement pour la franchise. Le changement de ton est radical. On repart à zéro, à la toute première mission de Bond en double zéro. Une histoire très terre à terre, aux antipodes des aventures de Brosnan.

Ce n’est pas qu’une question de mise en scène, bien que les courses-poursuites soient les plus démentes de la saga. C’est un tout. C’est la scène de poker au centre du récit qui est un exemple de tension dans l’histoire du septième art. C’est un vilain parmi les plus charismatiques du cinéma, et de loin le meilleur de la franchise. C’est une intrigue bien plus simple, mais plus prenante. Ce sont des combats plus réalistes. C’est également quasiment pas d’effets spéciaux numériques et plus de décors réels.

Mais surtout, c’est une profondeur apportée à l’espion, plus que jamais. Faire en sorte que Bond soit un humain, avec des sentiments, qui peut rire, pleurer, souffrir, aimer. C’est très cliché, mais très vrai. Loin du robot qu’on avait l’habitude de voir jusque-là. Son histoire d’amour tragique est la pierre angulaire de l’arc Daniel Craig, et une chialade absolue. La justesse du récit, de cette relation avec Vesper (Eva Green), est vraiment ce qui fait de Casino Royale, et de loin, un des meilleurs James Bond.

C’est celui qui ressemble le moins à un Bond, et pourtant celui qui servira d’exemple pour des longues années à venir.

Le fun fact : Daniel Craig a mis beaucoup du sien pour les scènes, essayant de faire un maximum de ses cascades lui-même. Il a dû arrêter de fumer et prendre 9 kg de muscles, tout ça pour que, sur sa première scène d’action filmée (un combat tourné à Prague), il se casse deux dents de devant. Son dentiste a dû venir en urgence en avion de Londres. Et ce ne fut que le début pour Craig, qui raconte que le tournage a été un calvaire tant il a souffert physiquement.

Une scène à sauver : on aurait pu en choisir plusieurs, notamment les séquences d’action ou plusieurs moments de la partie mythique de poker. Mais celle qui reste comme étant l’un des moments les plus beaux et touchants des 25 films est bien quand Bond va rejoindre Vesper après avoir tué quelques mercenaires venus menacer le chiffre. Elle qui n’a jamais été confrontée à la violence vit mal l’expérience et est en PLS tout habillée sous une douche froide. Arrive Bond pour la rassurer, et le début d’une alchimie incroyable entre les deux protagonistes. Définitivement la plus belle scène de la saga.

#2. Goldfinger (1964)

Le troisième film de la saga est le meilleur de l’ère Connery, et pas loin d’être le meilleur tout court. Celui qui a vraiment défini ce qu’il faut pour avoir un bon 007 : une photo léchée, des images qui restent gravées dans nos rétines à jamais (la découverte du corps mort tout doré, pour ne citer qu’elle), des séquences d’action réalistes et avec un peu d’ambition, un sens de l’aventure qui implique le spectateur, des morts mémorables, le plus grand thème de l’histoire de la franchise, un vilain iconique (et son subalterne aussi), une torture culte (le laser), un 007 qui n’est pas juste classe mais aussi fort…

Un Bond parfait en somme, et qu’on a hésité jusqu’à la dernière minute à placer en pole position.

Le fun fact : Jimmy Page, guitariste culte de Led Zeppelin, des années avant de lancer le groupe aux côtés de Robert Plant, jouait ici et là. Et il fait une guitare de fond, la rythmique du titre phare “Goldfinger”. La classe, une fois encore.

Une scène à sauver : on aurait pu citer la séquence de Fort Knox ou celle dans l’avion, ou encore celle de la torture. Mais la plus importante, qui sera reprise plus tard dans Quantum of Solace, et qui est l’un des plus beaux éléments de toute la saga, demeure la découverte de ce cadavre nu recouvert d’or.

#1. Skyfall (2012)

Le plus beau des Bond – la photographie de Roger Deakins offre les plans les plus beaux de toute la saga (on pense notamment à la baston dans le gratte-ciel, ou le ciel brumeux de la maison en feu). C’est aussi le plus impressionnant : la caméra de Sam Mendes offre des mises en scènes de courses-poursuites assez démentes. On y trouve le meilleur vilain – Javier Bardem en ancien 00 qui en veut à M est glaçant, le mieux écrit de l’ensemble des James Bond et sans doute le plus charismatique/traumatisant. Mais ce n’est pas que ça.

Skyfall est une équation très juste, presque parfaite, entre nostalgie et modernité. Il pioche dans ce qui fait un vrai Bond dans son ADN (le retour de Moneypenny, de Q, des gadgets à l’ancienne, la vieille Aston Martin), tout en déconstruisant le mythe. Bond est abîmé, vieux, inapte à l’action. Il meurt, part à la retraite. En a marre de ces conneries. Le MI6 est attaqué, piraté, détruit.

Mais on ne peut résumer Skyfall qu’à un long-métrage qui saccage l’image d’un Bond qui va renaître de ses cendres. Il y a aussi cette volonté de creuser l’histoire personnelle, le passé de l’espion – qui sera exploité bien plus maladroitement dans Spectre –, de construire un arc narratif autour des Bond de Daniel Craig. D’ajouter une couche en creusant la relation entre Bond et M, qui permet ainsi de faire ses adieux à un personnage adoré de tous les fans.

Il y a beaucoup à dire sur celui-ci, dont une chose qui est indéniable : Skyfall reste et restera longtemps le meilleur James Bond de la franchise.

Le fun fact : il y a eu, en plus de la grande qualité du film, un alignement des étoiles assez rare. Le film est sorti l’année des Jeux olympiques de Londres, ce qui a permis d’avoir une séquence promotionnelle où Bond emmène la reine Elizabeth II en hélicoptère avant de se parachuter avec “elle” au-dessus du stade olympique lors de la cérémonie d’ouverture. Ça, et aussi la plus grande chanson d’introduction de la saga, qui sera récompensée aux Oscars quelques mois plus tard. Pas mal quand même.

Une scène à sauver : il y en a plein. On aurait pu parler de la séquence d’introduction, de la scène où Silva et Bond se baladent dans son repaire, ou encore quand Bond kidnappe M. Mais la plus belle demeure cette baston exceptionnelle dans un étage vide, entouré de murs de verre, éclairé uniquement par les néons de Shanghai. Visuellement dingue, et qui en dit long sur la qualité de l’action de ce long.