Il est là, le septième album d’Ariana Grande, inépuisable princesse de la pop, toujours au rendez-vous pour retourner le registre et offrir, à travers les années, des tubes efficaces et influents ! On a d’ailleurs replongé dans toute sa discographie pour dire les termes et rétablir la vérité : quel est le meilleur des disques d’Ariana Grande entre ses machines à tubes, ses collections de featurings, ses expérimentations R&B ou ses quintessences pop ? Le débat est lancé.
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#7. My Everything (2014)
D’entrée de jeu, on ose. Alors, oui, on peut se dire que mettre en bas de classement cet album absolument co-llec-tor pour le monde de la pop est un véritable blasphème, sauf que où est vraiment Ariana sur cet album ? Tout est bon, tout a traversé le temps comme tout album le souhaiterait, mais est-ce grâce à Ariana Grande elle-même ou à ses (trop) nombreux·ses invité·e·s ?
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Pas assez assumée, la chanteuse s’efface derrière les productions de Zedd, les vocalises de The Weeknd ou Jessie J ou encore le flow de Nicki Minaj et Big Sean, à tel point qu’on croit parfois qu’elle est l’invitée sur son propre album. On l’adore, cet album, mais c’est notre bon dernier. Sorry, not sorry.
Meilleur son de l’album : “Break Free”
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#6. Yours Truly (2013)
Tout premier disque de la chanteuse, on ressent déjà bien les croisements pop-R&B qui frappent à la porte et qui se déclareront dans les années qui suivent. L’occasion pour celle qu’on connaissait alors seulement via son rôle dans la série Victorious de Nickelodeon de briller et d’étaler sa voix bluffante, ses vibes impossibles, et de s’offrir des tubes qui n’ont pas pris une ride, comme “The Way” avec Mac Miller (cœur brisé), l’enjoué “Daydreamin'” ou encore “Honeymoon Avenue”, qui reste un monument pop comme on en fait trop peu. Ça sonne immature, parfois, mais ça sonne déjà authentique, et c’est l’essentiel.
Meilleur son de l’album : “Honeymoon Avenue”
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#5. Sweetener (2018)
Sur cet album au goût de résilience, Ariana s’offre un retour idéal et touchant après son “Dangerous Woman Tour” et surtout les événements tragiques survenus durant ce dernier (pour rappel, une attaque terroriste à la bombe a frappé l’une de ses dates à Manchester, causant vingt-deux décès). D’entrée de jeu, avec un a cappella tout en vocalises, Ariana annonce la couleur intimiste et personnelle du disque.
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Tout du long, et comme le prouve son excellent single de retour “no tears left to cry”, elle ne sombre pas dans le disque larmoyant auquel on pourrait s’attendre. À la place, épaulée par Pharrell Williams, elle donne naissance à des hymnes qui célèbrent la lumière, à contre-pied de la dureté des épreuves traversées. En pleine maîtrise de sa voix et de son univers artistique, elle livre, avec Sweetener, un disque quasi parfait, à la seule exception que trop peu de morceaux de l’album traversent vraiment les années.
Meilleur son de l’album : “R.E.M.”
#4. Positions (2020)
Véritable statement R&B de sa carrière, l’ultra-horny Positions est à la fois un hommage à la Ariana Grande qu’on a aimée à ses débuts (grâce aux cordes et arrangements orchestraux de Yours Truly) mais aussi à la Ariana Grande qu’on s’impatientait déjà de voir fleurir à l’avenir, avec des textes simples et euphoriques qui parlent de flirt, de coït et d’amour sans s’encombrer de premier degré ou de poésie pompeuse.
Et puis, qu’on se le dise, la maîtrise vocale d’Ariana Grande ne pouvait pas se cantonner aux carcans pop, et il nous tardait de voir ce timbre si singulier s’échauffer sur le belting et les mélodies impossibles propres au registre R&B – en témoignent “pov”, “34+35” ou “off the table”. Sans jamais tomber dans la caricature, Ariana s’aventure en dehors de sa zone de confort et reste convaincante.
Meilleur son de l’album : “shut up”
#3. eternal sunshine (2024)
En rajoutant le genre house et les beats électroniques aux esthétiques pop et R&B qui colorent sa discographie depuis ses débuts, Ariana Grande s’ancre dans le présent, avec une succession de tubes aux allures de célébration qui ont tout pour entretenir son statut d’icône de la pop, preuve qu’elle reste toujours aussi pertinente, plus de dix ans après ses débuts.
L’album résonne comme un conte de fées post-rupture qui chronique les peines de cœur et la reconstruction sur fond de beats, snares et mélodies qui rappellent des classiques des années 2000 comme “The Boy Is Mine” de Brandy et Monica avec un titre du même nom qui réinvente intelligemment le classique ou encore l’emblématique “Dancing On My Own” de Robyn qui se trouve une petite sœur avec l’excellent “we can’t be friends (wait for your love)”, qui a le mérite de s’offrir plus de lumière que son modèle. Tout semble lumineux, léger, et ça fait un bien fou de retrouver Ariana à cet endroit.
Meilleur son de l’album : “the boy is mine”
#2. Dangerous Woman (2016)
Les anglophones ont un mot merveilleux qui ne se traduit que maladroitement en français : unapologetic. Mais s’il se traduisait dans la langue de Molière, on l’utiliserait trois fois dans ce paragraphe tant le troisième album d’Ariana Grande ne s’excuse jamais et s’approprie tout ce qui lui revient : la gloire, les trompettes, l’euphorie, les paillettes et le bling.
Cet album dévoile une Ariana Grande plus mature, pas seulement parce qu’elle porte du latex ou que ses textes s’autorisent enfin le libidineux qui marquera sa verve les années d’après, mais surtout pour sa façon de ne laisser aucun doute quant au contrôle total qu’elle exerce sur ce disque. C’est Ariana Grande que vous écoutez, et c’est plus clair que jamais. Elle parle enfin des sujets simples qui titillent le plus efficacement sa plume et qui se posent le plus naturellement sur les rythmes qui lui plaisent. Et puis, rien que pour cette version a cappella de “Dangerous Woman”, pierre angulaire de la musique pop, ça méritait bien une deuxième place.
Meilleur son de l’album : “Dangerous Woman”
#1. Thank u, next (2019)
C’est drôle, alors que ce qui nous a plu sur Sweetener était le contre-pied jovial et détaché après les attentats de Manchester, notre curiosité humaine nous donnait tout de même envie d’entendre les larmes d’Ariana Grande, qu’elle prétendait ne plus avoir en stock sur “no tears left to cry”. Sur cet album, qui accompagne Sweetener, Ariana s’autorise l’introspection mais, une fois encore, ne tombe pas dans les clichés : on peut pleurer en chaloupant le bassin comme sur “fake smile”, hurler de joie au karaoké avec les larmes dans les yeux sur “thank u, next” ou dire merci aux personnes qui nous ont sauvé la vie sur un son bitchy comme “7 rings”.
Thank u, next reste le plus touchant des albums d’Ariana Grande, et paradoxalement son plus fun. Son plus honnête, aussi, avec des textes qui n’ont pas peur de gratter dans la douleur et les quelques plaies qu’elle s’autorise à nous dévoiler, avec parcimonie. On ne peut s’empêcher de penser à Mac Miller, décédé un mois avant le début de l’enregistrement du disque, et dont la présence plane sur certains morceaux, dont le déchirant “ghostin”. Ce n’est pas forcément le plus intemporel de la discographie d’Ariana Grande, et quelques sons de l’album ont peut-être déjà pris quelques rides, mais elles expriment sans doute le temps qui passe, les écoutes compulsives et toutes les émotions qui vont avec.
Meilleur son de l’album : “thank u, next”