L’ex-James Bond girl est braqueuse dans Code Momentum. À l’occasion de la sortie du film, nous l’avons rencontrée.
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Olga Kurylenko n’aime pas la facilité. Après avoir joué une James Bond girl dans Quantum of Solace, une astronaute dans Oblivion ou encore une guerrière dans Centurion, elle incarne une braqueuse dans Code Momentum, disponible en e-cinema depuis le 13 novembre dernier.
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Être badass est quasiment une devise pour celle qui a commencé sa carrière en tant que mannequin à Paris, après avoir quitté son Ukraine natale. Olga Kurylenko a les pieds sur terre et elle sait d’où elle vient. Elle n’a pas peur de dire ce qu’elle pense et c’est exactement ce qu’elle a fait quand on l’a rencontrée.
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Konbini | Vous jouez une braqueuse de renommée internationale dans Code Momentum. Qu’est-ce qui vous a plu dans le script ?
Olga Kurylenko | Ça m’a plu parce que ce n’était pas un personnage parfait. Elle commence par braquer une banque, c’est un acte criminel. C’est une bad girl. On comprend qu’elle porte un bagage, qu’elle ressent de la culpabilité parce qu’elle a fait des erreurs très graves. Il y a des vies innocentes qui ont été perdues à cause d’elle. Et en même temps c’est quelqu’un qui essaie de revenir sur le droit chemin, de bien faire.
Est-ce que vous avez suivi un entraînement particulier pour mieux vous mettre dans la peau du personnage ?
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Oui, c’était un entraînement très intense. Quasiment aussi intense que celui pour James Bond. J’ai dû m’entraîner tous les jours. Il y a eu beaucoup d’arts martiaux, de chorégraphies de combat, de conduite de voiture…
Est-ce qu’il y a eu une scène particulièrement difficile à tourner ?
Il y avait des scènes plus difficiles que d’autres. Mais ce n’est pas difficile dans le sens négatif, parce que j’adore faire ça. Pour moi, ce qui est difficile c’est quand je suis en hauteur, parce que j’ai le vertige. Je pense à la scène où je tiens Monsieur Washington sur un balcon. Pourtant, par rapport à ce qu’il se passe, je n’ai pas dû m’entraîner, je n’ai pas dû l’apprendre, je n’ai pas passé des heures à la gym en train de travailler les mouvements.
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J’adore bouger, j’ai fait de la danse et j’apprends assez vite. J’ai de la facilité pour ça mais si on me met sur un balcon, c’est la catastrophe, même si ce n’est pour rien faire et rester debout (rires). Je préfère foncer dans un mur à 200 à l’heure comme je le fais dans une scène du film.
Est-ce que vous avez regardé des films pour vous mettre plus facilement dans l’ambiance ?
J’ai revu Salt avec Angelina Jolie juste avant le tournage. Je pense que c’est une des meilleures héroïnes d’action. Je l’adore. Sinon, certains personnages masculins m’ont inspirée parce que je les ai vus “en direct”. Tom Cruise, Daniel Craig, Pierce Brosnan avec qui j’ai travaillé.
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J’ai eu la chance de travailler avec des acteurs qui font beaucoup de films d’action. J’ai pu observer la façon dont ils s’entraînent, comment ils travaillent. C’est un travail très dur, il faut être persévérant. Ça aide à comprendre quel genre de volonté il faut mettre. Il ne s’agit pas juste de le faire une fois par semaine. Ces gens-là, après le tournage, ils vont à la gym.
Vous avez joué beaucoup de personnages très badass. Est-ce que c’est quelque chose que vous recherchez ?
J’aime bien de temps en temps. Après, je ne vais pas faire que ça non plus parce que c’est la même chose. Mais oui, j’aime bien revenir à ces personnages. C’est sympa de le faire et ça donne du pouvoir en tant que femme. C’est un peu un rêve d’être surpuissante.
Dans une interview, Carey Mulligan a dit qu’il était absurde de parler de rôle de femme forte parce que cela sous-entend que les femmes sont faibles. Et on ne dit jamais aux hommes qu’ils jouent des personnages “forts”. Est-ce que vous êtes d’accord avec ça ?
Oui, c’est intéressant. Après, tout dépend de quelle force on parle. Moi je suis très féministe mais il y a une chose qu’il faut accepter c’est que physiquement on n’est pas faites comme les hommes. On a du mal à être en compétition avec eux. Dans ce cas-là mon personnage est plus fort que les hommes parce qu’il est entraîné, ça n’arrive pas comme ça par hasard.
Il peut y avoir des personnages masculins faibles et une femme peut être forte ou faible. Personnellement ça me plait de jouer des femmes fortes mais je ne vais pas faire que ça parce qu’un personnage très faible peut être très intéressant. On naît tous pareil, après l’éducation et ce par quoi on passe dans la vie font que l’on devient fort ou faible. Dans ma vie privée, j’essaye d’être une femme forte. On a toutes envie de l’être.
Dans le cinéma, dans les histoires que l’on raconte, il y a tellement de personnages, de caractères, donc une faiblesse ça peut être vraiment intéressant. C’est pas forcément négatif.
Oui. Mais on ne dit jamais aux hommes qu’ils jouent des hommes forts…
Ah oui ça c’est très bizarre évidemment. C’est ce contre quoi on se bat depuis des décennies.
Justement, en ce moment à Hollywood, beaucoup d’actrices dénoncent le sexisme qui y règne. Est-ce que vous-même vous avez été victime de ce sexisme ?
Je ne ressens pas que je suis victime. Victime c’est un mot très fort, c’est comme si j’avais perdu quelque chose pour ces raisons-là. Mais non ça ne m’est jamais arrivé. Je suis absolument pour l’égalité entre les hommes et les femmes mais c’est un parcours qui se fait petit à petit, c’est un long travail. Je trouve qu’on s’en sort bien parce que ça a beaucoup changé. Et ça ne va pas basculer du jour au lendemain. Tout n’est pas gagné.
Oui, comme les écarts de salaire qui persistent…
Oui… Après ce sont des actrices hollywoodiennes qui gagnent plusieurs millions qui disent ça. Par rapport aux hommes oui, mais par rapport au monde “normal”, on a de la chance de faire ce métier. La plupart des gens galèrent, surtout en ce moment. Moi j’ai un peu de mal à dire “oh lala je gagne pas assez.” Je trouve que l’égalité c’est une chose mais de dire “je gagne pas assez”… C’est gonflé de se plaindre.
J’ai lu dans plusieurs de vos interviews que vous aimiez écrire des scénarios et que ça vous tente plus d’écrire que de réaliser. Est-ce que vous avez des projets ?
Oui, je voudrais écrire et passer ensuite mon travail à quelqu’un d’autre pour qu’il le réalise. J’ai plusieurs histoires, il faut que j’arrive à les rendre parfaites. Il y a une comédie romantique, un drame sur la danse et il y a aussi une histoire d’agent secret (rires).
Votre premier rôle au cinéma était dans un film français, L’Annulaire de Diane Bertrand. Est-ce que vous avez une relation particulière avec le cinéma français ? Est-ce que vous regardez beaucoup de films français ?
À l’époque oui, je regardais beaucoup de films français parce que je vivais en France. C’était plus facile. Maintenant c’est plus difficile parce que tous les films français ne passent pas à l’étranger. Mais j’adore le cinéma français et j’aimerais bien tourner à nouveau en français.
On me propose des projets mais tous ceux auxquels je suis attachée ont du mal à trouver des financements. Ce sont des petits films dont j’adore les histoires et les réalisateurs qui vont les faire. On se parle régulièrement mais c’est très compliqué pour les films d’auteur en France. C’est très différent d’Hollywood. Il y a des films qui arrivent à être financés mais on se demande comment ils trouvent l’argent (rires).
Est-ce qu’il y a des réalisateurs ou réalisatrices français avec qui vous aimeriez travailler ?
J’aimerais bien refaire un film avec Diane Bertrand. Elle est en train de voir pour les financements. C’est une histoire intéressante. J’aimerais bien le faire. Et c’est bizarre, en France, il y a beaucoup de femmes qui me proposent des rôles. C’est très féminin de ce côté-là alors qu’à Hollywood c’est plutôt des hommes qui me proposent.