En 2014, Nymphomaniac sortait sur les grands écrans. Ce diptyque cinématographique met en scène Joe (interprétée par Charlotte Gainsbourg), une femme qui s’est auto-diagnostiquée nymphomane. Recueillie par Seligman (Stellan Skarsgard) après avoir été rouée de coups, Joe se met à raconter son histoire en huit épisodes, de sa jeunesse à ses 50 ans, et expose sa vie érotique, poétique et aux multiples facettes.
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À sa sortie, le long-métrage danois a connu un vif succès critique. Cependant, le film avait été interdit aux moins de 16 ans, notamment à cause de ses scènes érotiques très explicites – celles-ci avaient d’ailleurs requis l’emploi de doublures porno. Pour sa part, le deuxième volume fut directement interdit aux moins de 18 ans, toujours pour les mêmes raisons. Comme le relate Libération, les associations catholiques intégristes Pour la dignité humaine et Promouvoir – dont les combats contre les films à caractère (selon elles) “pornographique” semblent se multiplier –, avaient demandé à la justice que le visa d’exploitation du film soit retiré.
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Finalement, le 28 juillet, le Conseil d’État a confirmé le jugement rendu en 2016 par la cour administrative d’appel de Paris. Selon la cour, le film dans sa version longue (30 minutes de plus) comporterait “des scènes à caractère sexuel, filmées en gros plan, de manière parfaitement réaliste et appuyée, sans aucune dissimulation des organes génitaux”. Ce director’s cut sera toutefois toujours disponible à la vente ou la location. Le deuxième long-métrage a quant à lui conservé son visa. En plus de cette décision rétrograde, qui vise tout bonnement à censurer les œuvres cinématographiques, l’État devra verser une amende de 1 500 euros aux associations pour le préjudice subi.
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