Le Centre Pompidou présente “Chagall à l’œuvre”, dessins et esquisses réalisés par Marc Chagall pour des costumes et décors de ballet et pour le plafond de l’opéra Garnier, à Paris. L’exposition réunit plus d’une centaine de dessins, céramiques, collages et sculptures du peintre (1887-1985) né dans l’empire russe. Ils sont entrés en 2022 dans ce musée d’art moderne qui dispose d’une des collections les plus représentatives des œuvres de l’artiste, en particulier des années 1920 et 1930.
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L’exposition s’ouvre sur les projets de costumes et de décors de Chagall en exil aux États-Unis où il a fui en 1941 avant de revenir en France en 1948, précise à l’AFP Valérie Loth, commissaire de l’exposition avec Anne Montfort. Parmi eux, des dessins vivants et colorés pour le ballet L’Oiseau de feu de Stravinsky, remonté à l’époque par de jeunes compagnies états-uniennes.
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“C’est la chorégraphe Lucia Chase qui choisit Chagall à la dernière minute, en août 1945. Il a perdu sa femme Bella en 1944, s’est arrêté de travailler, et va recommencer à dessiner frénétiquement à New York, où il restera cependant très isolé”, selon Mme Montfort. Après son retour en France, André Malraux, alors ministre de la Culture, lui propose de décorer le plafond de l’Opéra Garnier, de style second Empire. Après avoir hésité, Chagall accepte et ne se fera pas payer pour ce projet de “200 mètres carrés”, un cercle au centre duquel se trouve un lustre.
Inaugurée en 1964, “sa composition se déroule autour du motif de la tour Eiffel et devient presque sa biographie, celle d’un étranger arrivant à Paris, avec l’Opéra Garnier, l’Arc de triomphe, la place de la Concorde, les figures des mariés, et un hommage aux musiciens qu’il admire”, dont “Mozart” et “sa musique angélique”, dit-il dans un film d’archive. Le public découvre aussi les articles de presse relatant les violentes critiques qui accueillirent le projet au moment de son inauguration.
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L’exposition se conclut par un ensemble de céramiques, sculptures et collages réalisés des années 1950 à l’aube des années 1970. Une pétition demandant le démontage du plafond de Chagall a été lancée récemment par les héritier·ère·s de Jules-Eugène Lenepveu, peintre académique angevin, auteur d’un premier grand décor représentant des muses et les heures du jour et de la nuit, situé à dix centimètres environ sous celui du peintre d’origine russe et qui est demeuré intact, selon Mme Montfort.