Nina Kraviz renvoyée par son distributeur à cause de son silence face à la situation en Ukraine

Publié le par Inès Richardson,

Accusée de garder le silence sur le conflit qui oppose la Russie à l’Ukraine, la DJ russe et son label ont été retirés de Clone Distribution.

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Accusée de garder le silence sur le conflit qui oppose la Russie à l’Ukraine, Nina Kraviz et son label трип (Trip Recordings) ont été retirés de Clone Distribution. La DJ russe ne s’est jamais exprimée publiquement sur le sujet, sauf pour partager une vidéo en février dernier qui laissait apparaître le mot “paix” écrit en russe.

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Le fondateur de Clone Recordings, Serge Verschuur, a partagé sa décision sur les réseaux sociaux la semaine dernière, affirmant que Nina Kraviz “utilisait la loi de Poutine comme une excuse pour ne rien dire”. Selon NME, un représentant de la productrice aurait déclaré : “Depuis vingt ans que Nina connaît Serge, il n’y a aucune raison de croire que ce qu’il dit d’elle aujourd’hui est vrai. Il sait où elle vit et a été informé de sa position au début de la guerre.”

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Pour répondre à ces accusations, Nina Kraviz a publié sur Instagram sa propre déclaration, affirmant qu’elle avait été confrontée à “la haine et aux mensonges” ces derniers mois. La DJ russe a notamment exprimé son chagrin sur la situation.

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“J’ai toujours cru que la mission de la musique et des musiciens, de la musique électronique, de la techno et de la scène house est d’unir des personnes complètement différentes en effaçant les frontières et les schémas plutôt que de les diviser. Quand les gens naissent, ils ne choisissent ni leurs parents, ni leur pays de naissance. Alors quand je sortais des compositions, des compilations sur mon label Trip Recordings, c’était le talent de l’artiste qui comptait pour moi, pas le pays de naissance. J’ai l’intention de continuer à suivre les principes d’unité malgré les tentatives de censure du travail des artistes de mon label.”

Les défenseurs de Nina Kraviz ont fait valoir que la DJ n’a aucune implication dans la guerre en Ukraine et que la liberté d’expression inclut la liberté de ne rien dire du tout. Elle ajoute également que les lois introduites par la Russie interdisent les manifestations anti-guerre, les slogans et le journalisme indépendant.

Le fondateur de Clone Distribution a, quant à lui, partagé sur son blog un communiqué expliquant les raisons de la rupture de contrat avec la productrice russe :

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“Permettez-moi d’être très clair sur le fait que c’est son droit de le faire. Elle est libre de garder le silence, et, bien sûr, elle est autorisée à garder ses opinions politiques pour elle et à vivre sa vie comme elle l’entend. Elle peut bien avoir ses raisons personnelles pour justifier ce comportement, mais en tant que partenaire commercial, Clone Distribution est également libre de ne pas accepter ces raisons de manière pratique”, a-t-il écrit, avant d’ajouter : “En ne parlant pas, Nina se permet de continuer son style de vie et sa vie d’artiste interprète comme si de rien n’était, alors que les pillages, les viols, les meurtres et la destruction d’un pays par ses compatriotes se poursuivent.”