Chaque mois, nous passons en revue les événements artistiques de notre beau pays, la France, afin de vous proposer la crème de la crème des expositions. Au programme : du Chéri Samba, de l’Enfant Précoce, du Damien Hirst, le monde paysan et la nouvelle scène artistique française.
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“Artistes et paysans : battre la campagne“, au musée des Abattoirs de Toulouse
“L’exposition propose une exploration des liens multiples et riches entre les artistes et les paysan·ne·s à l’aune des enjeux auxquels fait face l’agriculture aujourd’hui. À travers un ensemble de près de 150 œuvres, le parcours proposé entend contextualiser et mettre en évidence les points de rencontre entre art et agriculture, tout en explorant la manière dont ce dialogue a évolué dans un contexte de redéfinition des relations entre l’humain et son environnement.
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Des artistes ont entrepris ces dernières années de s’extraire d’une représentation du monde rural qui confine parfois à l’image d’Épinal, pour comprendre la réalité sociale, économique et environnementale des mondes paysans de l’époque actuelle. Ils et elles cherchent à mieux représenter et comprendre celles et ceux qui sont à la fois au centre et en marge de la société, après avoir pendant des siècles représenté la majorité de la population française, et qui aujourd’hui exercent leur métier entre des injonctions contradictoires de productivité et de respect du vivant. […]
À travers un parcours thématique, l’exposition aborde les questions de la représentation paysanne, des semences, de la fabrication du paysage ou encore des gestes et savoir-faire, et met en avant les artistes, historiques et émergent·e·s, qui placent au cœur de leur pratique la figure et le travail des paysans et paysannes. Elle remet notamment en perspective l’entrée du monde paysan au musée au XIXe siècle, par l’intermédiaire notable de peintres tels que Jean-François Millet, Rosa Bonheur ou Jules Breton […] qui, s’intéressant au plein air, aux campagnes et aux animaux, ont introduit la représentation de leur vie et de leur travail dans le champ des Beaux-Arts.
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Des artistes fondateur·rice·s de la représentation des mondes paysans contemporains en France telle que la cinéaste Agnès Varda sont ainsi présent·e·s, aux côtés des artistes pionnier·ère·s Ágnes Dénes, Lois Weinberger ou encore Gianfranco Baruchello qui, dès les années 1970, ont fait de l’acte de planter une action artistique et politique. Tou·te·s partagent sous des formes variées, généralement via une relation directe avec les agriculteurs et agricultrices, des récits pluriels qui ont été souvent romantisés ou mis de côté. À travers leurs œuvres, les artistes mettent en relief les réalités et les difficultés de la vie paysanne, et en dressent de nouveaux portraits, tout en questionnant l’éloignement entre les lieux de production et de consommation. Chaque œuvre reflète ainsi un mode de réinvestissement de notre lien au vivant et aux mains qui nous nourrissent, ouvrant sur un terrain de création pour une reconnexion des pratiques artistiques et agricoles.”
Jusqu’au 25 août 2024.
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“100% L’EXPO“, à La Villette, à Paris
“Qu’est-ce qui anime les artistes à leur sortie d’école ? Est-ce qu’un·e artiste né·e au IIIe millénaire envisage autrement son rôle dans la société ? Quels sont les enjeux d’un début de carrière pour un·e artiste ? Ce sont quelques-unes des questions que pose chaque année ‘100% L’EXPO’ en ouvrant la Grande Halle de la Villette à de jeunes artistes sorti·e·s d’écoles d’art françaises. Pensée comme un tremplin professionnel et une vitrine de la scène émergente, cette exposition est le rendez-vous incontournable de l’art contemporain consacré à la jeune création.
Ni salon d’art contemporain ni exposition thématique, le projet est pensé comme un instantané non exhaustif de la jeune création, présentant à chaque nouvelle édition une pluralité de profils et de sujets. Les œuvres d’une cinquantaine d’artistes se déploient sur plus de 3 500 mètres carrés de la Grande Halle, dans une scénographie entièrement composée d’éléments de récupération des manifestations précédentes. Chaque année, La Villette collabore avec des écoles d’art françaises pour présenter des artistes récemment diplômé·e·s. Pour cette nouvelle édition, les Beaux-Arts de Marseille – INSEAMM, les Beaux-Arts de Paris, les Beaux-Arts Nantes Saint-Nazaire, l’École des Arts Décoratifs, l’École nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy, la Villa Arson Nice.”
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Jusqu’au 28 avril 2024.
“Damien Hirst – The Light That Shines”, au Château La Coste à Aix-en-Provence
“Pour la première fois depuis sa création en 2011, Château La Coste confiera l’intégralité des espaces d’expositions du domaine à un artiste : Damien Hirst. […] Cette exposition exceptionnelle comprendra des sculptures et peintures de Hirst – certaines devenues célèbres, d’autres inédites. Depuis le début de sa carrière prolifique, l’artiste explore les thèmes de la beauté, de la religion, de la science, de la vie et de la mort. Dans les années 1990, il se fait connaître à travers des animaux plongés dans des cuves de formol. Des œuvres majeures de cette série, intitulée Natural History, seront présentées dans le Pavillon Renzo Piano.
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Le papillon, autre motif récurrent dans l’œuvre de Damien Hirst, sera présenté dans la Galerie Richard Rogers au travers d’une série inédite, The Empress. Portant chacune le nom de grandes figures féminines de l’histoire, ces œuvres reproduisent des formes kaléidoscopiques à l’aide d’ailes de papillons rouges et noires. Également inédites, des toiles de la série Cosmos et des sculptures de la série Meteorites prendront place dans la Galerie des Anciens Chais. […] Après avoir réalisé For The Love of God, son fameux crâne en diamants et envoyé l’une de ses peintures Spot sur Mars, il s’est mis en quête de reproduire la beauté des galaxies étoilées, capturée par le télescope Hubble Space dans les années 1990.
C’est là tout l’objet de la série Cosmos pour laquelle l’artiste a cloué au sol de son atelier des toiles qu’il a entièrement peintes en noir avant de les recouvrir de couleurs. Les sculptures de la série Satellites en bronze évoquent une certaine nostalgie. L’exposition comprendra également des Meteorites en bronze, inspirés par les fréquentes visites de l’artiste dans des musées d’Histoire naturelle. L’Auditorium Oscar Niemeyer accueillera des sculptures et des négatoscopes (boîtes à lumière) de la série Treasures From The Wreck Of The Unbelievable, exposées pour la première fois en 2017 à la Punta della Dogana et au Palazzo Grassi à Venise. Quant à la Galerie Bastide, elle abritera la série la plus récente de l’artiste, The Secret Gardens Paintings : des toiles représentant des fleurs éclatantes, recouvertes de formes abstraites aux couleurs vives.”
Jusqu’au 23 juin 2024.
“Oasis d’Abondance – Enfant Précoce“, à la 193 Gallery, à Paris
“Pour sa première exposition, Enfant Précoce évoque la résilience des migrant·e·s et de leurs descendant·e·s. Il met en lumière le courage et la force formidable et silencieuse de celles et ceux qu’on oublie de voir. Enfant Précoce peint dans le même temps, la réalité et le rêve. Son inspiration s’aiguise dans les sujets d’actualité. Ses œuvres défendent chacune un propos, évoquant les choses communes qui ponctuent nos vies et les grands bouleversements qui les débordent.
Ainsi, pour cette exposition, la touche bigarrée de l’artiste offre une voix pour relayer celles que l’on n’entend pas, et un corps à celle et ceux que la société invisibilise. Enfant Précoce évoquera le fantasme de l’Europe, une utopie pour ceux qui fuient un pays qui a cessé de les considérer, et l’effondrement du rêve. Parce que la France est loin d’être l’Eldorado supposé.”
Jusqu’au 27 avril 2024.
“Chéri Samba, dans la collection Jean Pogozzi”, au musée Maillol, à Paris
“Chéri Samba, né en 1956 au Congo, est sans conteste le peintre africain le plus célèbre de sa génération. Ambassadeur de la ‘peinture populaire’ de Kinshasa, il a largement contribué à faire connaître ce mouvement informel avec ses peintures figuratives aux couleurs franches qui interpellent, dénoncent, caricaturent et provoquent, le plus souvent avec humour, dans un style qui est tout sauf naïf.
Cette exposition au Musée Maillol est la première rétrospective de l’œuvre du peintre, couvrant quarante ans de création. Elle présente avec plus de cinquante tableaux un parcours à travers plusieurs thématiques ‘sambaïennes’ : l’autoportrait comme élément central de sa peinture, le Congo et l’Afrique, géopolitique et environnement, l’histoire de l’art et enfin la femme, thème avec lequel apparaît dans le musée un dialogue inédit avec l’œuvre de Maillol. L’ensemble des œuvres réunies pour l’occasion proviennent de la collection Jean Pigozzi.”
Jusqu’au 7 avril 2024.