Du 23 novembre au 14 février 2019, le Grand Palais lui rend hommage à travers une exposition interactive et polymorphe.
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Près de dix ans après la mort de Michael Jackson qui aurait fêté ses 60 ans le 29 août dernier, nombreux restent ceux à perpétuer son héritage dans la musique, la danse ou encore la mode. C’est en particulier à son influence sur l’art contemporain que s’intéresse l’exposition au Grand Palais jusqu’au 14 février 2019.
Elle met en lumière le travail d’une quarantaine d’artistes pour interroger les représentations et l’empreinte du regretté roi de la pop des années 1980 à aujourd’hui. De la photographie, à la peinture, en passant par des installations ou encore des vidéos, elle explore la création contemporaine sous toutes ses formes.
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Une dimension chorégraphique mise à l’honneur
À l’occasion de cette expo, le Grand Palais a travaillé avec Raphaëlle Delaunay, Jérôme Bel ainsi que François Chaignaud, trois chorégraphes français qui ont été invités à “imaginer une œuvre performée sous forme de film“. Si plusieurs de ses hits arrivent immédiatement à faire fredonner ses fans, Michael Jackson est également réputé pour ses atouts de danseur et son mythique moonwalk. La première salle de l’expo se concentre sur le corps et les mouvements du chanteur.
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Les artistes Dara Birnbaum et Appau Junior Boakye-Yiadome ont souhaité, à travers leurs œuvres respectives, attirer l’attention des spectateurs sur la posture de l’artiste. Les chorégraphes, quant à eux, confrontent leurs chorégraphies à travers des mises en scène qui revisitent la gestuelle emblématique de Michael Jackson. Subtil mélange entre tradition et contemporanéité, leurs films créent une symbiose particulièrement touchante.
Des œuvres monumentales signées par les plus grands noms du monde de l’art
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Cette rétrospective est également l’occasion de découvrir une collection d’œuvres réalisées par les plus grands noms du monde de l’art, à l’instar d’Andy Warhol, David Lachapelle, Jean-Michel Basquiat, Kehinde Wiley ou encore Yan Pei-Ming. Warhol a été le premier artiste à illustrer Michael Jackson dès 1969. Ci-dessus, un portrait sur soie réalisé par le maître du pop art pour le magazine Time, lorsque l’institution le sollicita, en mars 1984, pour une couverture.
Nous retrouvons également une pièce monumentale signée Yan. Le peintre chinois est notamment connu pour avoir représenté des personnalités telles que Barack Obama, Marilyn Monroe ou encore Pablo Picasso. Ce dernier a souhaité rendre hommage à cette “créature mythique”, qui était, selon lui, un véritable “symbole de liberté”.
Sans oublier l’œuvre colossale “Portrait équestre du roi Philippe II (Michael Jackson)”, exécutée par le peintre américain Kehinde Wiley. Commandé par Michael Jackson lui-même, ce tableau s’inspire très largement – comme son nom l’indique – du portrait de Philippe II réalisé par Pierre-Paul Rubens au XVIIe siècle. Il dénote par ses emprunts aux codes classiques de l’histoire de l’art. Nous nous retrouvons face à l’interprète de Beat it, vêtu d’un apparat royal, domptant un cheval avec la plus grande facilité.
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La vidéo, un support récurrent de l’exposition
Si cette rétrospective se singularise par ses supports hétéroclites, la vidéo vient régulièrement rythmer l’exposition. L’installation que l’on retiendra en sortant du Grand Palais est celle réalisée par Candice Breitz. “Le Roi “, réalisée en 2005, est une vidéo de 16 minutes qui rassemble un groupe de fans européens de Michael Jackson, qui ont été recrutés via des petites annonces. Chacun d’entre eux ré-interprète, seul, la totalité de l’album, a cappella, dans un studio professionnel berlinois. Pour le rendu final du projet, les enregistrements ont été regroupés.
On découvre alors des hommes et des femmes de tous les âges, qui se donnent corps et âme à leur prestation. Lorsque nous rentrons dans la salle, nous pensons immédiatement aux vidéos de castings des émissions de télé du type Nouvelle Star. Une fois les portes franchies, les rires accaparent notre attention. Dans l’obscurité, les spectateurs s’esclaffent et chantent à tue-tête les quelques titres présentés, participant ainsi à l’œuvre de Candice Breitz. Un moment de partage inattendu et atypique.
Un hommage poignant
Cette foule d’artistes nous propose une vision subjective de Michael Jackson, et vient prouver qu’au-delà de la musique, de la danse et de la mode, cette idole intergénérationnelle a également été une véritable source d’inspiration dans le monde de l’art contemporain. Aucune œuvre ne se ressemble, tandis que certains font ressortir le côté mystique ou kitsch de l’artiste, d’autres présentent de manière plus brut le roi de la pop.
Une diversité des œuvres qui fait toute la richesse de cette exposition, et qui vient prouver, une fois de plus, qu’après avoir “transcendé les limites du goût, du style… et aussi de la couleur“, comme l’écrivait l’article du Time en 1984, Michael Jackson reste – et restera – toujours aussi “présent par son absence”, tel que le déclare si joliment Candice Breitz. Un hommage artistique que vous pouvez découvrir jusqu’au 14 février 2019, au Grand Palais, à Paris. Pour plus d’infos, c’est par ici.