Le film de François Ruffin, qui suit le combat de deux ex-ouvriers du groupe LVMH pour obtenir de l’argent, nous parle inégalités, combat, avenir. Les patrons n’ont qu’à bien se tenir !
On dirait qu’il l’a fait exprès, François Ruffin, de sortir son documentaire précisément à ce moment de l’année. Merci Patron ! a déboulé sur nos écrans fin février et connaît un grand succès depuis, avec plus de 260 000 spectateurs conquis… Au point d’attirer l’attention du New York Times, qui le met à la une, mardi 16 avril. Et pas sans raison.
TUESDAY’S FRONT PAGES | 12 APRIL, 2016https://t.co/PPcNGSu6Ck
— Front Pages (@frontpageuk) April 11, 2016
INTL NY TIMES pic.twitter.com/zdC28sGCbD
Comme si les astres de la politique, du journalisme et du cinéma s’étaient alignés, Merci Patron ! émerge en pleine mobilisation contre la loi Travail, alors qu’une partie de la jeunesse passe ses Nuits debout place de la République, que le ministre de l’Économie censé être de gauche crée un mouvement ni-de-droite-ni-de-gauche et que les Panama Papers démontrent, si l’on en doutait encore, à quel point la fraude fiscale gangrène nos sociétés.
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Robin des bois du XXIe siècle
“Nuit debout” lui doit beaucoup
En réalité, Merci Patron ! n’arrive pas tout à fait comme une fleur, en pleine effervescence printanière. Le documentaire a lui-même une part de responsabilité dans la formation du mouvement Nuit debout, entamé le 31 mars. Responsabilité qu’il revendique et dont le journal Fakir voit l’origine dans ce rassemblement intitulé “Leur faire peur”, qui s’est tenu à Paris fin février.
#NuitDebout a été initiée le 23 fév. par @Fakir_ à la Bourse du travail et c'était complet ! https://t.co/js2Rhsrbfb pic.twitter.com/ndUIYLYsh3
— Stéphane Burlot (@Stef_Burlot) April 6, 2016
Dans un article du Monde diplomatique, l’économiste Frédéric Lordon, devenu une des figures du mouvement Nuit debout, affirme que Merci Patron ! a le potentiel pour “mettre le feu aux foules”. François Ruffin, ancien “compagnon de route du Front de gauche”, veut voir dans Nuit debout une nouvelle façon de faire de la politique.
Il confiait à Télérama, la semaine dernière :
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“Le changement ne passera plus par les urnes mais par un mouvement social de grande ampleur. C’est le pari presque pascalien que j’ai fait depuis la sortie de Merci Patron !.
À présent, le mouvement doit dépasser les seuls centres urbains et essaimer à la périphérie, dans les banlieues, les zones rurales et industrielles, sinon il trouvera vite ses limites. Il faut trouver le moyen de toucher des milieux populaires.
Je suis persuadé que l’une des clefs du succès de Merci Patron ! réside dans cette rencontre entre différentes classes sociales : le journaliste et les Klur, ce couple d’ouvriers au chômage.”