Mais qui est ce marchand d’art allemand, au cœur d’un trafic d’antiquités, remis à la France puis incarcéré ?

Publié le par Konbini avec AFP,

© Vincent Besnault/ The Image Bank/Getty Images ; © Grant Faint/The Image Bank/Getty Images

Il est considéré comme l’un des principaux maillons d’un trafic international d’antiquités faisant l’objet d’investigations à Paris.

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Un marchand d’art allemand, Serop Simonian, considéré comme l’un des principaux maillons d’un trafic international d’antiquités faisant l’objet d’investigations à Paris, a été remis à la France, mis en examen et incarcéré, a indiqué fin octobre le parquet, confirmant une information du Monde. Serop Simonian, né le 1er janvier 1942 au Caire et issu d’une famille faisant commerce d’antiquités à Hambourg, était visé depuis le 20 août 2020 par un mandat d’arrêt européen émis par l’un des juges d’instruction chargés des investigations sur ce trafic.

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Remis par l’Allemagne, M. Simonian a été mis en examen le 15 septembre pour “escroquerie” et “blanchiment en bande organisée” ainsi que pour “association de malfaiteurs criminelle ou délictuelle”, a détaillé le parquet. Il a été placé en détention provisoire. Son avocat, Me Christophe Ingrain, n’a pas souhaité réagir. Dans cette information judiciaire ouverte en 2020 après deux ans d’enquête préliminaire, au moins huit autres personnes ont été mises en examen. Parmi elles figurent un couple de galeristes, Christophe Kunicki et Richard Semper, l’ancien président-directeur du Louvre Jean-Luc Martinez et un ex-cadre de l’Agence France Muséums, Jean-François Charnier (dont la mise en examen est réexaminée).

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M. Simonian est soupçonné notamment d’avoir, avec entre autres M. Kunicki et un autre galeriste allemand, Roben Dib, vendu en 2017 au Metropolitan Museum of Art de New York le sarcophage égyptien du prêtre Nedjemankh pour 3,5 millions d’euros, selon des documents d’enquête consultés par l’AFP. L’œuvre, pillée pendant la révolution de 2011 et accompagnée d’un faux permis d’exportation daté de 1971, avait été restituée à l’Égypte.

Il est aussi reproché à M. Simonian d’avoir vendu au Louvre Abu Dhabi “au moins deux objets archéologiques d’une valeur de 6 millions d’euros” en 2014 et 2015 avec la complicité de Kunicki et Dib. Ces deux objets, un portrait d’homme datant de 225 à 250 avant notre ère et le sarcophage de la princesse Henouttaouy, proviennent “probablement du pillage d’un site archéologique égyptien” et ont “vraisemblablement été obtenus de manière illicite”.

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Selon Le Monde, la famille Simonian a vendu au Louvre Abu Dhabi “sept pièces de provenance problématique, pour un montant de 50 millions d’euros” entre 2014 et 2018. Dans cette affaire, la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée et l’Office central de lutte contre le trafic de biens culturels cherchent à déterminer les responsabilités dans la vente de centaines d’antiquités issues de pillages dans des pays du Proche et du Moyen-Orient commis durant l’instabilité des printemps arabes.