Mais au fait, comment est-on passés à la photographie en couleur ?

Publié le par Mahaut Delobelle,

© Павло Павлюк/Unsplash

Le passage à la couleur de la photographie n’a pas été aussi facile que celui de la télévision : il n’a pas suffi d’appuyer sur un bouton.

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Comme vous pouvez vous en douter, l’image n’a pas toujours été en couleur. Aussi bien à la télévision, au cinéma qu’en photographie, il n’était possible, pendant longtemps, de prendre des photos qu’en noir et blanc. L’apparition de la photographie couleur sur support durable date de 1861, et une photo de Thomas Sutton avec la technique du mathématicien écossais James Clerk Maxwell, représentant un ruban de tartan, fait foi. Avant 1861, les photographes ont toujours eu le désir de réaliser leurs images comme ils voyaient le monde, en couleur. Certain·e·s ne se sont donc pas laissé·e·s abattre par la seule possibilité du noir et blanc et ont choisi une autre technique : la colorisation photographique.

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Le tout premier à faire breveter sa technique de colorisation de photographie fut le peintre et graveur suisse Johann Baptist Isenring, qui a utilisé un mélange de gomme arabique et de pigments. C’est donc d’un travail minutieux qu’est née par la suite la technique de peinture sur tirage, au milieu du XIXe siècle. Cette technique apparaît pour rendre la photographie encore plus réaliste. À la main avec de l’aquarelle, des huiles, des crayons et des pastels, les artistes peignent leurs photographies suite au tirage du négatif, surface sur laquelle la photographie apparaît après une exposition à la lumière pour permettre d’obtenir une photo positive lors de son tirage). La solution s’applique donc directement sur le tirage au doigt, à l’aide d’un pinceau ou même grâce à un aérographe, qui est un pistolet à peinture.

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Ruban tartan, 1861, scan de The Illustrated History of Colour Photography, Jack H. Coote, 1993. (© James Clerk Maxwell/Thomas Sutton)

Après de longues expérimentations pour découvrir la recette ultime du négatif couleur, les disputes éclatent pour trouver qui a été le premier à trouver le mélange magique. D’après The Independent Photographer, “l’invention de la photographie couleur a été un sujet très débattu, avec Levi Hill, un pasteur baptiste états-unien, affirmant avoir inventé une méthode dès 1851. D’autres considèrent la représentation d’un ruban tartan pris une dizaine d’années plus tard comme le prototype. Capturé par Thomas Sutton (l’inventeur de l’appareil photo reflex mono-objectif), il a utilisé une méthode de couleur additive inventée par le physicien mathématicien écossais James Clerk Maxwell, alors que c’était également à cette époque que l’inventeur Louis Arthur Ducos du Hauron formulait une technique similaire, basée sur la théorie des trois couleurs qui reste au cœur de l’impression aujourd’hui”.

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En 1935, toutes les histoires sont rétablies et l’on félicite la marque Kodak pour la sortie de sa pellicule mythique : la Kodachrome. Pellicule des amateur·rice·s et professionnel·le·s, elle prend place et relève la fonction de se souvenir du vrai monde, celui où l’on voit en couleur. Ce film a donc révolutionné la manière d’aborder la photographie. Malheureusement, Kodak a été dévancé par d’autres marques comme Fujifilm, provoquant ainsi la fin de la commercialisation de la Kodachrome – le dernier développement date de 2010. Il existe d’ailleurs un road-movie éponyme qui rend hommage à cette pellicule.

Pour raconter l’histoire brièvement, on en arrive à ce que vous avez connu ou apprenez à connaître maintenant (tout dépend de l’âge auquel vous avez tenu votre premier jetable dans les mains) : l’accessibilité de la photographie pour tou·te·s avec l’apparition du jetable couleur. Immortaliser ses vacances ou la fête de la famille la plus ennuyeuse devient le passe-temps d’un grand nombre de personnes dès 1980.

Le premier jetable en matière plastique est inventé par Kodak permettant aux utilisateur·rice·s de pouvoir prendre des photos sans se soucier du moindre réglage. L’appareil est déjà chargé, il vous suffit d’appuyer sur le déclencheur et de faire tourner la molette pour passer à la prochaine photographie. Bien que la hype en ce moment soit le retour du vintage et que tout le monde s’arrache les jetables, ça ne reste pas très écologique. Alors, la merveilleuse invention plutôt récente qui vous fera obtenir le même résultat mais de manière plus écologique, c’est l’appareil photo réutilisable. Pas de réglages voire très peu, un effet vintage, tout pour être heureux·se, finalement. 

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