Après Picasso, Miró ou encore Giacometti, le Fonds Hélène et Édouard Leclerc (FHEL) à Landerneau met cette année “l’art ludique” à l’honneur avec la plus grande exposition à ce jour d’œuvres du Canadien John Howe, illustrateur du Seigneur des anneaux de Tolkien.
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L’exposition “Sur les traces de Tolkien et de l’imaginaire médiéval”, qui ouvre dimanche, présente plus de 300 dessins de John Howe, organisés en salles thématiques, comme autant d’univers fantastiques à découvrir.
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Des œuvres issues des musées d’Orsay, du Louvre ou du musée de Quimper font écho aux dessins et peintures, comme un rappel de l’héritage artistique qui a nourri l’écrivain britannique J. R. R. Tolkien et son illustrateur canadien.
“On ne peut pas faire de fantastique sans avoir une connaissance incroyable de l’histoire de l’art”, explique Diane Launier, commissaire de l’exposition, qui dit se battre “depuis vingt ans”, avec son mari Jean-Jacques Launier, pour faire reconnaître des artistes comme John Howe par les institutions culturelles.
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Elle estime ainsi :
“Ces artistes contemporains du figuratif narratif sont souvent mis de côté parce qu’ils travaillent pour les industries créatives. C’est important de les mettre dans les musées aujourd’hui.”
Illustrateur de nombreux albums pour enfants, John Howe, 65 ans, a été particulièrement remarqué pour son travail dans l’industrie cinématographique sur les trilogies à succès de Peter Jackson, Le Hobbit et Le Seigneur des anneaux, ainsi que sur la série Les Anneaux de pouvoir.
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“Pas un art mineur”
“Michel-Édouard Leclerc et ses équipes ont compris qu’il s’agissait d’un artiste important dans l’histoire de l’art et qu’il n’y avait pas d’art mineur”, a souligné Mme Launier.
Président du FHEL, M. Leclerc a, lui, évoqué un “combat politico-culturel” en faveur de cet “art ludique” qui représente “un univers à part entière”.
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Cette exposition dans la vaste halle de l’ancien couvent des Capucins de Landerneau est, selon l’artiste lui-même, la plus importante jamais organisée sur son œuvre.
“Le figuratif narratif, pendant très longtemps, n’était pas à la mode. C’était cantonné dans ce qu’on pourrait traiter de sous-genre, comme la BD, l’illustration, etc.”, explique M. Howe à l’AFP. “J’espère qu’on va s’apercevoir un jour que c’est quand même une des églises qui est au centre du village”, a-t-il ajouté.
L’artiste, dont les œuvres ont déjà fait l’objet de monographies aux États-Unis, au Japon ou en Chine, s’est dit “ravi de voir tout ça aux murs”. “C’est à la fois riche, très sobre dans la présentation, didactique sans être pénible” et ça “répond à des préoccupations permanentes : quelle est notre vision du monde ? Qu’est-ce qu’on en fait ? Où est notre place ?” a-t-il décrit.
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Imaginaire médiéval, Hobbit, dragons et créatures, Terre du milieu et Anneaux de pouvoir… Chaque salle aborde un thème de l’œuvre de l’artiste dans une scénographie impressionnante. “J’aimerais que les gens ressortent avec le sentiment d’avoir fait un voyage dans deux ou trois mondes hors du temps”, confie John Howe.
L’artiste, qui vit en Suisse et ne vend pas ses œuvres, assure qu’il aurait pu faire une exposition deux à trois fois plus grande. “J’ai des tiroirs remplis de choses”, sourit-il.
L’exposition doit durer jusqu’au 28 janvier 2024.