Lucky Luke, Adèle Blanc-Sec et Marilyn Monroe : les 15 BD indispensables sorties en octobre

Publié le par Arthur Cios,

(© Lucky Comics / Casterman / Futuropolis)

Le retour de franchises culte, un artbook, du thriller et du rock : il y en a pour tous les goûts.

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Plus de 5 000 bandes dessinées sortent et sont commercialisées chaque année, soit en moyenne quatorze par jour. Tous les mois, Konbini vous propose une sélection de coups de cœur divers et variés pour qu’en fonction de vos goûts, vous soyez sûrs de trouver la perle rare.

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Roman graphique, BD à l’ancienne, artbook : il y en a pour tous les goûts !

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Adèle Blanc-Sec (tome 10) – Le Bébé des Buttes-Chaumont, de Tardi (Casterman)

Les adieux de l’héroïne la plus célèbre du 9e art français, quinze ans après la sortie du dernier tome (le 9e, en l’occurrence), remplissent quiconque connaît la série et l’œuvre de Tardi d’une certaine émotion. La lecture est exigeante, demande de l’attention, mais est indispensable néanmoins, que l’on adore (ou non) la série.

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Burn Baby Burn, de Lorenzo Palloni (Sarbacane)

Un polar qui s’étend sur deux temporalités (ici, en 1965 et en 1992), c’est en soi assez rare. Qui joue de la mise en page et de sa colorimétrie pour l’indiquer – comprendre que les récits en bleu racontent la première époque et ceux en jaune la deuxième, plus proche de nous –, c’est moins commun. En format à l’italienne, encore plus. Mais avec cette ambition de raconter des violences policières, avec une galerie de personnages chargée, un découpage pointu et un travail sur le dessin assez impressionnant, c’est tout bonnement unique et inédit.

De cape et de mots, de Kerascoët et Flore Vesco (Dargaud)

Sept ans après avoir sorti le roman De cape et de mots, Flore Vesco s’associe avec le célèbre binôme Kerascoët pour pondre une version BD. Le duo est derrière le dessin et a participé à l’écriture de l’histoire de cette ado d’un autre temps, Serine, qui réussit à s’immiscer, par l’amour du verbe, dans les hautes sphères. Ne vous fiez pas au dessin qui pourrait laisser penser que c’est un album pour enfant, c’est un beau et grand livre, qui se lit d’une traite et avec un plaisir certain.

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Deep Me, de Marc-Antoine Mathieu (Delcourt)

On est à peu près sûrs que vous n’avez jamais vu autant de noir et de cases noires dans un livre. Cela constitue un gros tiers du livre, permettant de souligner le vide, mais surtout l’importance du verbe, et de marier à la perfection la forme de son récit de héros amnésique qui découvre en même temps que le lecteur la réalité – ce qui peut surprendre à plus d’un tour. Ce serait mal connaître le travail de Mathieu, qui alterne expérimentation et minimalisme peu conventionnel. Deep Me est peut-être son œuvre la plus accessible, même si elle demeure un peu complexe.

Duo, de Gérald Guerlais et Sébastien Mesnard (Glénat)

On sait, on triche. Duo n’est clairement pas une BD. Mais vu que l’on parle d’auteurs de BD, ce livre si particulier avait sa place ici. En effet, cet artbook qui enchaîne les planches a un parti pris particulier qui mérite d’être souligné : Gérald Guerlais et Sébastien Mesnard ont, pendant près de dix ans, demandé à des artistes de créer des binômes et de faire une illustration sur le thème du partage. On voit donc le résultat d’associations inédites et surprenantes, allant de Vincent Mallié et Zep à Pénélope Bagieu et Marion Billet, en passant par Juanjo Guarnido et Frédéric Pillot ou encore Cy et Marietta Ren. Une vision inédite du travail d’artistes que les lecteurs connaissent et qui mérite toute votre attention.

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Fleurs de pierre Vol.1, de Hisashi Sakaguchi (Revival)

Il nous faut parfois souligner l’audace d’une belle entreprise. Non pas que le produit fini ne soit pas l’un des plus marquants de 2022, il l’est, bien évidemment, mais voir Revival, maison qui s’entête pour notre plus grand plaisir à republier des œuvres disparues des rayons de nos librairies en grand format, s’attaquer à Fleurs de pierre pour lui rendre ses lettres de noblesse – et sur du long cours, puisque le cinquième et dernier volume est prévu pour juin 2025 (!) – impressionne vivement. Presque autant que son récit, qui replonge dans la Seconde Guerre mondiale et dans un lieu précis, qui est celui de la Yougoslavie. Le regard de Sakaguchi rappelle celui d’un Miyazaki dans Porco Rosso, la magie en moins, l’humanisme et la description d’un conflit qui déchire les hommes. Un album important, à (re)découvrir dans une édition sublime.

Hoka Hey!, de Neyef (Label 619)

Le western est bien évidemment loin d’être exclusif au monde du cinéma, étant un genre à part entière dans le 9e art. Mais de la même manière qu’il se modernise au fil du temps sur grand écran, les récits sur papier prennent de plus en plus de tournures différentes, racontant l’histoire d’opprimés plutôt que des oppresseurs. Hoka Hey! en est le parfait exemple. Mais plus qu’une simple histoire de conflit de culture et de transmission, le livre est une grande épopée, aussi époustouflante en dessin que dans l’écriture.

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Kiss the Sky, de Mezzo et Jean-Michel Dupont (Glénat)

S’il est vrai que l’auteur de ces mots commence à saturer de la publication en BD de biographies, qui pullulent depuis des années, il faut reconnaître quand le travail est remarquablement fait. C’est le cas ici. Mezzo et Jean-Michel Dupont explorent l’itinéraire d’une des plus grandes stars de l’histoire de la musique, Jimi Hendrix. Le tout avec un trait rappelant une certaine forme de BD américaine. Le premier volet d’une future série culte dans son genre.

La Dernière Reine, de Jean-Marc Rochette (Casterman)

On ne présente plus maître Rochette, le monsieur à qui l’on doit une grande partie des Transperceneige et qui, avec son trait noir répétitif, croque mieux que quiconque la montagne, le froid, la neige et ses habitants (humains ou non). Il n’empêche que l’œuvre est la plus personnelle de l’auteur, lui qui a tenu à tout faire seul (même les couleurs), et peut-être la plus ambitieuse du triptyque des sommets dans l’ampleur du récit qui traverse l’histoire et questionne notre société actuelle. Le plus beau en tout cas, ça, c’est certain.

Lucky Luke : L’Arche de Rantanplan, de Jul et Achdé (Dargaud)

Depuis quelque temps, Lucky Luke fait face à des problématiques politiques actuelles, qui n’ont pas toujours été exploitées dans la saga. Après avoir défendu la communauté juive américaine, puis combattu la ségrégation raciale, le cow-boy le plus rapide de l’Ouest est confronté à la protection animale. Se basant sur l’histoire réelle de la création de la SPA, ce 82e album est surtout l’occasion de mettre en avant les partenaires à poils de Luke, à commencer par Rantanplan. Le binôme Jul/Achdé a encore sévi, et c’est toujours aussi juste et malin.

Malik Oussekine, par Jeanne Puchol et Laurent-Frédéric Bollée (Casterman)

Vous connaissez forcément l’histoire. Entre la série Disney+, le film de Rachid Bouchareb qui sort début décembre et le fait que ce soit une tragédie pas si éloignée de nous puisqu’elle s’est déroulée en 1986, vous connaissez certainement le nom de Malik Oussekine. Il est possible que vous connaissiez la BD de Bollée et Puchol, puisque c’est une réédition de 2016. Il n’empêche que ça reste l’un des albums les plus puissants de cette fin d’année.

Marilyn, dernières séances, de Louison (Futuropolis)

Cette rentrée était l’occasion de remettre la lumière sur l’une des plus grandes figures de Hollywood. Quelques jours après la sortie sur Netflix de Blonde, le biopic fictionnel avec Ana de Armas, c’est Louison qui a tenté de livrer sa vision sur la vie de Marilyn Monroe. En adaptant le roman de Michel Schneider basé sur les écrits de Ralph Greenson, le dernier psychanalyste de Monroe (une thérapie qu’elle suivra deux ans avant de se suicider), c’est une autre vision de l’intimité de ce mythe qui est explorée. Et avec brio.

Nachave, de Lucas Harari (Martin de Halleux)

Il nous avait habitués à des récits de grande ampleur (grande sur le papier, avec un format dépassant les habituels, mais aussi sur le fond). Mais après deux récits sans doute plus traditionnels (L’aimant en 2017 et La dernière rose de l’été en 2020), Harari s’essaie à un autre exercice, celui équivalent à la nouvelle, en noir et blanc, et muette de surcroît. Ou comment raconter une histoire d’amour ne pouvant pas se finir autrement que mal, en vingt-cinq dessins sans texte. Ça se lit en trente secondes comme en dix minutes, et c’est une vraie expérience qui vaut le coup d’œil – surtout si l’on aime le dessin et que l’on est attentif aux moindres détails.

Souris en résidence, d’Anna Haifisch (Misma)

Deux petites souris artistes sont invitées à participer à une résidence, mais rien ne se passe comme convenu. Les activités ne sont pas très excitantes, mais pour l’une d’entre elles, c’est le début d’une grande amitié. Pour la seconde, le début d’une dépression dont la seule issue est de quitter la résidence, alors que l’autre n’est pas de cet avis. Derrière ces dessins faussement naïfs se cache une réflexion sur l’art, le manque d’inspiration, l’amitié, et plus encore.

Zombillénium (tome 6) – Sabbath Grand Derby, d’Arthur de Pins (Dupuis)

Une autre saga culte qui se clôt treize ans après les premières apparitions de ses monstres. Six albums, un film et un clip plus tard, c’est l’heure des adieux et de la conclusion de cette histoire, à l’issue de laquelle la sorcière qui va diriger le parc va être connue, après une longue partie de Sabbath Grand Derby (imaginez Rollerball avec James Caan mêlé à du Quidditch et de la balle au prisonnier). Ce n’est pas la fin de l’univers Zombillénium, Arthur de Pins rêvant de spin-off sur l’origine du parc, d’une série et d’un deuxième long-métrage. Mais l’arc ici prend fin, avec sans nul doute le plus spectaculaire des bouquins de la saga.