Alors que l’Académie des Oscars fêtera son centenaire en 2028 et après avoir déjà durci ses conditions concernant la diversité, l’institution a décidé de changer drastiquement ses règles en faveur des salles de cinéma. Les futures sélections – après la 96e édition qui se tiendra en 2024 et qui n’est pas concernée par ces changements – vont donc également devoir ajuster leurs critères concernant les sorties des films éligibles dans la catégorie Meilleur film, soit la catégorie la plus convoitée.
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Actuellement, les règles imposent une sortie en salle d’une semaine dans une des six grandes villes des États-Unis – New York, Los Angeles, San Francisco, Chicago, Miami ou Atlanta – pour les films voulant concourir dans la catégorie Meilleur film. Pour soutenir les salles obscures face à la montée en puissance des plateformes de streaming dans les cérémonies de récompenses, l’Académie a donc décidé d’étendre ses conditions de sortie en salle, nous apprend Deadline.
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Pour cela, elle a décidé d’ajouter sept jours d’exploitation en salle supplémentaires, consécutifs ou non, dans dix des cinquante villes américaines qui constituent les plus gros marchés dans les 45 jours qui suivent la sortie du film (les sorties salle en dehors du territoire américain pourront compter pour deux marchés clés).
À ce sujet, Bill Kramer, le directeur général de l’Académie des Oscars, et Janet Yang, sa présidente, ont déclaré dans un communiqué commun :
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“Comme chaque année, nous avons réexaminé et réévalué nos critères d’éligibilité pour les Oscars. Notre mission est de célébrer et honorer la création cinématographie et nous espérons que ce durcissement des critères de sortie en salle augmentera la visibilité des films et incitera le public à aller les voir en salle. Nous avons longuement discuté avec nos partenaires de l’industrie et nous avons le sentiment que cette évolution bénéficiera aux artistes comme au public.”
Cependant, bien que cet ajustement réaffirme la valeur des salles de cinéma, ce sont les distributeurs indépendants aux moyens financiers réduits qui pourraient paradoxalement être le plus affectés, en étant forcés d’investir davantage dans des sorties salle pas toujours rentables.
Les plateformes de streaming, aux moyens quasi infinis, investissent déjà de plus en plus les salles de cinéma – Netflix a par exemple sorti la suite de Glass Onion de Rian Johnson dans 700 salles obscures américaines, Amazon Prime Video a diffusé Air de Ben Affleck sur 3 500 écrans américains et Apple vient de s’allier avec Paramount et Sony pour sortir en salle ses deux grosses productions à venir, Killers of the Flower Moon de Martin Scorsese et Napoleon de Ridley Scott – et ce durcissement des conditions n’est donc pas nécessairement plus contraignant pour elles.
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