Attendu pendant neuf ans, le troisième album de Stromae, Multitude, élargi à nouveau son catalogue de références. Entre lumière et obscurité, le “maestro” belge s’envole pour l’Amérique latine, les Caraïbes et l’Afrique. Il navigue aussi en Orient, en Europe centrale et en Asie. Dans plusieurs de ses chansons et plus que jamais dans ce nouvel album, le chanteur nous fait voyager dans un tourbillon de sonorités. Voilà une bonne façon de continuer à nous envoûter tout en intriguant.
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Venant des quatre coins du monde, et toujours mélangés à des mélodies dansantes et électroniques, voici des instruments atypiques et rares qui reprennent vie dans certains titres de Multitude.
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La vièle chinoise ou l’erhu, dans “La solassitude”
Instrument traditionnel originellement utilisé pour les opéras chinois, ce type de violon à deux cordes ou “erhu” est composé d’une caisse de résonance en bois recouverte d’une peau de serpent, d’un manche orné de deux chevilles et de son indispensable archet dont le crin est coincé entre les cordes afin de les faire vibrer.
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En l’utilisant dans la chanson “La solassitude”, Stromae réinvente des cadences aux étrangetés polyphoniques. Diversifiant le style et les possibilités de jeu de cet instrument, il pose sa mélodie sur des percussions africaines.
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La flûte persane ou le ney dans “Pas vraiment”
Flûte à l’embouchure faite à partir de bois de roseau, les plus anciennes formes du ney datent de l’âge des pyramides. Le terme, signifiant “roseau” en persan, est utilisé pour les flûtes turques et persanes. L’instrument se décline en de nombreuses tailles correspondant chacune à un ton différent. Ainsi les flûtistes orientaux disposent de deux neys, dont chacun donne une fondamentale et un registre différents.
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Consacré au répertoire “savant” de la musique classique arabe, le ney trouve se retrouve de plus en plus dans le répertoire jazz ou pop rock. Loin du Bosphore, le maestro fait raisonner sa mélodie dans son titre “Pas vraiment”.
Le charango andin dans “Mauvaise journée”
Inspiré des diverses formes de guitares anciennes apportées par les colons espagnols au XVIe siècle, le charango est un instrument traditionnel utilisé par les peuples autochtones des Andes. Originaire de Bolivie et du Pérou, ce petit instrument au son clair et puissant est souvent surnommé le “luth des Andes”. Essentiellement joué par les musiciens folkloriques andins, l’un des rythmes les plus populaires, El Condor Pasa, a été repris par le groupe Simon and Garfunkel dans les années 1970.
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Des années plus tard, la mélodie de cette petite guitare se retrouve dans le titre “Mauvaise journée” qui, malgré ses tristes paroles, nous rappelle la chaleur de l’Amérique latine.
Le tres cubain dans “Mon amour”
D’origine cubaine, le tres est une guitare traditionnelle composée de trois cordes doublées. Apparu au XIXe siècle dans les genres musicaux nengón, kiribá et changüí, ses techniques de jeu ont influencé de grands musiciens contemporains, notamment le pianiste Lilí Martínez ou le “tresero” Pancho Amat.
Quoi de mieux qu’une déclaration d’amour sous le son des guitares typiques cubaines ? Stromae nous charme d’autant plus en mélangeant les genres aux tempos entraînants de “Mon amour”.
Comme un véritable chef d’orchestre, le chanteur belge, accompagné de son équipe de producteurs issus du monde entier, propose son esthétique et ses chansons de manière toujours plus originale et authentique. Entre un spleen ambiant et des sonorités entraînantes, Stromae raconte l’histoire de notre époque dans un trip nommé Multitude.