Mais la deuxième surprise est purement française et concerne le commentaire apposé sous le titre du film. Aux États-Unis, il est simple et efficace et traduit le scénario. Les Flingueuses raconte l’histoire de deux femmes flics aux caractères opposés qui doivent collaborer pour arrêter un baron de la drogue. A ma droite Sandra Bullock, “une enquêtrice rigoureuse et méthodique”, à ma gauche Melissa McCarthy, “reconnue pour son fort tempérament et son vocabulaire fleuri”.
D’ou le petit mot (usé) sur l’affiche américaine :
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Good Cop. Mad Cop.
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En France, rien de tout ça. Le sous-titre est le suivant : “Le FBI aussi a ses règles”. Pour Alexandre Hervaud, qui n’est “pourtant pas le dernier à apprécier une petite blague misogyne de temps à autres”, l’affiche dépasse une limite :
Non, vous ne rêvez pas : le poster français, abandonnant le sympathique slogan original (“Good Cop. Mad Cop”), fait une blague sur les menstruations… FILLES ! RÈGLES ! TAMPAX MDR […] ! Ce poster me choque énormément, c’est dire l’exploit réalisé par Fox France.
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Le site spécialisé en cinéma Film de Culte y voit une “affiche consternante” et n’hésite pas à employer le mot “sexisme” pour la désigner.
Du sexisme au cinéma
Pour Isabelle Pineau, présidente de l’association de féministes Question d’Égalité, une affiche de cinéma peut être sexiste dans sa mise en scène. Un exemple ? Le poster de The Artist, comme elle l’expliquait lors d’une conférence intitulée « Sexisme et cinéma » :
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[Elle montre] un couple hétérosexuel avec l’homme au-dessus, et la femme en-dessous [et] illustre les stéréotypes [de force et de fragilité] qui peuvent être véhiculés au cinéma.
La conclusion de cette conférence était simple : les productions les plus stéréotypées sont celles qui marchent le mieux au cinéma. Et ce n’est pas la première fois qu’une affiche fait parler d’elle en France. Quelques mois après la sortie de The Artist, l’acteur Jean Dujardin était au centre d’une polémique : les posters de la production Les Infidèles, qui racontait les aventures potache de mecs qui trompaient leurs partenaires, étaient considérées comme sexistes. On y voyait Gille Lellouche et Jean Dujardin entre des jambes nues.
Résultat, des associations féministes avaient déposé une plainte auprès de l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité. A sa demande, les affiches avaient été retirées car elles présentaient “une image dégradante de la femme” selon l’ARPP.
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