Les “Animaux fantastiques” investissent le Louvre-Lens, le temps d’une expo magique

Publié le par Konbini avec AFP,

© Warner Bros. France

Licornes, sphinx ou dragons… Depuis la nuit des temps, de la Mésopotamie jusqu’aux salles de cinéma, ils nous font peur et rêver.

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Le musée du Louvre-Lens consacre à une exposition aux “Animaux fantastiques”, naviguant entre culture savante et culture populaire. Riche de 250 œuvres prêtées entre autres par le Louvre, le musée du Quai Branly et le musée Guimet, l’exposition s’ouvre sur un squelette de jeune dragon qui gronde et bouge, animé par des ficelles. C’est une créature fabriquée en 2006 à partir d’un porcelet, d’un rouget et d’un crustacé, dans l’esprit des chimères qui peuplaient les cabinets de curiosités au XVIIe siècle.

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Sans chercher à constituer un bestiaire exhaustif tant il existe d’animaux fantastiques à toutes les époques et dans toutes les civilisations, l’exposition conduit d’abord le public en Mésopotamie, en Égypte ou en Iran, où ces créatures hybrides symbolisent la “terreur sacrée” des humain·e·s devant les forces de la nature. Statue effrayante de la Grand’Goule à l’appui – le dragon symbole de Poitiers –, elle montre ensuite comment le christianisme leur confère une dimension morale, en faisant du dragon l’incarnation du mal. Plus ambiguë, la licorne symbolisera d’abord la fertilité masculine, puis le Christ, avant d’être associée à la virginité, puisque seule une femme vierge peut l’apprivoiser.

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Les animaux fantastiques sont repoussés dans le monde de l’imaginaire au siècle des Lumières mais n’en continuent pas moins à hanter les arts. Une salle présentant notamment des œuvres du symboliste Gustave Moreau illustre comment sphinges, démones et sirènes deviennent, dans des peintures et sculptures, des femmes fatales fantasmées. Le parcours fait cohabiter des couvertures de comics et des bijoux antiques, une statue du XVIe siècle où une licorne veille sur une gisante avec une toile contemporaine de Will Cotton représentant un cow-boy chevauchant une licorne rose.

Parmi les chefs-d’œuvre exposés figurent Roger délivrant Angélique d’Ingres, La Tentation de saint Antoine de Dalí ou encore la figurine mésopotamienne en bronze de Pazuzu, roi des démons du vent. “À chaque époque, il y a une sorte de réaction à la pensée rationnelle et positiviste, qui consiste à remettre du merveilleux dans le monde, par la littérature, par l’art mais aussi par tous les éléments du quotidien”, explique la commissaire Hélène Bouillon. Des figurines du jeu de rôles Donjons et Dragons sont exposées, tandis qu’un espace lecture invite à se plonger dans le Monde de Narnia ou Harry Potter.

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