L’ère digitale nous empêcherait-elle de nous cultiver artistiquement ?

Publié le par Mahaut Delobelle,

© Aaina Sharma/Unsplash

L’art n’a pas de limites et Internet non plus.

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Nous sommes tou·te·s imprégné·e·s de cette ère numérique qui écrase notre cerveau pour en faire de la compote. De manière générale, il vous suffit de regarder le temps que vous passez devant votre écran par jour pour rapidement comprendre que vous gaspillez votre temps – sauf quand vous lisez un article comme celui-ci, bien évidemment. Quel est l’impact réel du nombre d’heures passées les yeux rivés sur notre écran ? D’une part, il y a l’aspect informatif, qui nous pousse à nous documenter constamment et à avoir accès à de nombreuses informations, qu’elles soient justes ou non. Cette surabondance d’informations nous empêche parfois de faire le tri et donc de consulter de véritables sources fiables.

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Il y a certes de bonnes choses dans le fait de partager ses connaissances ou ses états d’âme, mais pas seulement. Depuis l’apparition des réseaux sociaux, la façon d’échanger a modifié les dynamiques sociales. Celles-ci oscillent constamment entre débat et soutien et il devient compliqué de trouver sa place et son groupe d’appartenance lorsque nous sommes inondé·e·s d’infos. Toutefois, les réseaux sociaux ont facilité l’accès à la culture. Il est désormais possible de consommer des films, des séries, des œuvres et de rendre compte de son talent. N’importe qui peut poster une musique sur une plateforme en espérant qu’elle sera écoutée et reconnue.

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Musées en ligne et attention

L’ère numérique n’empêche donc pas d’aborder la culture artistique, elle modifie simplement son accès. Cette forme de démocratisation permet à chacun·e d’atteindre n’importe quelle œuvre située à l’autre bout du monde. Elle encourage les découvertes artistiques dans plusieurs domaines et permet de circuler de musée en musée. Oui, il est devenu possible de visiter certains musées sur Internet, comme le musée national Picasso-Paris ou le musée Ingres Bourdelle de Montauban.

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Dépassant les frontières géographiques et sociales, l’art sur Internet a pourtant ses limites puisqu’il risque d’être consommé de manière superflue. Balayer les œuvres du regard tout en checkant au même moment une notification ne ferait pas de nous l’être le plus concentré de la planète. De plus, la barrière de l’écran empêche la proximité avec l’œuvre en nous retirant une part de sensibilité. C’est un peu comme acheter un livre papier ou l’acheter sur une liseuse : les mots sont les mêmes mais la sensation est incomparable.

Ce manque d’attention se reflète même IRL, à cause de nos addictions aux écrans. Combien de gens, visitant un musée, mettent leur téléphone entre eux et l’œuvre pour la prendre impulsivement en photo ? Combien de gens consultent leurs messages pendant une exposition ? Bien que cette révolution soit formidable, elle reste néanmoins préoccupante concernant les espaces dédiés à l’art tels que les musées et les cinémas. Même si on adore vous voir consulter Internet pour vous cultiver et admirer les plus belles œuvres d’art, on vous incite à vous rendre dans les musées : sachez que beaucoup d’institutions françaises sont gratuites en France.