La semaine dernière, lorsque vous recherchiez “Edward Hopper” dans la version US de Google, la première illustration qui sortait était une image générée par IA. Pas un portrait de lui ou une peinture scannée, non : une image artificielle qui imite son style. C’est ce qu’a fait remarquer Penny Neville-Lee sur Twitter, relayée ensuite pas le média Futurism.
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La reproduction de l’IA en question présente une femme vêtue d’une robe rouge, avec un chignon, regardant l’horizon entre deux fenêtres. Les couleurs sont respectées, les aplats de lumière propres à l’artiste aussi, et même la typologie de la modèle représentée correspond à ce que peint habituellement Hopper, à l’instar de son tableau Morning Sun. La signature graphique est vaguement similaire à celle du peintre, et c’est à s’y méprendre pour peu qu’on regarde d’un rapide coup d’œil.
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Mais quand on s’y attarde, on remarque que l’illustration est trop lissée, trop parfaite et manque de relief, que les couleurs sont un peu trop vives comparées aux autres teintes des œuvres de Hopper et, surtout, que l’avant-bras de la femme est carrément étrange. “L’IA est déjà en train de réécrire l’histoire de l’art”, commente le site Futurism. Et c’est bien triste.
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On a essayé sur le Google français, et l’image n’apparaît pas en premier. Peut-être parce que Google a pris connaissance des retours d’internautes et a modifié entre-temps sa une pour la recherche “Edward Hopper”, ou peut-être que le Google français est plus intelligent que son pendant en langue anglaise.
En revanche, l’image incriminée s’affiche assez rapidement sur le Google Images français : elle provient d’un site de vente d’œuvres créées par IA et est signée un certain Carlos Pampanini. La description du produit vendu décrit le prompt utilisé pour générer la copie : “Une femme regardant par la fenêtre par Edward Hopper”. Une fois l’origine de cette copie trouvée, l’inquiétude réside dans le fait que Google n’ait pas interprété cette œuvre-simulacre comme étant le fruit d’une IA.
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“Nos systèmes automatisés visent à afficher les images les plus utiles, de haute qualité et pertinentes pour toute requête. Compte tenu de l’ampleur du Web, il est possible que nos systèmes ne sélectionnent pas toujours les meilleures images, quelle que soit la manière dont ces images sont produites, générées par IA ou non”, s’est défendue l’entreprise auprès de Futurism, dans un communiqué de presse promettant l’amélioration de cette sélection automatique peu fiable et la correction de cet affichage des résultats de recherche.
L’algorithme ne peut toutefois pas supprimer l’image, car la source est parfaitement identifiée, et l’auteur ainsi que le site de vente sont transparents et exercent dans la légalité. La suppression définitive d’images par un moteur de recherche est longue et complexe.
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