Il a immortalisé Kate Middleton, Golshifteh Farahani ou encore Naomi Campbell, dans des clichés au flou intemporel : le photographe de mode Paolo Roversi est à l’honneur à Paris, dans une exposition retraçant ses cinquante ans de carrière. Pour cette rétrospective au Palais Galliera, la première pour un artiste vivant, quelque 140 clichés ont été réunis : portraits intenses en noir et blanc des fidèles Kate Moss ou Natalia Vodianova, nus cinématographiques, clichés de mode mêlant flou et touches de couleur.
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Trois photos manquent à l’appel, peut-être ses plus célèbres : celles de la princesse Kate Middleton dévoilées pour ses 40 ans en janvier 2022. “C’est elle qui est très connue”, confie à l’AFP Roversi, modeste et encore étonné de la résonance mondiale de ces images. “C’était très agréable d’être avec elle. Elle est très humaine, sympathique. J’ai essayé de la faire plus naturelle, avec les cheveux au vent […], je l’ai même fait danser, elle s’est sentie libre”, se remémore l’artiste de 76 ans.
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Ces clichés qui ont fait le tour du monde témoignent du style du photographe, aimant faire poser ses modèles en studio, jusqu’à faire naître l’émotion et créer des moments uniques. “Quand on pose pour lui, on a la sensation qu’il est en train de nous peindre”, confie Guinevere Van Seenus, à ses côtés pour présenter l’exposition. En collaborant avec lui depuis une vingtaine d’années, la modèle est devenue une des muses du photographe.
Amateur de Polaroid (né comme lui en 1947) avant de passer au numérique, Roversi est connu pour travailler dans son studio parisien Studio Luce avec un simple fond, dans des pièces sans horloges, à contre-courant de la pression des réseaux sociaux. Sa démarche se rapproche de celle d’un poète jouant avec l’ombre et la lumière, le flou et les contours, ainsi qu’avec le temps…
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“Le style se forme photo après photo en travaillant beaucoup”, dit celui qui a adopté l’éclairage à la torche, sa signature, en réalisant des campagnes publicitaires au milieu des années 1980. Parmi ses principales collaborations dans la mode, Dior, Yohji Yamamoto ou Rei Kawakubo, de Comme des Garçons. “Ça arrive à certains designers de vouloir voir leurs vêtements nets mais d’autres ont accepté mon flou”, souligne l’artiste, installé à Paris depuis les années 1970, s’inscrivant dans la filiation des portraitistes du XIXe siècle comme Nadar.