Le parquet demande un procès pour le patron du CNC accusé d’agression sexuelle

Publié le par Manon Marcillat,

(Photo by XAVIER LEOTY / AFP)

En octobre 2020, une plainte avait été déposée par son filleul aujourd’hui âgé de 23 ans.

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Le parquet de Nanterre a récemment requis le renvoi devant le tribunal correctionnel du président du Centre national du cinéma (CNC), Dominique Boutonnat, accusé d’avoir agressé sexuellement son filleul âgé de 21 ans au moment des faits. M. Boutonnat “conteste fermement l’ensemble des faits”, a déclaré son avocat Emmanuel Marsigny à l’AFP, indiquant que son client allait porter plainte pour “dénonciation calomnieuse” et “dénonciation de crimes imaginaires”.

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En octobre 2020, une plainte avait été déposée par le filleul, aujourd’hui âgé de 23 ans, pour des faits datant d’août 2020 lors de vacances en Grèce. Dans cette plainte consultée par l’AFP, le filleul accuse son parrain, avec qui il n’a pas de lien familial, d’avoir tenté de le “masturber” dans la nuit du 3 août 2020, après qu’il s’est baigné nu dans la piscine. “Je le masturbe pour qu’il arrête de me toucher”, dénonce-t-il, assurant que son parrain essaie ensuite de lui imposer une fellation.

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Le président du CNC mis en examen pour agression sexuelle et tentative de viol

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À l’issue de sa garde à vue en février 2021, Dominique Boutonnat avait été mis en examen pour tentative de viol et agression sexuelle. Au cours des investigations, les enquêteurs se sont notamment intéressés aux conversations téléphoniques entre les deux hommes, après cette nuit du 3 août 2020, d’après une source proche du dossier. Ces échanges ont révélé des versions différentes de la scène. Le parquet a finalement estimé que ces conversations soutenaient davantage la version décrite par le jeune homme que celle de M. Boutonnat, d’après la même source.

“Trouble anxieux”

Pour le fait de tentative de viol, le parquet a demandé une requalification en agression sexuelle, selon le réquisitoire définitif signé le 31 mars, d’après une source proche du dossier. Le parquet justifie le renvoi pour agression sexuelle par la surprise pouvant avoir été ressentie par le jeune homme, “du fait de son état d’ivresse et de la soudaineté du comportement” de M. Boutonnat, d’après une autre source proche du dossier.

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Le parquet a écarté le chef de tentative de viol, car il a estimé n’avoir pu établir que M. Boutonnat “ait eu l’intention de procéder à une pénétration sexuelle”, d’après cette source. Il revient désormais à la juge d’instruction de trancher sur l’éventuelle tenue d’un procès. Si elle décide d’un procès, elle devra également décider du chef d’accusation retenu, une tentative de viol menant aux assises.

Le patron du CNC en garde à vue pour soupçons d’agression sexuelle

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De son côté, Emmanuel Marsigny affirme que la fausseté des accusations “ressort de manière flagrante des contradictions de la partie civile et de la conversation” entre le plaignant et M. Boutonnat, et plus encore d’un “scellé audio pas exploité” par la justice.

Dominique Boutonnat, 52 ans, placé sous contrôle judiciaire depuis février 2021, a été nommé président du CNC le 24 juillet 2019, après une longue carrière dans le financement de la création cinématographique et audiovisuelle. Des auditions de membres de la famille du jeune homme ont décrit une relation “très forte” entre M. Boutonnat et son filleul, le patron du CNC étant présenté “comme le relais du père lorsque la victime avait fait son coming out”, voire un “second père” en qui la victime avait une “confiance absolue”.

M. Boutonnat a lui expliqué aux enquêteurs avoir échangé des baisers avec son filleul en signe d’affection, mais sans connotation sexuelle. Sollicitée, l’avocate du plaignant n’était pas joignable. Une expertise psychologique a noté “un trouble anxieux” et des “symptômes post-traumatiques” chez son client.

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Konbini avec AFP