Le navire affrété par Banksy à l’été 2018 pour porter secours aux migrant·e·s en Méditerranée a été immobilisé par les autorités italiennes ce week-end, a annoncé l’équipage du bateau sur Instagram. Ce samedi 25 mars, après quatre opérations de sauvetage ayant sauvé 180 personnes – débarquées sur l’île de Lampedusa –, le Louise Michel a été bloqué à quai par les autorités italiennes.
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L’équipage s’est retrouvé dans l’incapacité de bouger alors qu’il entendait “au même moment” les appels de détresse de “dizaines de bateaux […] situés juste en face de l’île”. “Et pendant ce temps, on nous interdit de leur porter assistance. C’est inacceptable !”, dénonçait-il sur Instagram.
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Après 24 heures d’attente, le navire a été notifié de son immobilisation pour les 20 jours suivants, ce qui constitue une mise en danger de la vie d’autrui, selon l’équipage : “Les autorités européennes savent pertinemment qu’il existe des personnes en situation de détresse dans leur zone de recherches et secours. Pourtant, elles empêchent le Louise Michel de quitter le port et de leur porter assistance. Plusieurs vies ont été perdues dans deux naufrages [ce samedi 25 mars]. Ces morts ne sont pas accidentelles. Elles sont voulues.”
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L’équipage souligne que cette détention du navire intervient dans le cadre d’un nouveau décret voté par le gouvernement italien, qui oblige “les navires humanitaires à n’effectuer qu’un seul sauvetage à la fois”, énonce Info Migrants. Pour le navire, ce décret a pour seul but de “bloquer les navires de sauvetage, sachant très bien que des gens meurent aux alentours”, dans la mer Méditerranée centrale, soit “le passage le plus meurtrier au monde pour les migrants”.
Un contexte anti-humanitaire
En 2021, “3 231 personnes ont été déclarées décédées ou portées disparues en mer en Méditerranée” selon l’Agence des Nations Unies pour les réfugié·e·s. Le décret a été adopté en janvier, deux mois après l’arrivée à la tête du Conseil des ministres d’Italie de Giorgia Meloni, présidente du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia.
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Depuis son entrée en fonction l’année dernière, “l’exécutif italien à majorité d’extrême droite a multiplié les entraves aux opérations des navires humanitaires en Méditerranée et engagé un bras de fer avec ses partenaires européens pour obtenir d’eux davantage de solidarité dans l’accueil des migrants”, souligne l’AFP.
Le navire est en partie financé par le street artiste Banksy. Le street artiste britannique n’est pas étranger à la cause : il a déjà pris position plusieurs fois pour mettre en lumière et aider celles et ceux qui sont forcé·e·s de quitter leur pays et de mettre leur vie en danger. Baptisé Louise Michel, du nom de l’anarchiste française du XIXe siècle, le navire est décoré d’un de ses graffitis.