Le Louvre accueille des œuvres ukrainiennes pour les protéger de la guerre

Publié le par Konbini avec AFP,

© Daniele D’Andreti/Unsplash

"Dès le début de la guerre, comme d’autres grandes institutions muséales, notre préoccupation a été de voir comment apporter notre soutien."

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Le musée du Louvre accueille seize œuvres d’art, dont de précieuses icônes byzantines en provenance de Kyiv, afin de les protéger de la guerre en Ukraine, a-t-on appris hier auprès de sa présidente. “Dès le début de la guerre, comme d’autres grandes institutions muséales, notre préoccupation a été de voir comment apporter notre soutien. À l’automne, face à l’intensité du conflit, nous avons décidé de ce sauvetage”, a précisé à l’AFP Laurence des Cars, confirmant une information du journal Le Monde.

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“C’est peu de chose dans un océan de tristesse et de désolation mais c’est tout un symbole”, a-t-elle ajouté, “consciente de l’importance de sauver ce patrimoine millénaire au cœur de l’Europe et de la nécessité de le transmettre”.

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Parmi ces œuvres, dont le musée a piloté l’évacuation : cinq icônes byzantines provenant du musée Bohdan et Varvara Khanenko, musée national des arts de Kyiv. Elles seront exposées au public à partir du 14 juin et jusqu’au 6 novembre 2023, a précisé à l’AFP Mme des Cars. Onze autres œuvres, “parmi les plus emblématiques et les plus fragiles” du musée ukrainien, sélectionnées en vue d’une collaboration scientifique sur la restauration des œuvres au Louvre, seront hébergées dans les réserves, a détaillé le Louvre.

Fin octobre 2022, Mme des Cars avait reçu une délégation ukrainienne de représentant·e·s des musées, dont la directrice du musée Khanenko, au moment où l’Unesco avait identifié 240 sites endommagés par la guerre. L’inventaire du ministère ukrainien de la Culture faisait alors état de 468 sites culturels endommagés, détruits ou abîmés, dont trente-cinq musées.

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Une roquette était tombée début octobre près du musée Khanenko, soufflant les fenêtres. À l’exception de grands tableaux, les œuvres d’art avaient pour la majorité été “déplacées dans les réserves, où elles sont soumises à des variations de température et à des coupures d’électricité qui inquiètent nos homologues”, a raconté Mme des Cars.

L’opération de sauvetage des seize œuvres sélectionnées, soutenue financièrement par l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit, a été actée officiellement lors d’un déplacement en Ukraine de la ministre de la Culture Rima Abdul Malak en février et les œuvres ont été escortées militairement via la Pologne et l’Allemagne début mai. Intitulée “Aux origines de l’image sacrée”, l’exposition des icônes byzantines préfigurera l’ouverture en 2027 d’un nouveau département des arts de Byzance et des chrétientés en Orient.