L’œuvre The Physical Impossibility of Death in the Mind of Someone Living de l’artiste britannique Damien Hirst en a choqué plus d’un·e et repousse toujours plus les limites de l’art. C’était il y a plus de trente ans. L’œuvre avait été commandée par le collectionneur Charles Saatchi, qui avait donné une avance de 28 000 livres sterling à Damien Hirst pour acheter un requin-tigre, selon Icon-Icon. Le requin coûtait 6 000 livres sterling et avait été capturé en Australie.
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“Je voulais faire de l’art qui soit plus réel, qui évoque vraiment la nature humaine. Je souhaitais installer un vrai requin dans une galerie plutôt que de le peindre sur une toile ou en projeter des images. Il fallait cette brutalité. Peut-être ai-je trop vu Les Dents de la mer ?” confiait-il à Paris Match. Lors de sa révélation, l’œuvre a été vivement critiquée par des associations de défense des droits des animaux.
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La pratique de Damien Hirst fonctionnant alors comme une sorte de memento mori nous plonge dans l’introspection. Allons-nous finir comme nous avons débuté ? Le formol, rappelant le liquide amniotique, semble être la représentation même du cycle de la vie. Peut-être est-ce cela que Damien Hirst cherche à questionner : rendre compte que la vie dépend de la mort. On peut émettre l’hypothèse de la non-disparition, sommes-nous encore éternellement visibles une fois disparu·e·s ?
Quoi qu’il en soit, le requin de cette œuvre datant de 1991 et exposée en 1992 à la galerie Saatchi de Londres a dû être remplacé. En effet, l’animal, qui n’avait pas été entièrement traité au formol, commençait à se détériorer. Pour limiter les dégâts, la galerie a donc eu la merveilleuse idée de verser de l’eau de javel. Malheureusement, cela n’a fait qu’empirer la situation et accélérer la dégradation du requin. C’est en 2006 que Damien Hirst a finalement fait le choix de remplacer le requin, en le traitant avec des injections au formol pour assurer sa pérennité. Mais alors, est-ce la même œuvre si le requin a été remplacé ?
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