Le créateur de Mon petit renne répond à “la vraie Martha” qui l’attaque en procès

Publié le par Delphine Rivet,

© Netflix

Fiona Harvey, qui s’est présentée d’elle-même comme l’inspiration du personnage de la stalkeuse Martha, poursuit Netflix en diffamation.

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Quand Netflix a sorti sur sa plateforme, en avril 2024, la série Mon petit renne, son créateur Richard Gadd ne s’attendait certainement pas au succès fulgurant de sa comédie noire, inspirée de sa propre expérience traumatique avec une femme ayant nourri pour lui une obsession malsaine durant des années. Il avait encore moins prédit les conséquences, bien réelles, de ce succès.

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S’il a toujours affirmé que sa série était une œuvre de fiction basée sur sa vie, des internautes ont pris l’initiative de tenter d’interpréter ou recouper ce qu’ils ont pris pour des faits, pour traquer les coupables. Quitte à se planter, et à accuser et harceler des personnes innocentes. Richard Gadd avait alors dû prendre la parole sur ses réseaux sociaux pour que ce type de comportements cesse.

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Mais c’était compter sans Fiona Harvey, qui s’est présentée d’elle-même aux médias comme l’inspiration pour Martha, la stalkeuse de la série. Elle n’a pas tardé à porter plainte contre Netflix pour “les mensonges, la malfaisance et la conduite complètement irresponsable” qui auraient “ruiné sa vie”.

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Elle réclame aujourd’hui 170 millions de dollars à la plateforme pour diffamation, clamant que Mon petit renne est “un tissu de mensonges” et, dans le même temps, reprochant à Richard Gadd d’avoir fait de Martha (jouée par Jessica Gunning) un portrait d’elle à peine voilé.

Ce lundi 29 juillet, le créateur de la série a déposé sa réponse à ces attaques, tenant sur 21 pages, au tribunal fédéral de Los Angeles. Il affirme que la série est, “en son cœur, émotionnellement vraie”, mais “pas le récit minute par minute des événements et des émotions qu[‘il a] pu vivre. [Il] y [a] mis de la fiction, et n'[a] jamais eu l’intention d’y décrire des faits précis”.

Il poursuit : “Chaque personnage de la série avait des traits de personnalité et vivait des événements imaginés, que j’ai spécialement créés pour les utiliser comme procédés dramatiques. […] Mon espoir était que le public reconnaîtrait qu’aucun des deux [ni Donny, son personnage principal, ni Martha, ndlr] n’était juste agresseur ou victime.” La série a effectivement été saluée pour son écriture particulièrement fine et subtile, et jamais manichéenne, des relations entre les protagonistes.

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Il revient également, dans son rapport, sur ce que lui aurait fait subir Fiona Harvey, entre 2014 et 2017 : “Elle m’a régulièrement suivi et harcelé. […] Elle restait parfois au bar où je travaillais durant tout mon service. […] Elle m’interrompait quand je servais les tables, parlait aux clients en faisant des commentaires grossiers à mon égard.”

Un comportement déjà inquiétant qui, toujours selon Richard Gadd, a fini par virer à l’agression sexuelle : “Fiona Harvey a souvent essayé de me toucher de manière inappropriée (et parfois sexuelle). Elle me pinçait et me touchait différentes parties du corps, y compris mes fesses.”

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Le scénariste et comédien affirme qu’elle mentait aux clients du pub en racontant qu’ils avaient couché ensemble, et lui aurait envoyé des milliers d’e-mails, ainsi que de nombreux messages vocaux ou lettres manuscrites, dont beaucoup étaient menaçants et/ou à caractère sexuel. “Ses actions ont coûté très cher à ma santé physique et surtout mentale.”