L’artiste syrienne Farah Alimi peint ses souvenirs d’enfance pour apaiser les douleurs de l’exil

Publié le par Lise Lanot,

© Augusta Sagnelli

L’artiste expose ses œuvres sensibles et nostalgiques à l’occasion du festival Syrien n’est fait.

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Grâce à d’épaisses traces de peinture à l’acrylique, Farah Alimi reconstitue les silhouettes et les souvenirs de son enfance. Elle redonne vie aux scènes – remémorées, entendues, restituées – de ses dix premières années de vie passées dans sa ville natale, Damas. Après un morceau de vie passé aux États-Unis, elle vit désormais en France où elle continue de rendre hommage et de célébrer son pays familial et sa capitale à travers son art.

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Dans ses œuvres, Farah Alimi fait rééclore de ses souvenirs les couleurs des étoffes, les feuilles des oliviers mais aussi les goûts et les sons de son enfance, en témoignent les musiciens coiffés de tarbouche qui s’affairent à jouer ensemble. La célébration de sa culture permet à l’artiste de panser les plaies de l’exil tout en marquant le contraste entre la Syrie des années 1990 et celle d’aujourd’hui, accablée par les violences du régime et marquée par la mort de plus de 600 000 de ses civil·e·s et l’exil de 22 millions d’autres.

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© Augusta Sagnelli

Les œuvres nostalgiques de Farah Alimi sont actuellement exposées par le festival Syrien n’est fait, qui fait vivre les voix syriennes en France depuis 2016. Chaque année depuis lors, l’équipe franco-syrienne du “festival d’art engagé” invite la diaspora et les curieux·ses à découvrir la gastronomie, l’art, le stand-up et la musique de leur pays. Sont également organisées des conférences et des discussions autour de l’histoire et la situation de la Syrie mais aussi autour de “problématiques universelles”, qui permettent “de faire résonner les voix de la Syrie avec celles d’autres géographies”, détaille le festival.

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Femmes résistantes

Pour cette 9e édition du festival, c’est l’important rôle des femmes dans la résistance, en Syrie et dans la région” qui est mis en avant. Aux côtés de Farah Alimi, on retrouve ainsi la photographe et plasticienne gazaouie Rehaf Al Batniji, la photographe syrienne Dina Issa Shleweet, la designer syrienne-cubaine Diala Agha Martin ou les DJ Axel Moon, Noise Diva et Shamsa.

Ce week-end tournera autour du “courage et la résilience des femmes qui, malgré l’adversité, continuent de se battre pour la liberté, la dignité et la justice”, en Syrie et à travers le monde : “Cette édition sera l’occasion d’écouter et de soutenir les voix féminines qui, par leur art et leur engagement, façonnent le monde de demain.”

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Le festival Syrien n’est fait a lieu à Paris du 20 au 22 septembre 2024.