Dans le spectacle Grande, l’actrice Vimala Pons réinvente l’art du cirque

Publié le par Camille Abbey,

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Si vous pensez que le cirque se résume à du jonglage et à des clowns aux grandes chaussures, c’est qu’il est temps d’aller voir Grande, le spectacle de Vimala Pons et Tsirihaka Harrivel.

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Dans Grande, les tableaux s’enchaînent avec rapidité mais ne se ressemblent pas. Entre l’émotion provoquée par la beauté d’un tableau, le rire déclenché par le talent comique de Vimala Pons ou l’absurdité des situations mises en scène, le spectateur n’a aucunement le temps de s’ennuyer.

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La musique, jouée en live, à base de trompettes, de claviers, de clarinettes et de synthé, vient rythmer les cavalcades, les chutes et les multiples questions scandées. Les deux artistes créent une ambiance sonore pour chaque petit moment de la vie et c’est hyper bien senti.

Vimala Pons, coqueluche du cinéma indé et du cirque

Vimala Pons est la comédienne coqueluche du cinéma indé français. Elle a joué dans des films novateurs et décalés comme La Fille du 14 juillet, Vincent n’a pas d’écailles, Marie et les naufragés ou plus récemment dans La Loi de la jungle. Elle appartient en quelque sorte à une nouvelle “nouvelle vague”. Vimala Pons n’excelle pas seulement dans le cinéma mais elle est aussi une figure de proue du cirque contemporain. Son nom a même inspiré celui du groupe Vimala.

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Elle a conçu avec Tsirihaka Harrivel, autre pilier du cirque actuel et avec qui elle travaille depuis 2005, ce spectacle fantasque qui se joue actuellement sur la grande scène du 104, où nous l’avons vu. Entre équilibre et déséquilibre, Grande donne à voir deux comédiens toujours sur la brèche. C’est tout à la fois : divertissant et politique, sensible et énergique, maîtrisé et foutraque. C’est un spectacle jubilatoire, qui fait rire et qui chamboule, comme le cirque devrait toujours le faire.

Il y a beaucoup d’humour et cette drôlerie est en partie suscitée par Vimala Pons, qui prouve une nouvelle fois qu’elle est une comédienne de génie, au talent fou. Elle montre une aisance incroyable dans le jeu et une implication puissante dans l’incarnation de ses personnages.

Une photo publiée par Aline Arneiro (@alinearneiro) le

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Un cirque réinventé, en pleine ébullition

Les sujets abordés dans ce spectacle sont divers : la perte, le retour en enfance, les représentations de la femme… Le spectacle, inspiré par le music hall et les revues, se rapproche d’un théâtre incarné et impertinent, en prise avec l’actualité mais qui sait apporter la fantaisie et la fraîcheur d’un cirque réinventé.

C’est un spectacle qui parle de la rage de vivre, de surmonter et d’accepter ses émotions, envers et contre tout. La légèreté du mouvement et de la parole rappellent l’incongruité et la loufoquerie que peuvent contenir les vies humaines. Vimala Pons fait s’enchaîner à un rythme très soutenu des petits moments de la vie quotidienne, des discours plaqués et donc ridicules ainsi que des torrents de larmes. On se demande combien de personnes cohabitent en elle et on ne se lasse pas de regarder ses changements d’expression provoqués par ce qu’elle appelle des “humeurs”. Le spectacle frise parfois l’absurde, comme le montre son teaser à voir ci-dessous :

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On y trouve aussi du burlesque et on décèle presque quelques pointes de lyrisme, non par la parole, qui est utilisée avec parcimonie, mais par les mouvements. On ressent donc un souffle de poésie, mais la force n’est pas en reste et elle passe notamment par la puissance technique et la maîtrise du corps. Les acrobaties réalisées par Tsirihaka Harrivel sont surprenantes et vraiment très impressionnantes.

Un spectacle à voir à Paris jusqu’au jeudi 26 janvier 2017 au 104 (complet) puis au théâtre Monfort avec le Théâtre de la Ville du 18 avril au 6 mai. Le spectacle partira également en tournée en France :

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  • 15 et 16 mars 2017 : Le Prato, Théâtre International de Quartier – Lille
  • 21 et 22 mars 2017 : Comédie de Caen, Centre dramatique national – Caen/dans le cadre du Festival Spring
  • 18 et 19 mai 2017 : La Maillon, Théâtre de Strasbourg – Strasbourg
  • 23 et 24 mai 2017 : Bonlieu, Scène nationale – Annecy
  • 15 au 17 juin 2017 : Les Subsistances – Lyon

Une photo publiée par Pierre Olivier Signe (@pierre_olivier_signe) le