L’actrice Isild Le Besco envisage de porter plainte contre Benoît Jacquot et Jacques Doillon, aussi accusés par Judith Godrèche

Publié le par Konbini avec AFP,

© Dominique Charriau/WireImage/Getty Images

"J’ai vécu une emprise destructrice avec Benoît Jacquot, une perte de soi", confiait l’actrice au Parisien.

A voir aussi sur Konbini

L’actrice Isild Le Besco, qui avait pris la parole contre les cinéastes Benoît Jacquot et Jacques Doillon à la suite de Judith Godrèche, envisage de porter plainte contre ces deux réalisateurs, a appris jeudi l’AFP auprès de son avocat. Depuis le 2 février, l’actrice et réalisatrice soutient la démarche de Judith Godrèche et Judith Chemla et poste régulièrement sur son compte Instagram. “Isild Le Besco réfléchit à une plainte. Elle l’envisage”, a déclaré Me Benjamin Chouai, après que l’actrice de 41 ans a évoqué cette possibilité dans un entretien au journal Le Parisien daté de jeudi.

Publicité

Dans le quotidien, elle précise ses accusations contre Benoît Jacquot, aujourd’hui âgé de 77 ans. Ces “violences” reprochées remonteraient aux 16 ans de l’actrice. Elle dénonce ainsi une “emprise destructrice, une perte de soi. Des violences psychologiques surtout”. “Par exemple, il me disait perpétuellement que j’étais grosse. Il y a eu aussi des violences physiques, parfois, sous le coup de la colère. Contrairement à Judith, je n’ai pas vécu avec lui et cela m’a peut-être un peu protégée”, poursuit l’actrice, qui a joué dans le film Sade de Benoît Jacquot en 2000.

Publicité

Concernant Jacques Doillon, 79 ans, elle l’accuse à nouveau de l’avoir privée d’un rôle dans un film quand elle avait 17 ans, “à partir du moment où [elle a] refusé ses avances”. Début février, ce réalisateur avait contesté cette version et dénoncé des “mensonges”, dans une déclaration transmise à l’AFP. Il y affirmait qu’Isild Le Besco lui “avait fait croire qu’elle était retenue sur un autre tournage alors qu’elle était en vacances”.

Publicité

L’actrice s’en prend, dans Le Parisien, au milieu du cinéma dont elle dit qu’il “s’est comporté exactement comme se comporte une famille quand l’un de ses membres est maltraité : en se taisant”. Ces déclarations interviennent dans le sillage de celles de Judith Godrèche, qui a porté plainte contre les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon pour des violences sexuelles et physiques qui auraient été commises durant son adolescence, et qui est devenue un fer de lance du mouvement #MeToo en France.

Judith Godrèche s’est exprimée hier soir lors de la cérémonie des César. “Que j’aille aux César ou pas, on s’en fiche bien”, avait commenté l’actrice sur Instagram, avant la cérémonie. Lors de la remise de prix, après une standing ovation, elle a pris la parole pour dénoncer les violences sexuelles qui déciment le cinéma français :

Publicité

“Serait-il possible que nous puissions regarder la vérité en face, prendre nos responsabilités, être les acteurs, les actrices d’un univers qui se remet en question ? Depuis quelque temps, je parle mais je ne vous entends pas, ou à peine. Où êtes-vous, que dites-vous ? […] Dans ma rébellion, je pensais à ces termes qu’on utilise sur un plateau : silence, moteur demandé. Ça fait maintenant trente ans que le silence est mon moteur. J’imagine pourtant l’incroyable mélodie que nous pourrions composer ensemble, faite de vérité. Ça ne ferait pas mal, je vous le promets.”

Sur Instagram toujours, un acteur cette fois, Aurélien Wiik, a lancé jeudi le hashtag #MeTooGarçons. “Les garçons du cinéma se réveillent”, a-t-il notamment écrit, en partageant certaines de ses expériences, avant d’appeler “garçons, filles” à “parler” et “agir”, en déposant plainte.

Publicité