L’activiste qui a lancé des œufs sur la fresque d’un général serbe a été condamnée

Publié le par Konbini avec AFP,

© Pliene/iStock/Getty Images Plus/Getty Images

"Ce genre de pressions et de menaces ne seront pas suffisantes pour m’empêcher dans ce que je fais depuis 32 ans, à savoir dire haut et fort le mal que mon pays a fait à d’autres."

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Une militante serbe des droits humains a affirmé mercredi dernier avoir été condamnée à une peine de 850 euros pour avoir lancé des œufs contre une fresque murale à Belgrade à l’effigie de l’ancien général serbe de Bosnie Ratko Mladic, lui-même condamné pour génocide par la justice internationale. En novembre 2021, cinq mois après la condamnation définitive à perpétuité de Ratko Mladic, un groupe d’activistes serbes avait décidé de repeindre cette fresque peinte sur la façade d’un immeuble à Belgrade.

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Publiquement annoncée, leur action avait été interdite par la police, officiellement pour prévenir des incidents avec des admirateur·rice·s du général. Aida Corovic et une autre militante avaient alors lancé des œufs contre la peinture, avant d’être rapidement maîtrisées par des forces de l’ordre en civil. Aida Corovic avait été retenue plusieurs heures dans un commissariat de police, puis poursuivie pour “troubles à l’ordre public”. Deux ans plus tard, elle a reçu la condamnation en première instance prononcée par un tribunal correctionnel de Belgrade : une amende 100 000 dinars serbes (853 euros, 896 dollars).

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Il s’agissait d’un “geste spontané et impulsif pour montrer que tous les citoyens de la Serbie ne soutiennent pas des crimes de guerre et des criminels de guerre”, a affirmé Mme Corovic dans une déclaration à la presse diffusée dans des médias locaux. Précisant qu’elle allait faire appel, elle a dénoncé un “verdict honteux” visant à lui “faire peur”. “Ce genre de pressions et de menaces ne seront pas suffisantes pour m’empêcher dans ce que je fais depuis 32 ans, à savoir dire haut et fort le mal que mon pays a fait à d’autres”, a déclaré Mme Corovic.

Le général Ratko Mladic, qui était pendant la guerre intercommunautaire de Bosnie (1992-1995, 100 000 morts) le chef militaire des Serbes de Bosnie, a été condamné en 2017 à la perpétuité par le tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, un verdict confirmé en appel en juin 2021. Il a été reconnu coupable de génocide, de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre, notamment pour le massacre de quelque 8 000 Bosniaques musulman·e·s à Srebrenica, en Bosnie orientale. Parmi les victimes, des ados et adultes. Près de trois décennies après le conflit, l’ex-général conserve une aura de héros parmi beaucoup de Serbes en Serbie et en Bosnie.

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