La relation entre le peintre Modigliani et son premier marchand d’art explorée dans une exposition

Publié le par Konbini avec AFP,

© Amedeo Modigliani/Saint Louis Art Museum

Ça se passe au musée de l’Orangerie.

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Personnage en costume, aux chapeau et visage anguleux, Paul Guillaume a été le premier marchand et mécène d’Amedeo Modigliani (1884-1920) et les liens qu’ils ont entretenus sont au cœur d’une exposition au musée de l’Orangerie, à Paris. Une quinzaine de tableaux emblématiques du peintre, des portraits et un nu, ainsi que quelques sculptures et statues provenant de pays africains, qui ont fasciné les artistes du Tout-Paris cosmopolite au tournant du XXe siècle, sont rassemblés à cette occasion.

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“Paul Guillaume est probablement devenu le marchand de Modigliani fin 1915, l’a soutenu et installé dans un atelier, exposant et vendant ses tableaux sa vie durant. Il a joué un rôle majeur dans la diffusion de l’œuvre du peintre aux États-Unis”, souligne Simonetta Fraquelli, commissaire de l’exposition avec Cécile Girardeau. La rencontre entre les deux hommes, en 1914, par l’entremise du poète Max Jacob, marque aussi une “rupture” pour l’artiste qui “arrête alors la sculpture et se met à peindre”, la figure humaine exclusivement, avec “un style figuratif abstrait reconnaissable entre tous”, selon les commissaires.

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Une série de témoignages photographiques et littéraires, provenant des récentes recherches dans les fonds d’archives, éclairent aussi la genèse des œuvres et le contexte de cette relation. L’exposition met en lumière de grands chefs-d’œuvre de Modigliani passés entre les mains de Paul Guillaume, de sept ans plus jeune que lui, d’origine modeste, soutien de famille à 13 ans après avoir perdu son père et réformé de l’armée, comme Modigliani, pour des raisons de santé.

Paul Guillaume sera aussi “l’un des premiers à mettre sur un pied d’égalité art moderne et art” du continent africain, selon Claire Bernardi, directrice de l’Orangerie. C’est en travaillant “dans un garage de l’avenue de la Grande Armée à Paris pour gagner sa vie” qu’il a découvert les statues et les masques africains, “acheminés en France dans les caisses contenant le caoutchouc importé directement des colonies françaises pour fabriquer les pneus”, raconte à l’AFP Sylphide de Daranyi, qui publie une biographie illustrée de Paul Guillaume aux éditions Flammarion. Sa vie prend “un tournant décisif” en 1911, quand Guillaume Apollinaire, poète, écrivain et critique d’art, en découvre quelques-uns que le jeune homme a exposés dans la vitrine du garage. “Cette rencontre providentielle va orienter toute la vie de Paul Guillaume”, ajoute-t-elle.

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