La musique du film Simple comme Sylvain va grave vous donner envie de tomber en amour

Publié le par Flavio Sillitti,

© Mk2

Émile Sornin, du groupe Forever Pavot, nous raconte la bande originale qu’il a composée pour la nouvelle comédie romantique de Monia Chokri.

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Si vous êtes insensibles à ce qui suit, vous n’avez pas vraiment de cœur. Alors que le dernier bonbon mi-romantique, mi-philo de Monia Chokri a atterri dans nos salles le 8 novembre dernier, on découvre seulement la bande originale qui l’accompagne, composée par le quintet français Forever Pavot. 13 morceaux qui baignent dans le vintage kitsch, le love coulant, et même un délicieux esprit surf music amené par des langoureux riffs de guitare électrique.

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Simple comme Sylvain raconte l’histoire de Sophia, professeure de philosophie brillamment portée à l’écran par Magalie Lépine Blondeau, dont la vie bascule lorsqu’elle tombe amoureuse de Sylvain, interprété par l’irrésistible Pierre-Yves Cardinal, radicalement différent d’elle et de son environnement de vie. Émile Sornin, leader de Forever Pavot, s’est confié à Konbini sur les secrets de confection d’un tel écrin de romance musicale.

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Sa rencontre avec Monia Chokri ne date pas d’hier, les deux artistes se sont en effet d’abord rencontrés dans le cadre d’un autre film de la réalisatrice québécoise, Babysitter, pour lequel le groupe s’est également chargé de la musique. Pour cette seconde collaboration, c’est davantage les influences seventies qui ont donné le ton.

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“Monia et moi sommes fans des compositeurs italiens des années 1970, on s’est échangé pas mal de références, on voulait quelque chose d’orchestral qui rappelle les thèmes des films des années 1960-1970, du romantique qui frôle avec le kitsch. On a aussi pas mal parlé de compositeurs français comme Francis Lai, qu’on adore tous les deux.”

L’ensemble est porté par une myriade de textures : on y entend une flûte traversière, de la gratte sèche, de la guitare électrique, des cordes dramatiques et des synthés gras délicieusement nostalgiques. On s’évade amoureusement sur “Les amants”, on laisse le spleen nous gagner sur “Cigarette sous la pluie” et le drame nous figer avec “Dans l’aquarium”. Placé en cœur de l’opus, le morceau “La ballade de Poulenc” cristallise peut-être le mieux l’intention du projet.

À son propos, Émile Sornin nous partage :

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“Monia et Pauline la monteuse ont eu l’idée de me demander de réarranger un morceau de Francis Poulenc en version ballade surf des années 1960. Honnêtement, sur le moment, l’idée de reprendre un morceau d’un des plus importants compositeurs français du XXe siècle m’a fait franchement flipper, je n’y croyais pas du tout. Finalement, il s’avère que ça fonctionne à fond et que c’est un des morceaux que je préfère.”

Les scènes intègrent les mélodies, qui elles-mêmes semblent répondre aux émotions des protagonistes à l’écran. Certains morceaux s’accordent aux différentes amours qui se racontent dans le film : l’amour qui bat de l’aile, l’amour qui se brise, l’amour qui se découvre, l’amour qui se dévore.

En résulte une chaude palette musicale, qui dépasse le stade de l’accompagnement pour réellement s’inscrire de façon active dans le film de Chokri. On assiste à un véritable dialogue entre les disciplines musicales et du septième art, qui galvanise Émile Sornin.

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“J’adore faire ça surtout pour des films comme ceux de Monia qui cherchent à renouer avec un certain type de cinéma, celui où les thèmes musicaux avaient une grande importance dans la narration des films. La musique que je compose pour les disques de Forever Pavot est un hommage à la musique de film des années 1960 et 1970, c’est clairement ma carte de visite pour de la musique à l’image, c’était un fantasme que j’avais depuis longtemps, j’espère pouvoir faire ça encore très longtemps.”

Simple comme Sylvain de Monia Chokri est toujours disponible en salle.

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