Arte a filmé le concert de Justice à l’AccorHotels Arena – et le résultat est exceptionnel, à la hauteur du live du duo français.
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Depuis leurs débuts, les gars de Justice ont toujours eu la réputation d’être impressionnants sur scène — que ce soit d’abord avec des DJ sets impeccables, puis avec la tournée pour Cross (qui nous a donné le documentaire de Romain Gavras A Cross The Universe et un album live parfait), et enfin la tournée accompagnant Audio, Video, Disco (Access All Arenas en est le témoin le plus parfait).
La dernière tournée a été un tournant. Autant musicalement (le duo français ayant su exploiter ses trois albums avec brio pour mettre une bonne claque au public), que scéniquement. Entre un jeu de lumières puissant, des structures métalliques aux allures de touches de piano géantes, les fameux amplis Marshall et le fait de voir de près et de profil les intéressés, Justice avait mis le paquet.
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Histoire de se faire une petite idée de la chose, Arte vient de dévoiler une espèce de condensé brut de leur concert à l’AccorHotels Arena (leur premier dans cette fameuse salle parisienne) du 14 octobre dernier : 37 minutes de “Stress” (toujours aussi puissant), “Love S.O.S.”, et de “Alakazam!” mêlés à un peu de “Fire”, “Chorus” et “Audio, Video, Disco”, pour finir sur un rappel royal avec “Stop”.
Un show XXL
Ce show était démesuré, notamment d’un point de vue technique. Manu Mouton, qui a été production manager – à savoir responsable de la technique pour tout ce qui touche au son, à la lumière et à la vidéo – détaille plus précisément l’ampleur de l’entreprise :
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“J’avais commencé à bosser avec eux sur la tournée des huit ans d’Ed Banger. J’étais sur le montage des concerts, puis cinq ans plus tard ils m’ont demandé de prendre ce poste-là. J’ai monté l’équipe technique et on a tout assuré. […] C’était un gros travail collectif.
Il a fallu construire le décor, et commencer par faire des simulations 3D, parce qu’il y a beaucoup de machinerie [10 tonnes de machines, ndlr], qui bougent pendant le show. Il fallait donc anticiper l’effort des déplacements et ce que ça impliquait comme difficultés sur scène, notamment pour les festivals. On a mis autant d’énergie dans la conception que dans la recherche de solutions.”
En réalité, les équipes n’ont eu que quelques semaines pour tout mettre en ordre et moins d’un mois pour mettre ça sur pied concrètement avant le premier concert, le 6 mars 2017 au Mexique. Il a fallu fabriquer des structures inédites, demander à des entreprises de refaire des pièces qu’elles ne construisaient plus, trouver des éléments légers mais solides… Des ingénieurs du CNRS ont même participé à la conception de l’ensemble.“Pour faire simple, 75 % du show est du sur-mesure”, conclut Manu.
On ne peut pas dire que les deux artistes n’en sont pas peu fiers. Dans une interview qui sortira dans les prochains jours, Justice nous confie ainsi :
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“Nous, on voulait surtout se débarrasser du truc de l’artiste de musique électronique qui est derrière une table, et dont on voit que le haut du corps, de face, sans qu’on comprenne ce qu’il fait. Donc on voulait un truc ouvert, un studio ouvert, et qu’on voit nos jambes.
Aussi, on voulait pas avoir un espace délimité […]. On ne voulait pas de formes fermées, des modules qui se déplacent. Les cadres à trois faces [les espèces de touches de piano ont trois côtés : un avec des leds, un en miroirs et un avec de la lumière jaune, ndlr] sont cachés au début, et petit à petit le spectateur s’en prend plein la tronche. C’est minimaliste et en même temps assez puissant.”
Le résultat est bien évidemment spectaculaire, comme le montre la vidéo d’Arte. Et si vous avez raté ça, dites-vous que le duo va faire quelques festivals cet été.